L’IFDC Burundi, en partenariat avec One Acre Fund (Tubura-Burundi), a procédé, mercredi 16 et jeudi 17 août, au lancement des activités d’application de la dolomie dans les champs dans les provinces de Gitega et Muramvya. Selon Oscar Nduwimana, chef du projet dolomie à l’IFDC, la dolomie vise à corriger l’acidité des sols, et par conséquent, augmenter la production agricole. Les bénéficiaires, quant à eux, ne tarissent d’éloges et recommandent l’application de la dolomie sur tout le territoire burundais.
Ces activités d’application de la dolomie dans les sols ont été lancées sur la colline Rweru, zone Kabanga, commune Giheta, province Gitega et se sont poursuivies sur la colline Butamuheba, zone Mungwa, commune et province Gitega.
Dans la commune de Giheta, en plus de la présence des employés de l’IFDC et de Tubura, ces activités ont été rehaussées par la présence de Venant Manirambona, gouverneur de Gitega, Oscar Uwukunda, directeur du BPEAE à Gitega, Micheline Ninahaza, l’administrateur de la Giheta Giheta, les agronomes et les agriculteurs.
Expliquant l’importance de la dolomie, Oscar Nduwimana, chef du projet dolomie au sein de l’IDFC (Centre international pour la fertilité des sols et le développement agricole) a indiqué que la dolomie vise à corriger l’acidité du sol.
Selon lui, les études faites au Burundi ont montré que 73% des sols cultivables sont acides. Il a indiqué que les sols acides ont des problèmes particuliers. Et d’expliquer : « Les éléments qui se trouvent dans le sol ne sont pas assimilables directement par la plante. Aussi ces éléments sont lessivés en profondeur loin de la zone racinaire où les plantes peuvent les utiliser ».
Il a fait savoir que les sols acides ont un problème parce l’activité microbiologique est ralentie. D’où, a-t-il fait remarquer, dans ces types de sols, il n’y a pas par exemple de bactéries, de vers de terre qui vont améliorer l’activité biologique dans le sol.
Face à tous ces problèmes, a-t-il fait savoir, l’incorporation de la dolomie dans le sol va augmenter la capacité d’échange cationique des sols et par conséquent les éléments nutritifs seront disponibles pour la plante et seront facilement assimilés par la plante. Et de préciser que l’application de la dolomie va permettre la réapparition des micro-organismes dans le sol.
« Dans un sol où on a fait le chaulage avec la dolomie, vous aurez l’amélioration de la texture et de la structure du sol et aussi vous aurez la restitution de la vie microbienne dans le sol. C’est pourquoi dans un sol chaulé vous aurez un rendement meilleur que dans un sol non chaulé », a-t-il indiqué.
Le chef du projet dolomie a informé que le projet couvre 14 provinces et est exécuté dans 38 communes. Et de préciser qu’au niveau national, pour la saison 2024 A, l’IFDC a déjà distribué 10089 tonnes à 30870 ménages. Ces tonnes vont être utilisées sur 5788 hectares.
Quid de l’utilisation de la dolomie ?
Oscar Nduwimana a fait savoir que l’application de la dolomie ne suffit pas à elle seule pour augmenter le rendement agricole. Et de recommander : « Il ne suffit pas seulement d’utiliser la dolomie pour accroître la production, mais il faut aussi appliquer le fumier et les autres fertilisants comme les engrais, et surtout utiliser les semences sélectionnées et protéger les sols contre l’érosion ».
Par ailleurs, a-t-il ajouté, il faut épandre la dolomie avant le labour pour les parcelles récemment labourées ou après le labour pour les jachères ou les terrains en ouverture, tout en la mélangeant avec le sol. « Il faut appliquer la dolomie un mois ou au moins deux semaines avant le semis », a-t-il précisé.
Interrogé sur comment les agriculteurs vont mesurer et connaître l’acidité de leurs sols, le chef du projet se veut rassurant tout en précisant que les agents de Tubura vont les aider à mesurer l’acidité en utilisant les pH-mètre mis à leur disposition par IFDC. Une cartographie montrant le niveau d’acidité de sols, a-t-il ajouté, a été distribuée aux directeurs des BPEAE et agronomes et donne déjà une indication sur le niveau d’acidité des différentes provinces du pays.
Satisfaction du côté de l’administration
Venant Manirambona, gouverneur de Gitega s’est réjoui du lancement du projet tout en faisant observer que le Burundi reste en arrière en matière de l’agriculture moderne par rapport à d’autres pays.
« Nous sommes à l’école. Nous devons apprendre comment cultiver, savoir les semences qu’on a besoin pour que nous cultivions en sachant qu’on va avoir une bonne production », a-t-il interpelé.
Selon l’autorité provinciale, ledit projet vient soutenir celui du chef de l’Etat qui a mis en avant l’augmentation de la production à travers l’agriculture et l’élevage. « Que chaque bouche ait à manger, et chaque poche ait de l’argent ».
Par ailleurs, a-t-il rappelé, les agriculteurs ont, à un moment donné, privilégié l’utilisation des engrais chimiques en mettant de côté les fertilisants locaux. Selon lui, cette situation est à l’origine de l’acidité du sol. « Nous nous sommes réveillés constatant que notre sol est devenu acide », a-t-il regretté.
Et d’inviter la population d’utiliser la dolomie en la mélangeant avec d’autres fertilisants. Il a interpelé les bénéficiaires de trousser les manches, de servir de modèles afin que les autres leur emboîtent le pas pour augmenter la production.
Un moment propice pour appliquer la dolomie
« Un sol qui est acide est un sol non fertile, même si on y applique les engrais la production reste faible. D’où il est important d’utiliser cette dolomie pour augmenter la production », a fait savoir Oscar Uwukunda, directeur du Bureau provincial de l’environnement, agriculture et élevage à Gitega.
Il s’est dit satisfait tout en soulignant que les agriculteurs ont bien assimilé l’usage de la dolomie. Et de préciser que les démonstrations avaient pour objectif d’inciter d’autres agriculteurs des endroits environnants d’adopter l’usage de la dolomie.
Selon lui, l’utilisation de la dolomie dépend des caractéristiques des sols. La classification des sols se faisant selon leur degré d’acidité. Et de rappeler qu’un sol acide est un sol qui a un PH qui est inférieur à 7 tandis qu’un sol qui est basique a un PH qui est au-dessus de 7.
« Du moment qu’on approche la saison culturale 2024 A, c’est le moment propice d’appliquer la dolomie », a-t-il interpelé les agriculteurs, avant d’ajouter : « Maintenant on est dans la période où on est en train de payer l’avance pour les engrais, on interpelle les agriculteurs de faire la commande de la dolomie pour l’incorporer au moment du labour des champs ».
Cap sur la province de Muramvya
Les activités d’application de la dolomie se sont poursuivies jeudi 17 août sur la colline Nyakigozi, commune Kiganda et sur la colline Masango, commune Muramvya. Les autorités administratives et celles œuvrant dans le domaine de l’agriculture ainsi que les agriculteurs ont répondu présents.
Ali Kassim, directeur du BPEAE Muramvya a apprécié la distribution de la dolomie dans sa zone d’intervention.
Selon lui, on ne peut pas augmenter la production agricole tant qu’on n’a pas appliquer la dolomie dans les champs.
« Aujourd’hui, c’est le lancement, nous espérons que les agriculteurs vont faire la même chose dans leurs champs. Nous demandons aux agriculteurs de respecter les doses requises », a-t-il recommandé.
Dans la commune de Muramvya, le projet couvre 4 collines dont Masango, Busimba, Musagara et Biganda. On a 2591 ménages bénéficiaires et ils ont eu 331 tonnes de dolomie. Au niveau de toute la province, le projet prévoit de distribuer environ 940 ,7 tonnes de dolomie dans les communes d’intervention qui sont Kiganda, Muramvya et Bukeye.
Les bénéficiaires ne tarissent pas d’éloges
Abraham Gahungu, de la colline Rweru, zone Kabanga, commune Giheta, province Gitega salue le projet. Selon lui, l’usage de la dolomie va améliorer la fertilité des sols.
« La plus-value de cette dolomie est qu’elle va nous aider à augmenter la production en quantité et en qualité ». Et de lancer un appel vibrant aux autres bénéficiaires de bien utiliser la dolomie afin de protéger leurs sols.
Même satisfaction du côté de Marc Ndarigendane, bénéficiaire de la colline Butamuheba, zone Mungwa, commune et province Gitega. « Nous saluons ce projet qui va nous aider à augmenter la production. Que ce projet s’étende à d’autres communes »
Toutefois, il a donné un clin d’œil aux bénéficiaires d’utiliser correctement la dolomie et de se garder de la vendre comme certains ont cette mauvaise habitude de le faire.
Consolate Nizigama, cheffe de colline Nyagisozi, a fait savoir que la production reste faible suite aux différentes maladies qui attaquent le maïs et d’autres cultures. Elle s’attend à un bon rendement avec l’usage de la dolomie.
« Nous nous attendons à un bon rendement agricole. Nous demandons à ces organisations de vulgariser cette dolomie dans toutes les communes. Il y a des ménages qui n’en ont pas bénéficié ».
Même son de cloche du côté de Marianne Ntakarutimana, colline Masango, commune et province Muramvya
« Nous avons appris comment utiliser la dolomie par le biais des agronomes. Avant, il s’observait des maladies qui attaquent le manioc, les bananes, le maïs alors nous pensions que c’était à cause du sol qui est acide ». Elle demande d’étendre cette activité à d’autres ménages.
Que peut-on entendre par l’acidité du sol ?
Selon Joselyne Hatungimana, formatrice à Tubura, il y a acidité du sol quand on mesure et qu’on remarque que le sol a un pH qui est en dessous de 7. Au Burundi, les études ont montré que 73% des sols sont acides mais à des niveaux différents. Il y a un excès d’hydrogène et d’aluminium et les sols deviennent infertiles.
Cela fait des années que l on parle de la dolomie.
Personne s y intéressait
Et le plus grave est que même vos ingénieurs agronomes ne la prônaient pas
Pauvre pays
@Hihi
Si « les études faites au Burundi ont montré que 73% des sols cultivables sont acides…. », peut-etre que ces agronomes ne savaient rien de ce probleme d’acidite du sol.
Je crois qu’avec cette nouvelle information nos dirigeants devraient se garder de dire partout « Uburundi burafise isi ndimwa » (le president Evariste Ndayishimiye disait meme qu’il suffit de jeter quelques graines munsi y’urugo pour venir ensuite recolter quelque chose).
Nos dirigeants devraient se rendre que la securite alimentaire sera difficile a atteindre pour nos treize millions de burundais.
Meme ce modele de developpement qui se base trop sur l’agriculture/les cooperatives agricole ne va mener le pays nulle part.