Le Rassemblement de la Diaspora Burundaise en France a commémoré, samedi 2 juillet, le 54ème anniversaire de l’indépendance. Pour lui, la culture reste sa seule arme pour résister dans ces durs moments que traverse le Burundi.
Par Elyse Ngabire, Correspondante d’Iwacu en Europe
6, place Gambetta, au 3ème étage de la mairie du 20ème arrondissement à Paris. C’est la joie des Burundais et de leurs amis. Dans la grande salle des fêtes, le drapeau burundais flotte au rythme des chansons traditionnelles.
Dès qu’on entre dans ce bâtiment de la mairie du 20ème, le regard est tout de suite attiré par des fillettes qui vont et viennent dans cette grande salle. Pour la plupart métisses, elles ont entre 2 à 7 ans, et portent la tenue traditionnelle des Burundaises communément appelée « imvutano ».
Pour Ancilla Nduwumwami, membre du conseil d’administration et de la commission solidarité-culture du RDBF, la plupart de ces enfants sont nés en France. « Ils ne savent pas qu’ils ont un pays, une culture, un très beau pays. On ne doit pas le leur usurper. »
Déjeuner aux saveurs du pays
Pour bien festoyer, des Burundaises avaient préparé quelques plats à la burundaise: haricots, intete (grains de maïs), isombe (feuilles de manioc), riz, poissons, poulets, etc. servis sur des feuilles de bananiers.
Avec leurs hôtes, des Burundais se sont régalés et pour certains, cela faisait des années qu’ils n’ont pas goûté aux « intete ». D’autres sont étonnés d’être servis sur des feuilles de bananiers. « Comment avez-vous fait pour les trouver ou les faire venir jusqu’en France ? », se demandent-ils.
Il est alors 14h lorsque les cérémonies d’ouverture sont lancées par Burundi bwacu, l’hymne national.
D’après Gratien Rukindikiza, président du RDBF, cette journée a été organisée pour deux raisons : commémorer le 54ème anniversaire de l’indépendance, malgré les conditions difficiles que traverse le pays et soutenir le peuple burundais pour son courage.
Ce qui se passe au pays, dit-il, est déplorable. Toutefois, il estime qu’il est très important de rester fier de ce beau pays de l’Afrique de l’Est. « Malgré tout, nous devons montrer que nous sommes nés quelque part, là. »
Quand la culture reste la seule arme pour résister
« Pour restaurer et faire valoir les valeurs humaines, les libertés civiles, politiques, etc. perdues, depuis la déclaration du troisième mandat, tout le monde doit se battre», lâche Gratien Rukindikiza, président du Rassemblement de la Diaspora Burundaise en France (RDBF).
Pour lui, la culture reste la seule armée pour résister. « Au-delà de nos différences, nous avons une culture qui unit les Bahutu, les Batutsi, les Batwa, les militants du Cndd-Fdd, de l’Uprona, du Fnl, etc. »
Ancilla Nduwumwami abonde dans le même sens : « Nous avons décidé de résister à travers notre culture. »
Sur ces mots, les fillettes en « imvutano » apparaissent sur scène pour présenter leur numéro : un défilé de mode.
Suivront de jeunes burundaises, étudiantes à Lille dans le grand Nord-Pas-de-Calais. Des chansons comme Serafina, N’umuderi, etc. seront entonnées et dansées à la burundaise.
On assistera également à la présentation des jeunes filles de l’Ile de France (la région parisienne et ses banlieues, ndlr) entrecoupée par le discours de la représentante de l’association Amical Panafricaine.
« Le président Nkurunziza a tout mangé sauf l’espoir »
Se basant sur l’histoire du roi Lion et du petit oiseau dans la jungle, une histoire tirée de la chanson de Salif Kéita, le Rossignol, Mariam Thiam, représentante de Zang Mahamat Nezoun, présidente de l’Amical Panafricaine, appelle les Burundais à garder espoir : « L’espoir fait vivre. »
C’était pendant la période de disette, raconte-t-elle, le roi lion était le plus fort de la jungle. Il a mangé tous les animaux mais un petit oiseau est resté caché sur un tronc d’arbre. Un jour, le lion le découvre et lui demande de descendre pour qu’il le mange à son tour. L’oiseau dit non, mais le lion insiste tout en promettant de ne pas toucher à son petit espoir de vivre. Le petit oiseau finit par descendre. Le lion, qui avait juré de préserver son espoir, le laisse partir après ces mots: « Va te multiplier et amène l’espoir dans le monde. »
Pour Mariam Thiam, tant qu’il y a un Burundais ou une Burundaise qui se bat pour la liberté, le Burundi s’en sortira : « Gardez votre djigui (espoir dans la langue malinké, ndlr), combattez, allez chercher la liberté. Nous sommes ici pour vous soutenir. »
Soutien également d’un élu de la mairie du 20ème arrondissement : « Les résistants burundais, dont la diaspora en France fait partie, ne sont pas seuls. » Au-delà du Burundi, signale-t-il, l’écho des cris du peuple est entendu par ceux qui sont farouchement attachés à la liberté et à la défense de l’humanité. « Je salue le travail de la diaspora burundaise en France. Je serai toujours à vos côtés, avec toutes mes forces. Tenez bon, nous sommes ensemble dans la lutte contre ce pouvoir tyrannique de Bujumbura. »
Des Rwandais associés à la joie des Burundais
Malgré la tension diplomatique entre Bujumbura et Kigali, le RDBF reconnaît que le gouvernement rwandais n’a ménagé aucun effort pour accompagner des réfugiés burundais. Selon Gratien Rukindikiza, tous les enfants en âge de scolarisation sont à l’école, des étudiants ont été inscrits dans des universités et les conditions de travail pour toutes les personnes capables sont garanties.
C’est dans cette logique que le RDBF a invité des jeunes rwandais (filles et garçons) à commémorer ensemble le 54ème anniversaire de l’indépendance. Et la joie fut partagée à travers quelques présentations de la danse rwandaise.
ewe micombero mbega wanka abanyarwanda bose canke hariho abo uviza, sha ntawarusha KAYIBANDA NA GISUNZU kubanka none ubu barihe ? nta mvura igwa idahita . ababiligi nabo kera ko mwabakunda ubu habaye iki ga mncuti ?
@ rosa kamikazi,
Mbega kutavuga micombero , bagaza na Buyoya.Integuro zanyu abanyigihugu barazikenyuye.Ivyashikiye Ndadaye na Ntaryamira ntibizosubira.
Ivyo kwa Gisunzu na Kayibanda birekere abanyarwanda.
Wewe Micombero, ntukabe we , wewe yari umugabo , wewe uri imbunuza !
Ces Burundais à la solde du colonisateur Belge et des tyrans Rwandais extremistes doivent laisser plus de 11 millions de Burundais vivre en paix
@ Micombero , je pense que tu es plus tyran que tout le monde ! Et toi le colonisé as tu fait quelque chose de mieux que ceux que tu accuses? Déséspérant
@ Micombero, des tyrans comme toi qui n’aiment pas le « Beau et le Bon » ont tue des artistes chez ton voisin du Nord tel que Rugamba Cyprien(pourtant de leur ethnie), Pierre Loti Bizimana…etc pour la seule raison qu’ils chantaient la beaute de leur pays et du monde. Des gens comme toi n’aiment pas la culture meme de leur pays car elle symbolise la beaute, la cohesion positive, est ennemi de la tyranie et des tyrans,…… pour utiliser ton mot cheri. Voila pourquoi tu reagis negativement a cette belle initiative de nos compatriots de France.
Bizobagora kweli!
Excellente initiative pour la communauté de France.
Dieu vous garde