«On ne peut pas lutter contre la corruption sans contrôler l’enrichissement illicite des cadres de l’Etat ou des mandataires publiques», a martelé Faustin Ndikumana, directeur national de Parcem. C’était dans une conférence de presse de ce mercredi 25 juillet.
Selon lui, la bonne méthode pour faire face à la corruption est le contrôle de l’enrichissement illicite à travers le principe de déclaration des biens. «La loi est bien claire. Le président de la République, les deux vice-présidents, les ministres, les directeurs généraux, les gouverneurs, …doivent déclarer leurs biens pour contrôler leur origine licite.» Et aussitôt de se demander pourquoi ce principe n’est pas respecté.
D’après cet activiste de la bonne gouvernance, on ne peut pas manifester cette volonté de lutte contre la corruption sans respecter ce principe élémentaire de moralisation.
Il pointe du doigt «le blanchiment d’argent qui s’observe dans les administrations publiques et parapubliques ». Et de préciser que certains investissent leur argent dans des activités caritatives pour montrer à la communauté qu’ils sont philanthropes alors que sa provenance est douteuse.
«La déclaration des biens doit être respectée»
De ce fait, souligne M. Ndikumana, l’administration devient inefficace si ce contrôle n’est pas effectif. «Elle est paralysée par des intérêts égoïstes des gens». D’après le directeur national de Parcem, on ne peut pas lutter contre la pauvreté si l’administration est minée par l’enrichissement illicite.
«C’est pourquoi le taux de pauvreté de 67% depuis le CSLP I ne change pas alors qu’on bénéficie des financements substantiels.» Il fait savoir que la véritable solidarité locale passe par le contrôle de l’enrichissement illicite.
Il demande une mise en application de la loi sur la déclaration des biens avant et après la prise des responsabilités. Il insiste sur l’audit indépendant au niveau des marchés publics et des exonérations depuis ces 5 dernières années.
Elysée Ndaye, président de la Cour des comptes, réplique que la mission de cette institution, de par la Constitution, se limite sur le contrôle des comptes et la gestion des services publics. Cette juridiction, assure-t-il, n’exerce pas le contrôle sur les comptes des individus.
Emery-Délice Mutoniwabo.