Mardi 05 novembre 2024

Société

Parcem : « Au Burundi, la démographie reste une question très explosive »

13/07/2021 11
Parcem : « Au Burundi, la démographie reste une question très explosive »
Faustin Ndikumana : « 30% des ménages au Burundi n’ont pas terres cultivables »

Le président de l’organisation Parcem demande la mise en place d’une politique de la population. L’appel a été lancé ce lundi 12 juillet au cours d’une conférence de presse. C’est au moment où se célébrait ce 11 juillet la journée mondiale dédie de la population.

Pour Faustin Ndikumana, il y a nécessité de mise en place d’une politique nationale de la population. Il fait savoir que la situation actuelle de la démographie au Burundi est alarmante.

Le président de Parcem (Parole et Actions pour le Réveil des Consciences et l’Evolution des Mentalités) précise que les ressources naturelles montrent qu’en 1973 chaque ménage avait un hectare de terres à cultiver alors qu’en 2010, il est question d’un demi hectare. Aujourd’hui au Burundi, la tendance est de 0,25 hectare par ménage.
Selon Faustin Ndikumana, 30% des ménages au Burundi n’ont pas de terres cultivables. Il faut ajouter à cela un taux de déboisement annuel de 3%.

Le président de Parcem fait savoir que le gouvernement du Burundi avait 683 mille hectares de pâturage en 1996. Les terres réservées au pâturage ont connu une diminution. D’après lui, en 2009, il ne restait en 2009 que 483 mille hectares de pâturage.

L’organisation Parcem rappelle au gouvernement que la malnutrition est passée à 50% au niveau des enfants sans oublier le taux de pauvreté qui est passé à 75% dans plusieurs provinces.

L’accès à la scolarisation, l’excès de nombre d’élèves dans une salle de classe, le manque d’équipements comme les pupitres sont également des conséquences de la démographie galopante.

D’après Faustin Ndikumana, la croissance démographique reste préoccupante. Il donne l’exemple d’une étude menée par le UNFPA avec le gouvernement du Burundi dans les provinces de Kayanza et de Gitega.

Selon le recensement général de la population et de l’habitat de 2008, la population de Kayanza était estimée à 585.412 habitants tandis qu’en 2020 elle s’élevait à 900 mille habitants. En province de Gitega la population est passée de 725.223 habitants en 2008 à 1 million 100 mille habitants en 2020.

Pour Faustin Ndikumana, les statistiques montrent également que dans 20 ans, la population de la province de Gitega sera aux environs de 2 millions d’habitants.

Il se demande si le Burundi pourra faire face aux besoins de la population sans une planification conséquente. Il propose au gouvernement de se doter d’une politique de la population pour clarifier les besoins de la population.

Forum des lecteurs d'Iwacu

11 réactions
  1. Alexis

    Comme Gervais ( Expert en démographie ) l’a bien expliqué …les questions de population sont très complexes .

    A mon avis …du moins pour le Burundi la question de la population est un gran problème car sa gestion n’a jamais été claire .

    Tous les gouvernements ( actuel y compris ) ont chaque fois utilisé les mots  » kuvyara k’urugero ou kuvyara abo ushobora kurera  » .

    L’interprétation de ces messages est différente selon ce que l’on veut .

    Mais il y a des pays qui ont une densité de population supérieure à celle du Burundi mais qui n’ont aucun problème car la majorité de leurs populations est instruite

    Au Burundi comme la majorité de notre population n’a aucune éducation de base…cela devient plus compliqué .

    Dans tous les pays du monde l’éducation ( classique ou technique ) est très importante .

    Les burundais ne peuvent plus compter sur leurs lopins de terres encore disponibles ….pour survivre

    Et la politique au Burundi étant celle que l’on connaît ……la. question de population n’est même pas à l’agenda

  2. BarekeBavuge

    Ni le gouvernement, ni les religions implantees sur le territoire n’ont mis le paquet nécessaire.
    Abavuga ngo za Abubef zirakora, nuko muba mutabiravye neza.
    Exemple, nikangaye abapadiri , canke abpastori babisigura neza, bakigisha abakristu ingene bovyara kurugero.
    Jewe naraduze rimwe iwacu. Turasangira akarwa n abo twakuranye. Bose bavyara toutes les 2 annees. Turaganira bose, barambwiye ko batazi ingene bobiigira.
    Hanyuma nca genda kuri centre commercial. J ai demandé dans 7 boutiques du coin ou je peux me procurer un preservatif. Bose bambwiye ngo ninje kubaza muri Pharmacie. La pharmacie yari imaze 1 mois yugaye.
    Aho hari kuri Province itangurwa na Mu*****.
    Il faut instruire la population et mettre le poids nécessaire

  3. K. Kava

    La « surpopulation » n’est pas un problème en soi

    Une démographie galopante n’est pas le seul facteur à considérer dans l’évolution d’un pays. Il y a aussi l’occupation de la population (parmi d’autres facteurs) : il est évident que si la majorité de la population est occupée dans une agriculture de subsistance, sans amélioration de la productivité, la terre arable devient un enjeu primordial ou plutôt vital. Par contre, si une grande partie de la population est dans le secteur secondaire ou tertiaire, alors là il y a peu de problème à la condition fondamentale que les rendements agricoles soient sérieusement améliorés. A cet égard, il y a lieu de citer le cas des pays développés : l’agriculture occupe un petit pourcentage de la population mais parvient à satisfaire les besoins du pays et même à exporter.
    Du point de vue technique, il ne devrait plus y avoir de faim dans le monde mais quand le facteur humain s’y mêle … J.J. Rousseau l’a bien dit : « Tout est bien sortant des mains de l’Auteur des choses, tout dégénère entre les mains de l’homme. »

    Kava

    • Stan Siyomana

      @K. Kava
      1. « Par contre, si une grande partie de la population est dans le secteur secondaire ou tertiaire… »
      2. Mon commentaire
      Le Japon, la Corée du Sud, Taiwan, la Chine et d’autres économies émergentes ont fait tout pour que des millions de paysans du monde rural puissent trouver du travail en ville dans des usines.
      Ils ont suivi « The Lewis Model » (= the dual sector model of development) qui combine les deux secteurs de l’agriculture et de l’industrie.

      Economic Development with Unlimited Supplies of Labourhttps://la.utexas.edu › users › hcleaverPDF
      by WA Lewis ·

  4. Kibinakanwa

    Depuis l’indépendance. Il n y a eu aucun président qui a compris la portée catastrophique qu’est la bombe démographique.
    Zut, tous nos présudents ont eu plus de 5 enfants.
    Savez vous que la densité du Burundi est supérieure à celles de l’Inde, de la Chine, Indonésie.
    Nous ne sommes comparables qu’au Rwanda.

    • Gervais

      Dear KIBINAKANWA, la population n’est pas toujours une bombe. Il suffit d’interroger les spécialistes. Dans certains cas (pas au Burundi bien sure), la population peut etre une richesse. Tu sais, les questions de population sont tres complexes, de la densité, a la natalité en passant par la gestion de la jeunesse, tout cela ce sont des questions de population. Les effets, attendus d’une bonne politique de population peuvent aller jusqu’a 30 ans d’attente. A titre d’illustration, la politique de l’enfant unique en Chine date de 1981. Et voila, la Chine est entrain de devenir un modele en matiere de maitrise de la population. Attention: maitrise de la population est different de reduction de la population.

      NB. excusez la forme (accents), capte la substance message.

  5. Bundes

    None ga Faustin wewe ubona Leta Nkozi yokora iki ?? Planing familiale barayigishije bikwiye za ABUBEF n’ayandi mashirahamwe yarafashije ariko les paysans Burundais voire même des intellectuels biragoye kubumvisha que 2 ou 3 enfants suffisent baguma barondoka ngo abana bazokura ntakibazo!!! Ntakundi !!

  6. Gervais

    Merci Faustin pour ce rappel des chiffres sur les statistiques démographiques (population). Mais les politiques de population au Burundi, ils ont toujours existe avec des effets tres limités. A mon avis, l’innovation serait d’introduire la composante population dans presque toutes les politiques nationales et sectorielles. Et cela doit etre accompagné par un fort engagement politique car depuis que travaille dans le demaine (28 ans), la faiblesse de l’engagement politique a été malheureusement un element manquant dans toute la chaine.

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