Débroussailler les sentiers touristiques, protéger des animaux et des limites, appuyer les garde-forestiers, … quelques-unes des activités exécutées désormais par des riverains du Parc national de la Rusizi.
Réunis dans des coopératives locales de protection de l’environnement, des femmes, d’hommes,… ils participent tous les jeudis dans des travaux communautaires organisés par les responsables du parc. Ce jeudi, 6 octobre, ils étaient des centaines à y prendre part.
Ils ont débroussaillé plusieurs kilomètres de sentiers pour les touristes. « Avec les récentes inondations, ils étaient devenus presqu’impraticables. Et là, nous voulons que les touristiques arrivent un peu plus loin pour voir les hippopotames par exemple », confie une participante à ces travaux.
Pour elle, c’est aussi une occasion d’être informé, formé sur l’intérêt de protéger ce patrimoine. « En préservant ce parc, on attire beaucoup de touristes.
Et quand les devises entrent dans le pays, c’est avec cet argent que le gouvernement va utiliser pour l’addiction d’eau potable, la construction des centres de santé, des écoles, … », ajoute Oscar, un autre riverain.
Il indique qu’aujourd’hui, quand par exemple une antilope s’échappe de ce parc, la première réaction n’est pas de l’abattre : « On alerte les écogardes pour le ramener dans son habitat naturel. »
D’après lui, plusieurs antilopes ont été sauvées de cette façon lors des récentes inondations du parc.
Une démarche prometteuse
« On a voulu intégrer la population surtout pour répondre aux normes de gestion des aires protégées : c’est ce qu’on appelle une gestion participative.
Là, on implique la population environnante surtout pour qu’elle puisse s’intéresser, protéger le parc et savoir les bienfaits des parcs », explique Pacifique Ininahazwe, gestionnaire en chef de ce parc.
D’après lui, cette technique contribue aussi à limiter les conflits entre les riverains et les gestionnaires du parc. En effet, justifie-t-il, des fois, la population a tendance de venir chercher tant de ressources naturelles dans les parcs ou aires protégées.
« Mais, en les impliquant dans la gestion de ce parc, on essaie de chercher les ressources naturelles qui sont renouvelables que les riverains puissent bénéficier.
Comme ça, quand elles bénéficient de ces ressources, elles s’intègrent aussi dans sa protection. Dans ce cas, ils savent que le parc a un intérêt pour eux, qu’ils sont appelés à le protéger. »
Comme ressources renouvelables, M. Ininahazwe cite par exemple les roseaux et les poissons. « Il y a aussi une association qui nous aide pour lutter contre les plantes ou les herbes envahissantes. Les membres nous aident à l’arracher. Et à leur tour, ils l’utilisent comme bois de chauffage. »
Selon lui, le premier devoir de ces riverains est d’aider à protéger ce parc. « S’il y a des infractions qui se commettent, ils viennent pour les dénoncer même des fois, ils attrapent même des délinquants et ils les amènent jusqu’à nous. »
Il affirme que dans le secteur delta, avec cette gestion participative, les cas de braconnage et d’autres infractions diminuent sensiblement par rapport au secteur palmeraie où on ne l’a pas encore intégrée.