Alertée par une grosse fumée noire qui montait vers le ciel au dessus du centre ville, la population avait cru à un incendie du marché central de Gitega. Comme un seul homme ,elle s’est précipitée vers le marché pour "sauver ce qui restait à sauver" … Le travail de la police est salué par tous.
<doc7774|left>C’était dimanche le 14 avril aux environs de 9 heures du matin, alors que les églises de Gitega vident dans les rues les nombreux catholiques venus pour la seconde messe du matin. Soudain, une grosse fumée noire apparaît au dessus du centre-ville, suivi de peu par des rumeurs se propageant à folle allure : tout le monde accourt, alerté par l’incendie du marché !
Les téléphones sonnent à ne plus en finir, le bouche à l’oreille autant, avec en arrière fond, [les traumatisantes images du marché central de Bujumbura->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article4684].
Et quelle surprise, sur place, de constater que la fumée noire ne venait pas du marché mais plutôt du côté quartier "vétérinaire" (là où siègent [les bouchers de Gitega->http://iwacu-burundi.org/spip.php?article5209]) où un container rempli de marchandises flambait. En attendant l’arrivée des sapeurs -pompiers, les passants avaient tenté d’ éteindre le feu avec des moyens de bord. Mais comme le container brulait de l’intérieur, la tâche n’a pas été facile. Selon David Nsabimana, chef de quartier Shatanya qui habite tout près du lieu, les dégâts auraient été moins importants si le kiosque était fermé à clef et surtout à deux tours : "Le plus grand problème pour nous a été de casser les cadenas d’autant que le dimanche est un jour férié. Si le propriétaire était là, on aurait dû étouffer le feu à temps", a-t- il regretté.
« Nous devons assurer nos biens »
A part ce container qui a brûlé, les kiosques qui étaient à côté n’ont rien subi, l’intervention rapide de la police de protection civile ayant par ailleurs permis le sauvetage de la moitié des marchandises. Néanmoins, le propriétaire affirme que les pertes subies sont à plus de 20 millions de Fbu (sans moyen de vérification …)
"Sans l’intervention rapide et efficace de la police, les dégâts auraient été plus importants d’autant plus que le feu n’était pas loin des fûts remplis d’huile de palme entreposés. Tout le quartier aurait été atteint", juge le chef de zone Nyamugari qui promet d’empêcher la vente des produits inflammables à l’intérieure des quartiers résidentiels.
D‘après les premières enquêtes, l’incendie a été causé par un court-circuit : "J’ai vu quelqu’un entrain de souder les tôles sur un kiosque d’à côté. Malheureusement, ce n’est que par après qu’on a constaté que ce soudeur avait relié son poste à souder sur les câbles provenant de l’intérieur de ce container. Les petites dimensions des câbles n’avaient pas supporté les charges électriques que le poste à souder utilisait, ce qui a déclenché l’incendie", assure le chef de quartier.
Quant au gouverneur de la province de Gitega qui a été l’une des premières personnes arrivées sur place, il a appelé ses administrés à faire assurer leurs biens : "Nous devons toujours garder en tête que l’accident peut survenir à tout moment. C‘est pourquoi j’appelle la population à faire assurer leurs biens. Comme elle le fait souvent pour les motos et véhicules, elle doit aussi songer à leurs marchandises et immeubles", indique Sylvestre Sindayihebura.