Après la clôture du premier round du dialogue inter-burundais d’Arusha dominées par des consultations séparées, le Cnared espère pouvoir rencontrer la médiation comme elle l’a promis.
Très remontée contre la facilitation, le porte-parole de cette plateforme regroupant l’essentiel de l’opposition burundaise n’y va pas par quatre chemins et fait comprendre à demi-mot qu’il y a des ’’infréquentables’’ aux yeux de Bujumbura : «Nous avons l’impression que la médiation a suivi une liste établie par le gouvernement burundais. Le Cnared été ignoré de même que les grandes figures de la société civile en exil», déplore Pancrace Cimpaye.
Mais tout espoir n’est pas perdu : «Comme l’ancien président tanzanien Benjamin Mkapa l’a promis, il va chercher à nous inviter cette fois. Nous sommes prêts à lui démontrer que notre coalition est incontournable si on veut trouver une solution à la crise burundaise», insiste Pancrace Cimpaye.
Le Cnared avait demandé qu’il soit invité en tant qu’entité mais la médiation avait procédé à des invitations à titre individuel. Cette méthodologie n’a pas plu à cette plateforme. Cette coalition a alors décidé d’appeler ses membres à boycotter cette session de dialogue inter-burundais mais certains leaders de cette opposition ont outrepassé le mot d’ordre.
Le facilitateur tanzanien a fait une promesse : «Dans les deux prochaines semaines, je vais poursuivre et achever les consultations avec ceux qui ne sont pas venus participer à cette session, mais dont je pense qu’ils pourraient apporter une contribution positive à ce processus».
La société civile en exil oubliée
Selon Me Armel Niyongere, président de l’association ACAT-Burundi, aujourd’hui en exil, le facilitateur devrait rencontrer tous les protagonistes de la crise actuelle, y compris ceux qui ont pris les armes, afin de bien préparer les négociations.
Il demande que la société civile burundaise soit valablement représentée à ces consultations sans oublier les autres parties prenantes au conflit.
Pour Me Niyongere, la méthodologie est d’associer tous les acteurs clés pour mieux arriver à un bon résultat. Sa proposition : «Il faut pour cela que le facilitateur soit entouré par l’UA, la CIRGL, l’ONU et l’UE. Il faudra que la base de ce dialogue soit axée sur le respect de l’Accord d’Arusha et de la Constitution».