Mardi 05 novembre 2024

Économie

PAIVA-B : des députés satisfaits mais…

05/04/2019 Commentaires fermés sur PAIVA-B : des députés satisfaits mais…
PAIVA-B : des députés satisfaits mais…
Les députés en charge des questions de l’agriculture en train de visiter le marais rizicole de Nyabiho.

La commission parlementaire en charge des questions de l’agriculture a effectué une visite sur terrain des projets du ministère en charge de l’Agriculture, entre autres le PAIVA-B, un des projets financé par le FID. Des députés satisfaits mais inquiets de la pérennisation des activités.

C’est le mercredi 27 mars qu’une dizaine de députés en charge des questions de l’agriculture, en présence du ministre, ont visité le marais rizicole aménagé de Nyabiho et les étangs piscicoles Murotso dans la province Karusi. Des activités du Projet d’Appui à l’Intensification et la Valorisation Agricoles du Burundi (PAIVA-B) financé par le FONDS INTERNATIONAL DE DEVELOPPEMENT AGRICOLE (FIDA).

Le marais de Nyabiho a été aménagé, depuis 2011, au profit de 2612 riziculteurs. Donnant sur 5 collines de la commune Gitaramuka, cette rizière se démarque parmi les 11 aménagés par le PAIVA-B dans la province Karusi.

Au premier abord, admiration et satisfaction se lisent sur les visages des députés. Ils mettent du temps à contempler la verdure des champs rizicoles qui s’étendent sur 150 ha.

Le président du collectif des riziculteurs de ce marais indique que grâce au projet qui leur a enseigné le Système de Riziculture Intensif, la production a énormément augmenté. Ils récoltent aujourd’hui 5 tonnes de riz contre 1,5 tonne avant le projet. Un détail qui n’a pas manqué à impressionner la commission parlementaire.

Entre satisfaction et inquiétude

Le président de cette commission parlementaire en charge des questions d’agriculture, Bernard Ndayisenga, ne cache pas sa satisfaction : « C’est un marais très bien aménagé. Les rizières sont excellentes. Les riziculteurs sont réunis dans une coopérative. Ce qui est une bonne chose. »

Le marais rizicole de Nyabiho, une rizière qui se démarque parmi les 11 aménagés par le PAIVA-B à Karusi.

M. Ndayisenga s’inquiète toutefois de la pérennité de ce système de riziculture intensif à la fin du projet, en septembre prochain : « le constat fait sur plusieurs projets est qu’à leur fin, les bénéficiaires jettent l’éponge un ou deux ans après le projet. »

Les riziculteurs se veulent rassurants. Leur représentant indique qu’ils ont eu assez de formations. Grâce à ce projet, ils sont en bon contact avec l’administration, le BPEAE et tous les acteurs clés dans le domaine de l’agriculture. « Rien ne nous empêchera de continuer les activités après le projet. »
De surcroît, ces agriculteurs affirment qu’ils paient les taxes. Une partie appartient à la commune et le reste entre dans le trésor de la coopérative de ces riziculteurs qui va les aider à continuer les activités après. Certes, nuancent-ils, cet argent épargné dans la coopérative ne pourra pas assurer les grandes tâches comme la réparation ou le remplacement d’un barrage en panne.

Touché par la beauté de ce marais, un député fait un clin d’œil à ces riziculteurs: « Tous les propriétaires de ce marais devraient construire des maisons modernes, envoyer tous les enfants à l’école, avoir des cartes mutuelles… entres autres signes du développement. »

Le ministre en charge de l’Agriculture, Déo Guide Rurema, quant à lui, recommande à ces agriculteurs d’aménager les autres champs de façon qu’ils ressemblent à ce marais. Il les incite à se regrouper dans des coopératives pour cultiver sur les collines de la même manière que dans ces marais aménagés.

Elevage des poissons, « une affaire rentable mais très coûteuse ».

La commission parlementaire a également visité les étangs piscicoles Murotso toujours dans la commune Karusi.Le projet est à son début. Autour de 25 étangs sont en train d’y être aménagés. Chaque étang comprendra 10 mille poissons, d’après Hermenegilde Rufyikiri, coordonnateur du PAIVA-B, cet élevage de poissons sera associé à l’élevage de poules. Autour de 5.000 à 10.000 poules ont été distribués à la population.

Selon M. Rufyikiri, cet appui à l’élevage des poissons et des poules va non seulement contribuer à générer des revenus à la population plus vulnérable, mais aussi à l’amélioration de leur alimentation. « Ils ne vivaient que de l’agriculture. Désormais, ils vont avoir une activité génératrice de revenus. »
Le coordonnateur du PAIVA-B indique que le projet va assurer l’alimentation des poissons et poules jusqu’à ce qu’ils puissent être vendus.

Les étangs piscicoles Murotso comprendront chacun 10 mille poissons.

Il se dit confiant quant à la pérennité de cet élevage. D’après lui, le projet va renforcer les capacités des éleveurs. Ils auront des formations complètes sur l’élevage des poissons et des poules.
Le président de la commission parlementaire parle d’un très bon projet mais qui nécessite beaucoup de moyens. « J’ai peur que seuls les éleveurs même regroupés dans des associations puissent arriver à élever les poissons après la fin du projet. »

En général, la pérennité des activités après le projet est le principal souci de la commission parlementaire en charge des questions de l’agriculture. Le président de cette commission estime que la balle restera dans le camp du gouvernement à travers l’administration locale pour la pérennisation de ces activités.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Enrôlement des électeurs. Entre fatalisme et pessimisme

Alea jacta, les dés sont jetés. La période d’enrôlement qui avait officiellement commencé le 22 octobre a pris fin ce 31 octobre. Se faire enrôler est un devoir hautement civique et citoyen en vue de reconduire ou renouveler la classe (…)

Online Users

Total 2 740 users online