En collaboration avec le FIDA, le Ministère de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage a organisé, ce mardi 13 août 2019, une réunion de restitution des résultats de la mission de revue d’achèvement du Projet d’Appui à l’Intensification et à la Valorisation Agricoles du Burundi (PAIVA-B).
Procédant à la présentation de la revue d’achèvement, Damien Ngendahayo, Chef d’équipe de la mission de revue d’achèvement a montré que les résultats ont atteints plus de 90% pour chacune des composantes techniques. Ces dernières étant le renforcement et protection du capital productif, la valorisation de la production agricole et la facilitation de la mise en œuvre et coordination du projet.
Avec le but d’accroître et de protéger le capital productif et la productivité agricole de petits agriculteurs dans les zones retenues et d’assurer une sécurisation foncière et un accès à la terre aux groupes vulnérables, la revue montre que les résultats de la première composante sont largement satisfaisants. Cas de l’augmentation de la productivité et de la production agricole. Et ce, a-t-il justifié, grâce à un meilleur accès à des parcelles de marais irrigués et drainées et à celles des collines protégées contre l’érosion.
Concernant l’aménagement, sur 3.292 ha prévus, 2.408,64 ha ont été aménagés ou réhabilités. Des infrastructures hydro-agricoles installées sont de bonne qualité et fonctionnelles.
D’ailleurs, M.Ngendahayo constate que PAIVA-B a facilité la mise en place et le renforcement des capacités de 34 associations d’usagers des marais (AUM).
Pour les aménagements de bassins versants (BV), il a indiqué que sur 35 mille ha prévus, 27.017 ha ont été protégés contre l’érosion.
Quid de la sécurisation foncière ?
La revue montre qu’au 30 juin 2019, les dix services fonciers communaux (SFC) appuyés sur les dix prévus avaient déjà produit 35.803 certificats fonciers (CF) et délivré 23.911 CF sur 20 mille prévus, soit 116,7%. Ce qui a fait chuter les conflits fonciers et permis l’accès aux crédits. « 664 détenteurs de CF dont 52 femmes ont bénéficié de 763.208.500BIF de crédit en hypothéquant ces CF», indique cette revue.
Côté production des semences, elle fait état de 20 groupements de multiplicateurs de semences avec une production de 308,3 tonnes de semences de riz sur 300 tonnes prévues, soit 102,8%. Et là, précise-t-elle, 277,4 tonnes de semences de riz sur 270 tonnes prévues ont été certifiées par l’ONCCS.
Citons aussi la construction de 22 hangars de stockage munis de boutiques d’intrants servant aux coopératives pour la conservation et la distribution des semences et des engrais subventionnés par l’Etat.
Des champs écoles paysans (CEP) vivriers ont été installés : « Sur 281 CEP vivriers prévus, on a éteint 100% au profit de 8.935 bénéficiaires sur 8.430 prévus, soit 106%.» Ils servent de champs d’expérimentation et de démonstration.
132 CEP plus dynamiques sur 181 mis en place ont reçu une subvention de 800 mille BIF par CEP destiné à financer les activités génératrices de revenus. Parmi les bénéficiaires, nuance-t-il, 32 ont évolué en groupements de multiplicateurs de semences et 50 autres vont en bénéficier prochainement.
Secteur bovin, M.Ngendahayo parle de 5.155 bovins distribués aux bénéficiaires directs avec des kits d’accompagnement sur une prévision de 5.360 têtes. 4.176 veaux sevrés sur 6.000 prévus ont été remboursés dans le cadre de la chaîne de solidarité communautaire bovine (CSCB) avec des résultats comme l’augmentation de la productivité et la production agricole, l’augmentation quantitative et qualitative du repas, consommation du lait, etc.
PAIVA-B est aussi soucieux du petit élevage. En effet, sur une prévision de 4.495 têtes, 4.030 caprins ont été distribués dans le cadre de la facilité alimentaire de l’Union européenne (UE) d’une part et dans le cadre du partenariat avec l’ONG Caritas sur le financement additionnel d’autre part.
De la valorisation, la facilitation et coordination ?
L’étude des marchés des produits agricoles, appui à la FENACOBU pour la diversification de services financiers, appui à l’amélioration de la qualité des produits, l’accès au marché, … quelques autres réalisations du PAIVA-B. Selon cette revue, cela entre dans le but de permettre aux bénéficiaires de saisir les meilleures opportunités au niveau des marchés pour valoriser leur production.
Là, PAIVA-B a accompagné la FENACOBU pour la conduite d’un processus d’identification, de test et de diffusion de nouveaux produits financiers. Quatre nouveaux produits ont été développés à savoir le warrantage, le crédit solidaire, des crédits intrants et équipements et le crédit commercial.
2,66 milliards de BIF a été mobilisé avec l’appui du projet auprès de la FENACOBU pour financer sept coopératives rizicoles comprenant 14.516 membres dont 4.064 femmes.
Sur une prévision de 642 millions BIF pour tout le projet, 664.142.000BIF ont été octroyés à 455 groupes de caution solidaire.
Citons aussi l’installation d’infrastructures rurales. D’après cette revue, sur 124 km de pistes prévus, 97,906 km sont déjà réceptionnés et 24,078 km sont en cours de finalisation.
Huit centres de collecte de lait pour une capacité totale de 10 mille litres dotés d’équipements de contrôle de qualité, six points de collecte secondaires, 18 comptoirs de vente de lait et une unité de pasteurisation semi industrielle du lait ont été installés. « Le tout étant lié aux producteurs par 74 collecteurs équipés de moyens de collecte et de transport.»
22 hangars de stockage pour les coopératives rizicoles d’une capacité totale de 2100 tonnes dotés d’aires de séchage d’une superficie de 6700 m2 ont été construits. Evoquons aussi sept hangars pour les coopératives de maïs d’une capacité de 700 tonnes dotés d’une aire de séchage d’une superficie de 1050 m2, de trois cribs, cinq décortiqueuses, et trois unités de mouture de farine en cours d’installation.
Dans tous ces travaux, les femmes, les autochtones (Batwa) n’ont pas été mis de côté.
Et à M. Ngendahayo de se résumer : « Le projet a quasiment réalisé tous les objectifs assignés et sa performance est jugée satisfaisante. »
Côté gouvernement, Emmanuel Ndorimana, Secrétaire permanent au ministère de l’environnement, agriculture et élevage a été satisfait des réalisations du projet. Idem pour les représentants des provinces concernées.
Couvrant six provinces durant une période de 10 ans, PAIVA-B est un projet du gouvernement financé par le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) de l’Union Européenne et du Programme Alimentaire Mondial (PAM). Son but étant de transformer la vie de 123.373 ménages.