Vendredi 22 novembre 2024

Économie

PAIFAR-B : pour l’amélioration de l’accès et l’utilisation des produits et des services financiers en faveurs des petits producteurs ruraux

26/11/2020 Commentaires fermés sur PAIFAR-B : pour l’amélioration de l’accès et l’utilisation des produits et des services financiers en faveurs des petits producteurs ruraux
PAIFAR-B : pour l’amélioration de l’accès et l’utilisation des produits et des services financiers en faveurs des petits producteurs ruraux
Un accompagnateur agroéconomiste du PAIFAR-B et le conseiller principal du gouverneur de la province Bubanza lors de la distribution des plançons de pomme de terre aux très vulnérables

Le Gouvernement du Burundi et le FIDA ont initié le Projet d’Appui à l’Inclusion Financière agricole et Rurale du Burundi « PAIFAR-B ». Ce projet d’une durée de 7 ans, cible directement 99 200 ménages essentiellement ruraux, agricoles et non agricoles.

En vue d’une inclusion financière et un développement durable au Burundi, le projet appuie parmi ces ménages bénéficiaires directs, 5 000 ménages très vulnérables pour améliorer leur sécurité alimentaire et leur revenus monétaires pour un meilleur accès aux produits et services financiers et non financiers. Il est ainsi prévu pour ces ménages très vulnérables un transfert de dons et d’actifs pour améliorer leur situation nutritionnelle, financer leurs activités génératrices de revenus et augmenter leur résilience aux effets néfastes de la COVID-19 et changement climatique.

500 ménages vulnérables de la commune Rugazi province Bubanza, ont reçu, ce jeudi 5 novembre, un don de trois tonnes de semences d’haricots et trois autres tonnes de plançons de pomme de terre. Un don offert par le FIDA (Fonds international du développement agricole), à travers le Projet d’appui à l’inclusion financière agricole et rurale du Burundi (PAIFAR-B), un projet du Gouvernement du Burundi.

Le conseiller principal du gouverneur de la province Bubanza, Astère Nitunga a conseillé à ces ménages bénéficiaires de profiter de ces appuis pour améliorer leur niveau de vie. « Je demande aux autorités locales de veiller à ce qu’il n’y ait pas de commerçants spéculateurs qui viennent acheter ces semences », a-t-il mis en garde.

En plus de ces semences de haricots et de pomme de terre, ces 500 ménages ont également reçu un don de 75 mille francs burundais chacun, de la part du PAIFAR-B. Une somme octroyée dans la perspective d’aider ces familles à améliorer la situation nutritionnelle et financer des activités génératrices de revenus.

Ernest Bizimana, accompagnateur au PAIFAR-B, a indiqué que ce transfert d’argent s’inscrit dans le cadre du Mécanisme d’Accompagnement et de Soutien Inclusif (MASI) destiné à 5000 ménages très vulnérables de 5 provinces à savoir Bubanza, Kayanza, Gitega, Cankuzo et Rutana. Ces bénéficiaires du MASI vont aussi recevoir des petits animaux d’élevage composé de caprins, porcins et poulettes en plus des semences diversifiées. Ces ménages bénéficient aussi d’un accompagnement (coaching/ mentoring) et d’une éducation financière en vue de leur faciliter l’accès aux services et produits financiers.
Les familles bénéficiaires des 75 mille FBU ont tous salué ce don. Certains ont révélé qu’ils avaient déjà élaboré des micro-projets « Je remercie le PAIFAR-B pour cet argent qui me permettra de créer ma propre charbonnerie », a témoigné Pontien, un ancien charbonnier. Quant aux semences, les bénéficiaires ont confié qu’ils feront de leur mieux pour les fructifier. Et de révéler qu’il était difficile pour eux de s’en procurer car la plupart d’entre eux étaient dans l’obligation de vendre la main d’œuvre pour avoir des semences.

En plus du MASI qui est par ailleurs un petit volet, la PAIFAR-B appuie les coopératives, leurs membres et autres catégories de ruraux ayant des difficultés d’accès aux produits financiers offerts par les microfinances et les banques.

Toujours dans son objectif de renforcer l’inclusion financière des populations rurales, le PAIFAR-B a également aidé des coopératives à avoir des crédits auprès des institutions de microfinances. L’on citera ici à titre d’exemple, les coopératives Ihangiro et Terimbere-Mpanda, de la commune Mpanda, province Bubanza et la coopérative Rwizumuceri de Nyakagunda en commune Mugina, province Cibitoke.

Toutes ces coopératives ont salué le soutien du PAIFAR-B, car d’après elles, « il était difficile pour nous de décrocher des crédits auprès des institutions de microfinances faute de manque de garantie », a indiqué Ildephonse Nahimbazwe, secrétaire de la coopérative Terimbere-Mpanda. Et de confier que grâce au soutien du PAIFAR-B, la coopérative vient d’accéder à un crédit de 80 millions de FBU auprès de la microfinance Twitezimbere à un taux de 8% annuel et dégressif.
« Avant, on recevait des crédits à un taux d’intérêt annuel de 2% par mois, mais grâce au PAIFAR-B, nous venons d’avoir des crédits avec un taux d’intérêt de 8% annuel et dégressif », a précisé Anitha Nininahazwe, présidente de la coopérative Rwizumuceri de Nyakagunda. Et d’ajouter que sa coopérative a pu avoir un crédit agricole de 20 millions de FBU.

Qui sont les bénéficiaires du PAIFAR-B ?

D’après les membres de la coopérative Terimbere Mpanda, la
coopérative a pu avoir un crédit de 80 millions de FBU au taux de
8% annuel et dégressif grâce à l’appui du PAIFAR-B

D’après Mélance Ntirampeba, chargé du suivi-évaluation du projet PAIFAR-B, le PAIFAR-B compte 99 200 ménages bénéficiaires directs du projet. Ces ménages sont constitués de 79 200 ménages membres des coopératives riz, lait et autres filières porteuses, 9000 ménages formés essentiellement des femmes et des jeunes pouvant accéder au crédit solidaire, 6000 jeunes micro-entrepreneurs et 5000 ménages très vulnérables.

L’un des indicateurs de développement du PAIFAR-B est que plus de 80% des exploitants agricoles et ruraux de sa zone d’actions du projet deviennent des « clients » crédibles et fiables pour les IMF (ceux-ci se refinancent régulièrement auprès des IMF et banques). Ainsi, une contribution des uns et des autres, en occurrence celle de l’administration et des médias pour la sensibilisation et la vulgarisation des bonnes pratiques en matière d’inclusion financière est indispensable pour atteindre cet objectif noble.

Le projet a déjà contribué à l’amélioration du secteur de financement rural qui doit répondre aux besoins des petits exploitants ruraux pour promouvoir l’inclusion financière. Pour les coopératives accompagnées, le PAIFAR-B a amélioré la gouvernance, la gestion comptable et financière, l’audit et le contrôle interne, la commercialisation et l’accès aux services. Il améliore aussi les produits financiers pour qu’ils puissent bien répondre aux besoins des petits producteurs en vue de leur auto développement.

Signalons que le PAIFAR-B a été lancé officiellement le 14 septembre 2018 et il intervient dans 14 provinces du pays pour sa première phase.

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