Lundi 10 juin, en compagnie du ministre de la Jeunesse, des Sports et de la culture, Mme Dawn Liberi, ambassadeur des USA au Burundi a procédé à l’ouverture officielle du troisième American Corner, au sud de Bujumbura. L’ambassade en a profité pour s’exprimer sur la nouvelle loi sur la presse.
C’est sur la route Bujumbura-Rumonge, dans le building abritant l’Office burundais du droit d’auteur et des droits voisins (OBDA) que se trouve ce centre : « Ce centre qui était situé au au centre-ville, dans les locaux du Cebulac offrira aux jeunes ou aux corps professoraux des livres, des revues en anglais, des films américains, de jeux de différentes sortes, une salle informatique à haut débit de connexion internet », a rappelé Mme Liberi, « un endroit calme pour lire, écrire et réfléchir. »
Pour Mme Liberi, ces places font partie « des efforts de son pays pour apporter la culture américaine et la langue anglaise à un plus grand nombre de bénéficiaires. » Et de faire remarquer que « la langue anglaise est un ingrédient important dans la réussite du Burundi à devenir un partenaire à part entière dans la Communauté Est-Africaine (CEA). »
Pour sa part, le ministre en charge de la Jeunesse et de la Culture fera part aux États-Unis des remerciements pour cette action : « Les jeunes doivent profiter du centre pour approfondir leurs connaissances en anglais dans le but d’une bonne intégration régionale. »
Les USA appellent à amender la loi controversée sur les médias
Après l’ouverture de l’American Corner, un communiqué de presse de l’ambassade des USA a été rendu public. Il revient sur la loi sur la presse signée le 4 juin dernier par le président de la République : ce texte impose « des restrictions sur les pratiques journalistiques classiques avec comme conséquence un effet dissuasif sur l’environnement médiatique en exposant les journalistes à des lourdes amendes », note l’ambassade.
D’après le même communiqué, une presse libre et indépendante est un élément essentiel pour une démocratie dynamique : « Au Burundi, et dans le monde, nous appelons les gouvernements à protéger les droits universels et les libertés fondamentales de toutes les personnes, y compris la liberté d’expression et de la presse », martèle-t-il tout en mentionnant que les USA continueront à adopter une position ferme contre les actions sapant le progrès démocratique.
Par ce communiqué, les États-Unis exhortent l’Etat burundais à respecter la liberté d’expression et de la presse, « conformément à ses obligations en tant que signataire de la Charte Internationale Relative aux droits civils et politiques sans oublier ses engagements envers la Déclaration Universelle des droits de l’homme. »
Malgré les promesses du gouvernement burundais de revoir certains points dans le projet de loi, déplore toujours l’ambassade, « des restrictions importantes ont été maintenues dans la version finale. » D’où, « l’appel lancé au gouvernement d’amender cette loi afin de garantir la liberté de la presse. »