Samedi 23 novembre 2024

Politique

Où va l’Uprona ?

12/08/2015 5

L’Uprona, toutes ailes confondues, a fait les frais du forcing électoral de 2015. D’aucuns pensent que c’est le moment opportun, pour ce parti, de se réconcilier.

Charles Nditije : « Ils ont accompli leur mission, mais n’ont pas été récompensés comme ils l’espéraient. »
Charles Nditije : « Ils ont accompli leur mission, mais n’ont pas été récompensés comme ils l’espéraient. »

Lors des dernières élections, l’Uprona reconnu par le gouvernement a obtenu 2,49 % aux législatives, avec deux députés, et son candidat à la présidentielle, Gérard Nduwayo, a eu 2,14% des suffrages exprimés. Au Sénat, ce parti compte deux sénateurs. Quant au camp de Charles Nditije, qui est dans la coalition Amizero y’Abarundi avec Agathon Rwasa, il a pu avoir 11,16%, soit 10 sièges des 30 obtenus par cette coalition, lors des législatives. Cette coalition n’a aucun sénateur, faute de candidat.

« Après cet échec lors des dernières élections, les Nditije et les Concilie devraient se remettre ensemble pour former un parti Uprona de l’opposition, réunifié fort », conseille un membre de ce parti. « Chaque camp de l’Uprona est greffé sur un autre parti ou sur des individus appartenant à des tendances politique qui n’ont rien à voir avec l’idéologie de l’Uprona. Un tel greffage ne permet jamais à la partie greffée d’évoluer », indique Bonaventure Niyoyankana, ancien président de ce parti. Pour lui, les deux camps ont donc intérêt à reconnaître qu’ils ont tous commis des erreurs et que la seule solution est de se réunifier.

Cependant, les concernés ne l’entendent pas de cette oreille, chacun traitant l’autre de fossoyeur du parti. Gaston Sindimwo, secrétaire général de l’Uprona reconnu par les institutions, impute les difficultés que connaît ce parti aujourd’hui aux anciens Badasigana (militants de l’Uprona) : « Ils ont profité du parti, grâce auquel ils sont ce qu’ils sont aujourd’hui, mais ils ont choisi de l’enterrer volontairement parce qu’ils croient que rien ne peut se faire sans eux. »

Pour Gaston Sindimwo, les problèmes du parti sont imputables aux vieux membres de l’Uprona.
Pour Gaston Sindimwo, les problèmes du parti sont imputables aux vieux membres de l’Uprona.

Pour l’éminence grise du camp Concilie Nibigira, il est aberrant qu’un Mudasigana puisse faire campagne contre son parti. Mais cela ne le décourage pas pour autant, puisque, selon lui, 71.000 militants ont voté pour le parti, malgré l’intimidation et le terrorisme qu’ils ont subi, au point de leur couper les doigts. Il estime que ce n’est pas le moment de la réunification : « Nditije et les siens sont aujourd‘hui dans la nature, puisque la coalition Amizero y’Abarundi prend fin avec la campagne. Ces grands bwana de l’Uprona vont chercher la réunification, mais nous devons d’abord panser nos plaies. »

Mission accomplie !

Quant à la réunification avec le camp Concilie, Charles Nditije précise qu’ils ont des logiques différentes. Pour lui, le camp Concilie s’est inféodé au Cndd-Fdd pour casser l’Uprona. « C’est une mission accomplie, mais ils n’ont pas été récompensés comme ils l’espéraient. » Il rappelle qu’ils se sont mis ensemble avec Agathon Rwasa pour « bouter dehors » le Cndd-Fdd, leurs partis politiques leur ayant été volés. « Rwasa s’est plus tard mis dans la logique des Concilie Nibigira et il risque de subir le même sort », prévient Charles Nditije. Il ajoute, cependant, qu’ils sont prêts à accueillir le camp de Concilie Nibigira « s’il reconnaît son erreur et son échec. »

Forum des lecteurs d'Iwacu

5 réactions
  1. Aho kwitegurira amatora ya 2020 bishinga kuryana. Umu politician mwiza ubu ariko arisunganya. Babuze ibibanza batangure kurondera za transition……

  2. PCE

    Décidément Mr Sindimwo , Concilie Nibigira ont vraiment du culot d’affirmer ce qu’ils font . Avec 2 % et 2 députés ( plutot dépités comme dans le texte) , ils veulent s’imposer à qui ? Tout le monde veut en découdre avec eux , personne n’a plus confiance en eux . Ils peuvent continuer ce qu’ils ont commencé demain , ils n’auront personne pour assister à leur enterrement politique , ils sont déjà en soins intensifs.

  3. king salomon

    Aux deux camps,je voudrais leur dire une chose:
    1-Le parti UPRONA appartient aux badasigana et non a Gaston,Concilie,Nditije et autres.
    2-Pendant que le soit disant leadership se lance dans des lecons obscures,le parti au pouvoir lui est entrain de preparer les elections de 2020
    3-Pour le moment,le CNDDFDD a la meilleure position plus que jamais pour se choisir un allie entre les deux camps.Et politiquement le camp des 10 depites semblentetre le plus pribilegies.
    4-En une fraction de seconde,le camp Nditije peut acceder a la Direction du parti et soyez rassure le camp Sindimwo ne fera rien avec deux depites et sans aucun membre au Gouvernement.N’oubliez pas que le camp Nditije n’a pas contrebalance le camp Sindimwo malgre les 14 depites sur 17. Et cela pourquoi?!!Pas parce qu’ilsn’avaient pas raison mais plutot parce que les interets du CNDDFDD a l’epoque etaient orientes vers Concilie et Sindimwo
    5-Si le camp de Nditije rejoint les institutions,suivant lesinterets immediats du parti cnddfdd,il peut a la grande surprise etre plus influent que Rwasa et encore plus que le camp Gaston.En politique,il ne faut jamais vous fier au raisonnement mathematiques.
    6- L’Uprona,comme d’ailleurs d’autres parti de l’opposition doivent cesser de se donner des coups et des lecons alors qu’ils ont un grand front a affronter qui est de gagner la confiance de l’electorat qui est a majorite rural. Sur une population electorale de presque 4millions,etre vote par moins de 80000 (camp gaston) etmoins de 700000 (camp nditije)>>>>donc moins d’1/5 donne une lecon et un appel a la cohesion et au changement de philosophie
    7- Les upronistes peuvent se defaire de ces deux camps en se choisissant des leaders capable de les rassembler autour du parti .Certains leaders y compris ceux qui donnent des lecons n’ont plus de credit.Est ce que cela sera possible!!!???wait and see

  4. Simpliste

    madame concilie a accompli la mission lui assignée par le cndd-fdd, liquidé ou divisé l`uprona pour ses propres intérêts, madame s`est exécuté en connaissance de cause. Pourquoi aujourd`hui nous n`entendons plus sa voix? la honte ou quoi?

    • Athanase Karayenga

      Mon cher Edouard,

      J’avais préparé une contribution concernant les points forts et les points faibles du CNARED. Mais le sujet semble avoir été retiré des pages accessibles du forum Iwacu. Comme le parti Uprona – Aile Nditije, est signataire de la déclaration du CNARED, je me permets de publier ici quelques éléments pour compléter ton analyse sur le CNARED.

      Commençons par les points faibles.

      1 – Le nom de la nouvelle alliance ou coalition, CNARED, est imprononçable pour le Burundais moyen, même francophone. Certains disent Cénared, d’autres Sinared. C’est une fabrication typiquement technocratique élaborée à la hâte à Addis Abeba. Et cela se comprend. Cet acronyme n’a pas de sens et peut difficilement enthousiasmer les foules.

      Il vaudrait mieux que cette coalition des forces de l’opposition imagine un nom kirundi qui a une résonnance dans la culture ou dans l’histoire du Burundi. Ce mot en langue nationale permettrait aux Burundais de toutes conditions de se l’approprier facilement et de mieux comprendre les objectifs de cette alliance ou coalition nouvelle.

      Un nom kirundi bien choisi deviendrait rapidement un code de ralliement pour tous les citoyens hostiles au troisième mandat de Pierre Nkurunziza. Le nom d’une personnalité, d’un lieu historique, d’un arbre ou d’un tambour royal, pourrait faire l’affaire dans l’urgence.

      2 – Le CNARED n’a pas encore de stratégie de communication. Il est vrai que c’est une organisation très récente. Si, en attendant de développer une véritable stratégie de communication, la nouvelle coalition avait un porte-parole unique relayé à l’étranger par des porte-paroles par continents ou par pays, si le CNARED disposait d’un site internet même sommaire, il augmenterait considérablement sa visibilité médiatique et partant son efficacité et sa crédibilité politiques et diplomatiques.

      3 – Le CNARED est né à Addis Abeba dans des difficultés évidentes d’organisation logistique et même dans une certaine tension entre des personnalités politiques dont le positionnement personnel est légitime et respectable. Comme le rappelait un ancien ambassadeur du Burundi qui participait à la rencontre avec Léonard Nyangoma, président du CNARED à Bruxelles, « pas d’intérêt, pas d’action ».
      Les acteurs politiques placent chacun ses billes afin de jouer plus tard un rôle majeur dans le cadre d’un probable gouvernement de transition qui sera mis en place après le 26 août 2015. A cette date, en effet, le président Pierre Nkurunziza sera considéré par la nouvelle coalition comme un usurpateur, un président illégitime et illégal. Or, pour le déloger, il faudra bien soit que des négociations aboutissent à la création d’un gouvernement civil en charge des intérêts vitaux du pays soit que le CNARED exerce un rapport de force politique et militaire suffisant pour neutraliser le président parjure.

      4 – Le CNARED est essentiellement animé par des hommes. Les femmes semblent, une fois de plus hélas, oubliées. Alors qu’elles constituent des partenaires incontournables dans le retour à la paix et à la stabilité du Burundi. A l’époque des manifestations de rue contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza, elles ont montré leur courage, leur détermination et leur efficacité pour atteindre la place de l’indépendance à Bujumbura.

      5 – Les organisations des jeunes n’apparaissent pas non plus comme des partenaires essentiels du CNARED. La jeunesse burundaise a payé cher son courage et sa détermination aussi dans la lutte contre le troisième mandat. Des centaines ont été assassinés par « les diverses forces du désordre et du crime », policiers, soldats, miliciens et agents du renseignement confondus. Des milliers de jeunes croupissent dans des prisons ou sont exilés.

      6 – Le CNARED, coalition de forces politiques et sociales civiles, devra clarifier son positionnement par rapport à la résistance engagée par les forces militaires, elles-mêmes coalisées pour la défense de la démocratie. Au fait, le CNARED soutient-il le principe d’une rébellion armée ou non ? A l’inverse, la coalition des forces militaires qui occupent le terrain accepte-t-elle la prééminence civile et la légitimité du CNARED ? En tout cas, à Bruxelles, Léonard Nyangoma a été très clair sur cette question très sensible. « Le CNARED, a-t-il déclaré, croit encore au dialogue. Il ne ressent pas encore le besoin d’une option militaire. »

      7 – Enfin, last but not least, si le CNARED privilégie le dialogue politique, comme le soulevait un jeune burundais vivant en Europe du nord et participant à la rencontre avec Léonard Nyangoma à Bruxelles, il faudra qu’il soit très clair : « Le CNARED va négocier quoi ? »

      A présent, les points forts du CNARED

      1 – Permets-moi d’utiliser comme exemple une bataille historique décisive dans la deuxième guerre mondiale perdue par l’Allemagne nazie alors sous la férule d’Adolphe Hitler. Le 3 novembre 1942, le maréchal Rommel a refusé les ordres d’Hitler et a décidé de battre en retraite après une bataille perdue à El-Alamein, à l’ouest d’Alexandrie, en Egypte. Il était tenu en échec par les troupes du général anglais Montgomery.

      Winston Churchill, Premier ministre de la Grande Bretagne déclare triomphant à Londres : «Ce n’est pas la fin, ni même le commencement de la fin ; mais c’est la fin du commencement». Il ajoutera plus tard : «Avant El-Alamein nous n’avons jamais eu de victoire, après El-Alamein, nous n’avons jamais eu de défaite !»

      Toutes choses égales par ailleurs car comparaison n’est pas raison, Addis-Abeba constitue pour le CNARED, un aboutissement qui annonce peut-être « la fin du commencement ». Jusqu’à présent, l’opposition burundaise était divisée en multiples formations politiques. Pour une fois, les représentants de la diversité des partis politiques de l’opposition ainsi que les organisations de la société civile ont décidé de former un front uni. La période des sigles politiques folkloriques et sympathiques est peut-être terminée.
      ADC-Ikibiri, Mouvement d’Arusha, Amizero des Barundi devenu selon les railleurs « Amis zéro », RANAC, Indépendants, etc. traduisaient une instabilité politique pathologique et typiquement burundaise. Jusqu’à présent, l’opposition politique burundaise a systématiquement été sanctionnée par des échecs successifs. La dynamique d’Addis-Abeba, comme celle d’El-Alamein, peut-elle inaugurer une ère nouvelle où les partis politiques et la société civile, parce que coalisés précisément, « l’union fait la force », peuvent, enfin, espérer de ne n’avoir « plus jamais de défaites ».

      2 – Dans la salle où Léonard Nyangoma a reçu les Burundais de la diaspora, il y avait des participants provenant de Belgique, de Suède, de Danemark, de Suisse, de France, des Pays-Bas et de Grande Bretagne. D’autres s’étaient excusés et suivaient le déroulement de la rencontre à partir de l’Espagne et du Canada.

      C’est dire, comme le relevait le sénateur Richard Nimbesha, la chance extraordinaire du CNARED de pouvoir compter sur des femmes et des hommes, des jeunes et des anciens qui composent une diaspora appartenant à toutes les composantes de la nation burundaise.

      3 – Au mètre carré, dans la salle où Léonard Nyangoma recevait environ 60 Burundais de la diaspora, on pouvait compter une densité, absolument exceptionnelle, d’expériences et de savoir-faire politiques avec des ambassadeurs, professionnels avec des médecins, des professeurs, des hommes d’affaires, des journalistes, des hommes de culture, intellectuelles avec des étudiants, etc, etc.
      Le Sénateur Richard Nimbesha a commencé son intervention saisissante en révélant à l’assemblée un secret de la rébellion de 1994. « Au début, nous cherchions des combattants, a-t-il déclaré, et nous en trouvions pas. »

      Par contraste, a-t-il poursuivi en substance, le CNARED dispose, sur tous les continents, dans tous les pays où résident des Burundais, des troupes immédiatement opérationnelles et compétentes dans tous les domaines.

      Il suffira que le CNARED sache, impulser, coordonner et soutenir les initiatives de la diaspora pour mobiliser l’opinion publique internationale, les médias, les décideurs politiques et économiques ainsi que les organisations régionales et internationales. Le plus gros est déjà fait d’ailleurs comme l’a souligné Léonard Nyangoma qui a exprimé sa gratitude à l’égard de la diaspora burundaise.
      A chaque membre de la diaspora burundaise engagée dans la lutte pour le respect de l’Accord de Paix d’Arusha et pour la restauration de l’Etat de droit au Burundi, Richard Nimbesha a donné deux mots d’ordre : « Ngenda hehe ? Ngenda ryari ? »
      Chaque burundais de la diaspora, engagé dans la lutte contre la dictature imposée par la terreur et pour la restauration de la démocratie et de la liberté au Burundi, est potentiellement un ambassadeur du CNARED dans son pays de résidence et dans son milieu professionnel. C’est un atout incroyable dont dispose cette nouvelle coalition de partis et d’organisations de la société civile. Saura-t-il l’exploiter à bon escient ? That’s the big question.

      4 – Le dernier point positif majeur du CNARED est la jonction qu’il permet entre les forces politiques intérieures et extérieures. Car en définitive, comme cela a été souligné également pendant la réunion entre Léonard Nyangoma et des Burundais de la diaspora à Bruxelles, la chute du régime de Pierre Nkurunziza, sera possible grâce à l’action décisive des Burundais de l’intérieur soutenus par la diaspora. Pour le moment, en définitive, le CNARED a les moyens de développer une stratégie d’étouffement progressif du régime issu des élections loufoques de 2015. A la manière du boa constrictor qui s’enroule autour de sa proie et la broie progressivement. Avant de l’avaler.

      5 – Enfin, le dernier point positif du CNARED, un de ses meilleurs atouts, est paradoxalement, le Conseiller Principal en Communication de Pierre Nkurunziza, M. Willy Nyamitwe. Ses propos souvent polémiques et désobligeants à l’égard des anciens chefs d’Etat du Burundi ou Hauts dignitaires de la République, à présent membres du CNARED, provoquent chez eux un tel dégoût, un tel mépris et un tel désir de revanche contre le personnage et contre un régime politique qui se permet de proférer des insultes gratuites à leur encontre. Le dernier exemple en date est relevé précisément dans cette livraison du journal Iwacu. M. Willy Nyamitwe les traite de « ramassis de loosers » ! Ce n’est pas convenable. C’est même inadmissible !

      Une chose est sûre. A chaque prise de parole de M. Willy Nyamitwe, ces dignitaires, leurs familles, leurs amis et proches au Burundi et à l’étranger, leurs adeptes politiques, tous se sentent blessés et outragés. Et ça en fait du monde qui partage la détestation du régime politique que M. Willy Nyamitwe défend becs et ongles avec, malheureusement, son talent maléfique qu’on lui connaît. Et par conséquent, tout ce beau monde adhère à la dynamique du CNARED et soutient son combat.

      Pour continuer à élargir spectaculairement le cercle de ses adeptes, il faudrait que le CNARED, fasse livrer à M. Willy Nyamitwe, des caisses d’un excellent chocolat belge et le supplie de ne surtout jamais arrêter de proférer ses insanités à l’encontre des dignitaires de la République.

      Athanase Karayenga

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