Difficile d’acheter du sucre à Bujumbura et dans les provinces. Pourtant la Société sucrière du Moso (Sosumo) assure que la production est suffisante. Mais la pénurie est là et le Burundi doit recourir aux importations.
Depuis plus de trois mois, le sucre est devenu une denrée rare dans les alimentations ou dans les boutiques. Même quand il est signalé quelque part, les consommateurs déplorent que le prix officiel de 2.500 BIF ne soit pas respecté.
Un kilogramme peut grimper jusqu’à 3.000 BIF voir plus. Pire encore, les clients doivent acheter un autre produit pour avoir accès à un kilogramme de sucre.
Alors que la Sosumo assure que le sucre est disponible en quantité suffisante, les consommateurs rencontrés dans les quartiers de la mairie de Bujumbura, affirment qu’il difficile de s’en procurer.
Dans les quartiers périphériques de la ville, les gens peuvent acheter le sucre au détail, une cuillère à 100 BIF. « La petite portion de sucre est versée dans un morceau de papier enroulé.»
Détresse des consommateurs
Certains tenanciers de boutiques ou de commerces ont même suspendu de vendre du sucre, car il leur est difficile de s’en procurer. « Avant, nous pouvions trouver le nombre de sacs que nous voulions dans n’importe quel marché de la ville de Bujumbura, mais actuellement, le sucre c’est de l’or », se lamente l’un des boutiquiers de la zone Ngagara, au nord de la capitale économique.
A l’alimentation « Agaharawe », au quartier quatre à Ngagara, un homme témoigne qu’il a passé plus de deux heures à attendre la distribution du sucre : « Nous sommes venus faire la queue, on nous avait dit qu’ils allaient distribuer 1 kg de sucre pour chaque ménage.»
Pour recevoir du sucre, raconte-t-il, il faut se munir d’un cahier de ménage pour certifier sa résidence dans le quartier. « C’est pour les enfants que nous sommes obligés d’attendre sinon je n’allais pas faire la queue pendant plus de deux heures ».
Certains consommateurs ont pensé remplacer le sucre par le miel, mais là encore, ils se plaignent du prix exorbitant du miel par rapport au sucre. Un vrai casse-tête pour certaines familles. «1 litre et demi de miel coûte 18.000 BIF alors qu’un kilogramme et demi de sucre coûte 3,750 BIF », précise-t-il.
Une production multipliée par quatre, mais….
Au cours de ses 32 ans de service, la production de la Sosumo a quadruplé, passant de 4.658 tonnes en 1988 à 20.436 tonnes en 2020. Malgré cela, la production n’a pas pu couvrir la demande intérieure et on a dû faire recours aux importations.
Cependant, certaines années, les importations ont été même supérieures à la production. C’est l’exemple de l’année 2017 où la production a été de 21.940 tonnes contre 26.267,5 tonnes importées.
Plusieurs raisons expliquent cette pénurie : la pression démographique, l’extension des villes, les boulangeries et les petites industries de transformation qui se multiplient du jour au lendemain dans les quartiers périphériques de Bujumbura. Et ce n’est pas tout, la police pointe du doigt les distilleries clandestines de boissons prohibées.
Tout cela nécessite du sucre en quantité suffisante dans leur fonctionnement quotidien et la production de la seule sucrerie ne parvient plus à couvrir les demandes grandissantes.
Selon Noël Nkurunziza, président de l’Association burundaise des consommateurs (ABUCO), la pénurie du sucre est évidente, mais ce qui est étonnant, c’est que la Sosumo affirme que c’est seulement la spéculation qui est à la base de cette rareté du sucre.
« Pourquoi cette spéculation, comme l’affirme la Sosumo, est récurrente depuis au moins 4 ans juste avant la campagne de récolte de cannes à sucre, généralement au mois de mars à juin? », se demande-t-il. Pour lui, la responsabilité incombe à la Sosumo de vérifier les listes des commerçants du sucre pour éradiquer cette spéculation.
M. Nkurunziza fait savoir que cette pénurie a des effets sur le rendement des fonctionnaires qui perdent du temps en faisant la queue, et aussi les résultats des élèves qui vont à l’école sans rien mettre sous les dents.
Il suggère de bien analyser les causes de cette pénurie répétitive du sucre pour trouver une solution durable. « La Sosumo peut aussi penser à vendre le sucre dans ses points de vente pour éviter cette spéculation des commerçants », propose-t-il.
La Sosumo se veut rassurante
Jean-Pierre Nzobandora, chargé de la communication à la Sosumo fait savoir que la production du sucre est suffisante. Selon lui, seule la spéculation de certains commerçants est à l’origine de la pénurie du sucre qui se manifeste ces derniers jours.
M. Nzobandora indique qu’il y a une équipe dont les membres sont venus des ministères du Commerce, de l’Agriculture, de la Sosumo et de l’administration pour suivre de près la distribution du sucre. Les résultats sont visibles « certains grossistes opportunistes sont déjà appréhendés avec des sacs de sucre cachés chez eux », indique-t-il.
D’après lui, la Sosumo compte réhabiliter son usine et étendre les champs de canne à sucre afin d’augmenter sa production jusqu’à exporter le sucre. « Nous avons déjà commencé le remplacement des vieilles machines, on a déjà 6 tracteurs neufs et on compte continuer », conclut-il sur cette promesse.
En Tanzanie dans les années 1977-1985, j’entendais dire que celui qui était soupçonné d’être un SABOTEUR ECONOMIQUE avait vraiment peur de devoir remplir « Fomu ya kujieleza » (= formulaire pour expliquer que ses biens n’étaient pas illicites).
La Chine aussi est très sévère envers les saboteurs économiques.
1. Selon Jean-Pierre Nzobandora, chargé de la communication à la Sosumo, » seule la spéculation de certains commerçants est à l’origine de la pénurie du sucre qui se manifeste ces derniers jours… »
« certains grossistes opportunistes sont déjà appréhendés avec des sacs de sucre cachés chez eux », indique-t-il.
2. Mon commentaire
La spéculation se définit:
« Dans le domaine économique, sur un marché quelconque, on nomme spéculation par extension de langage « l’activité consistant à tirer profit par anticipation de l’évolution à court, moyen ou long terme du niveau général des prix ou d’un prix particulier en vue d’en retirer une plus-value ou un bénéfice ».
https://fr.wikipedia.org/wiki/Sp%C3%A9culation
Au Burundi IL NE POURRAIT PAS Y AVOIR DE SPECULATION SUR LA MONTEE DE PRIX DU SUCRE dans les mois à venir par exemple parce que le prix officiel est déjà fixé (au moins pour quelque temps).
Au Burundi il s’agit tout simplement d’une activité criminelle mafieuse de vente de sucre à des gens (comme les fabricants des boissons interdits) QUI SONT PRETS A PAYER UN PRIX ELEVE.
Le commercant pourrait même aller directement du centre Sosumo à son client clandestin.
Aux Etats-Unis, tous les vendredis (à 3h 30, heure de New York) la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) publie un rapport qui montre le nombre de contrats à terme de sucre (Sugar No. 11 ICE Futures, U.S.) controlés par les « Large speculators ».
Un contrat peut être converti en tonnes.
https://www.cftc.gov/dea/futures/deanybtlf.htm
I think the Burundi population has increased during the last three months.If the pollution is still the same ,how the sugar should be insufficient while the production by the SOSUMO stays the same .in conclusion ,there is massive fraud in the sugar commercialization ,even the big quantity is exported in neighborhood countries by the people who are above the law .the Burundi government mvyeyi must discourage and prevent those people who consider themselves to be above the the law .on my understanding , it is not simple citizen causes the lack of sugar in country ,but ,the untouchable people. The government should practice what you preach in order to eradicate the corruption and fraud in the country.
Toutes ces explications alambiquées ne nous expliquent pas pourquoi la pénurie est venue pouf comme cela il y a 4 mois. Leta Nkozi a un appareil sécuritaire et de gestion qui devrait nous donner des explications claires.
Et puis la sacro sainte loi de l’offre et la demande irakora muri Leta Mveyi.
Ces grossistes qui cachent le sucre, kubera iki badaca babakuramwo le même jour?
Ubwo nta ka mwana wa mama karimwo?