Marie Nduwayezu est décédée le 14 décembre 2023. Son corps va reposer à la morgue de l’hôpital roi Khaled de Kamenge, dans l’attente des obsèques. Sauf que le jour prévu pour son enterrement, la famille n’a pas trouvé la dépouille mortelle. Un véritable mystère.
Le 22 décembre 2023, la famille de la défunte Marie Nduwayezu se rend à la morgue de l’hôpital roi Khaled afin de récupérer le corps pour son enterrement. Mais, stupeur ! Le corps que le service mortuaire du CHUK lui présente n’est pas celui de Marie Nduwayezu.
Le gendre de la défunte, Jean Barashingwa, chauffeur de bus sur les axes du nord du pays, raconte que sa belle-mère est morte chez lui le 14 décembre, alors qu’il revenait de l’intérieur du pays. Son épouse, la fille de la défunte, l’a appelé vers 15 h pour lui annoncer la mauvaise nouvelle.
Cela a été un choc pour lui parce que sa belle-mère, quoique malade durant un bon bout de temps, commençait à récupérer petit à petit.
Arrivé à Bujumbura, il a rejoint l’équipe qui avait aidé sa femme à transporter la dépouille de sa belle-mère à la morgue de l’hôpital roi Khaled. Après les formalités d’usage, la dépouille aurait alors été admise dans la chambre froide numéro 21.
Par après, Jean Barashingwa dit avoir reçu un appel de la part de l’un des agents du service mortuaire qui lui disait que « la dépouille allait être transférée vers une autre chambre froide. »
C’est la veille des obsèques que les choses commencent à se compliquer. En effet, les dames chargées de préparer la dépouille auraient été surprises lorsque le service mortuaire leur a présenté un corps qui n’était pas celui de Marie Nduwayezu.
Informé, le gendre de la défunte a alors rejoint l’équipe. Il affirme lui aussi qu’à sa grande surprise, le corps qui leur a été remis ne ressemblait en rien à la dépouille de sa belle-mère : « ma belle-mère avait les cheveux coupés et sa taille était élancée contrairement à la dépouille que le service mortuaire nous a présentée », décrit-il.
Des recherches sans résultat
Le gendre de la défunte et les agents du service mortuaire auraient entrepris une fouille dans toutes les chambres froides de la morgue pour retrouver la dépouille mortelle. Mais sans succès. Jean Barashingwa dit que le vendredi 21 décembre 2023 a été un cauchemar sans nom dans sa belle-famille.
Le jour de l’enterrement, la famille, les amis et plusieurs connaissances de la défunte se sont retrouvés à la morgue. D’autres personnes qui ne savaient pas le drame qui se jouait attendaient à l’église.
Les préposés à la morgue ont présenté encore quelques corps sans vie. Mais aucune trace du corps de la pauvre Marie Nduwayezu.
Jean Barashingwa raconte comment, le jour même des obsèques, avec un fol espoir, ils ont encore repris la fouille des chambres froides de la morgue. « La tension était si palpable que la violence physique pouvait éclater. » Jean Barashingwa, loue l’attitude adoptée par sa belle-famille durant cette épreuve.
Sinon, un drame pouvait avoir lieu à cet hôpital : « Avec la douleur de perdre un proche, organiser les obsèques avec toutes les dépenses qui vont avec et se retrouver sans son corps, c’était atroce. »
La famille ne trouve pas les mots pour qualifier le service mortuaire de l’hôpital roi Khaled. Elle dit ne pas comprendre comment un corps peut disparaître dans une morgue.
Puis, il y a eu une piste. Celle d’une femme enterrée la veille. Serait-elle Marie Nduwayezu ? Le procureur du tribunal de Grande instance de la commune urbaine de Ntahangwa, Jean-Chris Ntawuyamara, a autorisé que ce corps soit déterré pour vérification.
Le lendemain, sous les ordres du procureur, la femme enterrée sera déterrée. Malheureusement, le corps était celui d’une autre femme prénommée Thérèse. Ce qui a choqué, cette fois, la famille de la défunte déterrée. Ce sont deux familles qui se retrouvent abattues.
Pour des raisons d’enquête, Jean-Claude Gahungu, Edmond Barumpurijeko, Boniface Ntunzwenimana, Edouard Nigeze, tous agents du service mortuaire seront arrêtés et incarcérés.
Jean Barashingwa estime que ce n’est pas l’incarcération qui devrait être une priorité. Pour lui, il faut plutôt la vérité sur l’endroit où a été mis le corps de sa belle-mère.
La dépouille serait toujours à la morgue du CHUK
Un employé au CHUK qui a requis l’anonymat assure que le corps de la défunte n’a jamais quitté la morgue de l’hôpital. Il serait toujours là-bas.
Pour lui, les agents du service mortuaire ont seulement déplacé le corps pour le mettre dans une autre chambre qui fonctionnait. « Comme la chambre 21 ne marchait pas, les agents du service mortuaire ont appelé par téléphone Barashingwa qui avait amené le corps de la défunte, pour lui signifier que le corps avait été transféré vers la chambre numéro 11 et le corps est toujours là », explique -t-il.
Les familles des agents du service mortuaire détenus sont également convaincues que le corps de la défunte Marie Nduwayezu est toujours à la morgue du CHUK. Elles réclament alors la libération des leurs ainsi que leur réintégration au service.
Solution très simple : « Registre des visites »!
Toute personne qui se présente à la morgue devrait montrer une carte d’identité et être inscrite dans un registre (nom complet et raison de la visite).
J’imagine qu’il n’y en avait pas sinon on aurait eu toute une liste de témoins et de personnes d’intérêt pour l’enquête.
Réponse :
En effet, comme les morts ne peuvent pas identifier leurs visiteurs, les vivants doivent s’annoncer et laisser leurs coordonnées. C’est un minimum de courtoisie envers les disparus. On ne devrait pas entrer à la morgue comme on entre au marché.
Bon, soyons sérieux et pas d’humour (noir). Cette affaire démontre un laissez-aller total dans un service sensible de l’hôpital.
AK
une question que iwacu devrait poser. un anonymat annonce que le corps est toujours à la morgue. mais dans l’entre temps, les personnes qui étaient chargés des services moruaires sont en prison pour enquete. celui qui a telephoné le gendré n’a pas montré où se trouve le corps. Cést embigue. l’histoire est incomplète.