Samedi, 9 avril, un bus de l’Office de transport en commun (OTRACO) se renverse à Isale, dans la province Bujumbura : 18 morts et 55 blessés. Le pouvoir rassure que tout était assuré.
«Les bus de l’Otraco et les passagers à bord sont assurés par la compagnie UCAR », a annoncé Jean Claude Nduwayo, directeur général de cet office, à la télévision nationale, 24 heures après ce sinistre. C’est elle qui va se charger des soins et de l’assurance des décès ainsi que les frais d’inhumation. D’après lui, l’assurance du personnel revient à l’INSS (Institut National de sécurité sociale).
A ceux qui avancent la surcharge comme cause de cet accident, le directeur général défend sa cathédrale : «Ces bus qui se rendent à l’intérieur du pays sont spacieux et ont une grosse capacité de chargement avec des sièges assises et de la place dans le corridor central». Et les personnes à bord sont assurées.» D’après un ancien employé de cet office, 100 personnes sont assurées pour le bus de catégorie A, 60 pour la catégorie B et 35 pour le minibus de catégorie C.
Au niveau de l’UCAR (Union commerciale d’assurance et de réassurance du Burundi), Fabrice Ndayisaba, directeur commercial indique qu’ils attendent le procès-verbal de la police. Et c’est ce dernier qui va révéler exactement le nombre des passagers, les décès ainsi que les blessés. « Après cela, l’UCAR n’a aucun problème pour honorer ses engagements conformément à la loi», a-t-il rassuré.
Un mauvais chargement
Cinq jours après cet accident, le flou règne toujours autour du nombre des passagers qui étaient à bord de ce bus. « Nous sommes en train de faire un inventaire des victimes de cet accident. Aujourd’hui, nous n’avons pas encore le chiffre exact des personnes qui étaient à bord de ce bus », a affirmé Jean Claude Nduwayo, Directeur général de l’Office de transport en commun (Otraco).
Des témoignages des rescapés parlent de plus de 100 personnes à bord. «Nous étions environ 150 personnes », a confié à SOS Médias, une femme alitée à l’hôpital de Rushubi, commune Isale, province Bujumbura. Une extrapolation selon le DG. En effet, explique-t-il, la lumière devait venir du chauffeur ou de son convoyeur. Or, regrette-t-il, ce 1er est mort sur le champ tandis que le second est dans le coma.
De son côté, Alfred Innocent Museremu, Commandant de la Police de la sécurité routière (PSR) a affirmé également que le nombre des personnes à bord n’était pas connu. Néanmoins, il estime que pour les bus de l’Otraco faisant de longues distances, les passagers devraient être dans le confort.
Ce n’est pas malheureusement le cas. Ces bus sont pleins à craquer comme le dit un des passagers rencontrés ce mercredi, devant la Cathédrale Régina Mundi. «Nous n’avons pas de choix. On nous embarque comme des animaux. Seul l’argent les intéresse », déplore-t-il. Pire encore, ils empruntent des routes très étroites et en mauvais état. Pour lui, ils devraient être contrôlés comme les privés pour protéger les passagers d’éventuels accidents dus au mauvais chargement.
Sur différents parkings, le constat est qu’en plus des personnes, des bagages, des produits vivriers comme les bananes, les sacs de maïs, de haricot, … y sont transportés. Ce qui ne constitue pas un problème selon M. Nduwayo: « Même dans les avions, les passagers ont des bagages. Ces bus ont des soutes.»
S’exprimant sous anonymat, un analyste de la circulation routière dit que beaucoup de papiers de contrôle technique sont falsifiés. Ce que rejette le DG de l’Otraco, il indique qu’aucun bus ne peut être autorisé à circuler sans un contrôle technique authentique préalable.
Le DG de l’OTRACO ne voyage jamais dans les bus de son entreprise pour constater l’enfer dans lequel voyage le citoyen!! seulement il essaie de défendre sa cathédrale comme l’a dit notre cher journaliste
Correction: dépendra
On sait comment les assurances fonctionnent. Il faut aussi voir le type d’assurance que ce bus avait. Ce n’est pas aussi simple que ce DG veut nous le faire croire. Un procès se profile à l’horizon et prendra des décennies, que les progénitures se saisissent des dossiers car une longue marche s’annonce entre l’office de transport, s’il accepte d’aider les familles, et l’assureur. Sans parler de tournure politique que ce procès risque de prendre car le dédommagement dépendre sûrement du pouvoir en place au moment dudit dédommagement. « Uwuzoramba azobibona. »