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Otraco : des Japonais pour sauver l’entreprise

06/07/2011 Commentaires fermés sur Otraco : des Japonais pour sauver l’entreprise

La gestion calamiteuse du charroi de l’Otraco a tellement inquiété le gouvernement japonais qu’il a décidé d’envoyer 4 consultants pour assainir la situation. Des sources proches de l’entreprise parlaient déjà d’une privatisation…

« Je préfère marcher plutôt que me déplacer dans les bus de l’Office de Transport en Commun (Otraco) », explique J.K, un étudiant habitant la commune urbaine de Kanyosha, exacerbé par la conduite dangereuse des chauffeurs de cette entreprise : « Ils roulent à une vitesse incroyable ! On dirait qu’ils sont toujours à la poursuite d’un criminel. » Il voudrait que la direction générale de l’Otraco engage des chauffeurs professionnels à la place de leurs proches sans expérience.

E.N, une étudiante à l’Université des Grands Lacs habite Ngagara. Elle témoigne : « Un jour, j’étais, avec d’autres étudiants de ma classe dans le bus de l’Otraco pour un stage académique. Le chauffeur roulait tellement vite que nous avons fini par avoir un accident, alors que nous ne cessions de lui demander de rouler lentement. » Un étudiant est mort, d’autres blessés, souligne-t-elle. D’après elle, c’est par après qu’ils ont appris que ce chauffeur n’avait été engagé que grâce à son appartenance politique alors qu’il n’avait pas l’expérience requise pour conduire ces gros bus de l’office.

Face à toutes ces lamentations, des sources indiquent que la coopération nipponne, principal soutien de l’Office, aurait proposé au gouvernement de vendre ces bus aux privés pour une gestion saine. Interrogé, le directeur général de l’Otraco a affirmé ne pas détenir ces informations : « Demandez au Japonais qui s’occupe de la gestion de ces bus ici », a-t-il proposé.

Le chef de mission japonaise rassure…

Selon Masanori Takeishi, consultant indépendant, chef de mission envoyé par le gouvernement japonais dans le cadre du « Projet de Réhabilitation du Transport de l’Otraco », la gestion s’est améliorée depuis novembre 2010, date de sa venue avec ses trois collègues. Ce projet a démarré en mai 2009 et prendra fin en mars 2012, souligne-t-il.

Masanori Takeishi estime que les chauffeurs de l’Otraco ne sont pas tous inexpérimentés : « Ils ont passé le test de façon transparente, sous surveillance des membres de la coopération japonaise. Ceux qui ont été retenus ont eu un essai de trois mois. » Il signale que plus de 10 chauffeurs qui ont échoué à l’essai ont été renvoyés. Le seul grand problème, selon lui, est qu’il n’y a pas de chauffeurs qualifiés pour conduire les grands bus au Burundi. Il signale que depuis novembre 2010, il y a déjà eu cinq grands accidents causés souvent par des chauffeurs ivres : « Nous disposons actuellement d’un alcotest pour vérifier si le chauffeur n’est pas en état d’ébriété avant de conduire, et le soir avant de rentrer. »

Quant à la privatisation totale de l’entreprise, le consultant nippon est sans détour : « Le Japon a octroyé ces bus dans le cadre de la coopération avec le gouvernement. Il ne peut pas les donner aux privés sans le consentement de ce dernier. » Cependant, précise-t-il, le gouvernement burundais peut signer des contrats avec des privés qui utiliseraient ces bus à leurs comptes, en les gardant comme propriété de l’Otraco : « Nous sommes en train de réfléchir dans ce sens. »

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