Les informations liées aux effets des catastrophes naturelles ont dominé les colonnes d’Iwacu ces derniers jours. Notre correspondant à l’Ouest du pays parle de plus de 152 personnes contraintes de quitter leurs ménages à la suite des éboulements de terrain sur la colline Nyempundu, commune Mugina. Des dizaines de ménages du quartier Kanyenkoko de la ville de Rumonge au sud du pays ont été obligées de déménager pour se mettre à l’abri de la montée des eaux du lac Tanganyika. La zone Gatumba et ses environs sont sous l’eau, engloutis. La ville de Bujumbura est prise en étau par la montée des eaux du Lac Tanganyika.
D’importants dégâts matériels sont signalés. Le constat est sans appel : maisons inondées, écoles fermées, ports touchés. Les plages qui faisaient la fierté de la capitale économique comme Saga plage, Yucca beach, World beach, Lacosta beach, Saga vumbi, Zion beach, Safari Gate, Safi beach … sont fortement touchées. Les pertes sont énormes. Les riverains vivent la peur au ventre. Les experts tirent la sonnette d’alarme : « Les populations riveraines doivent se préparer au pire ». Les rivières qui traversent la ville de Bujumbura, à savoir Kanyosha, Muha, Ntahangwa, Nyabagere et Gasenyi sont en passe de devenir de véritables fléaux pour leurs riverains. Selon un expert en environnement, l’infiltration de l’eau en provenance des montagnes qui surplombent la ville de Bujumbura, le curage des lits des rivières par des individus à la recherche de certains matériaux de construction tels que le sable, le gravier et le moellon fragilisent les berges de ces rivières. « Il est grand temps que le gouvernement soumette à ses partenaires une demande de soutien à un plan global de stabilisation des berges de ces rivières avant que ces dernières ne transforment en ville fantôme la capitale économique du Burundi ».
Justement, face à la récurrence des catastrophes naturelles et des sinistres, il faut non seulement une réponse d’urgence, mais aussi des solutions à long terme. Question : Qu’est-ce qui est en train d’être fait pour pouvoir améliorer la protection des personnes et des biens contre ces inondations et éboulements ? « Dans un premier temps, il faut sauver les vies humaines , délocaliser les habitants qui se sont installés dans des zones à très haut risque d’inondations », suggère Jean Marie Sabushimike, géographe et expert en gestion des catastrophes. Pour Tharcisse Ndayizeye, environnementaliste, le principe pollueur-payeur devrait être appliqué. « Il faut que les gens qui contribuent, à cause de leurs industries, à l’augmentation des gaz à effet de serre supportent les conséquences et nous donnent des appuis pour nous adapter aux conditions catastrophiques dans lesquelles nous nous trouvons. »
Certes, les avis et considérations des experts sont pertinents. Je pense, à mon humble avis, que pour qu’ils soient efficaces et efficients, il devrait y avoir un grand débat national permettant aux décideurs de prendre les mesures qui s’imposent pour protéger les biens et les personnes. Ne faut-il pas organiser les Etats généraux de la protection civile, par exemple ?
Chronique de catastrophes annoncees
1. De mon balcon a Bujumbura je contemple tous les jours les nouvelles agglomerations qui s’erigent sur les collines de Bujumbura rural. il n’y a pas une seule journee que je ne pense pas aux eboulements de terrain en cas de pluies El Nino sur plusieurs jours et nuits. Le deboisement des contreforts de Bujumbura erode le sol et fragilise le terrain.
2. Les tremblements de terre. Bujumbura se situe dans une zone sismique a savoir la Grande Rift Valley de l’Afrique de l’est qui est en train de se detacher du continent comme Madagascar s’est detache du Monzambique. Les constructions ne repondent a aucune norme sismique de sorte qu’en cas de tremblements de terre majeurs la ville sera detruite a grande echelle.
3. L’explosion du lac Kivu. Les geologues affirment que l’accumulation du gaz methane au fond du lac Kivu va exploser et il n’existera plus de Bujumbura car les eaux arriveront au niveau du Campus Kiriri anciennement College du St Esprit. La production d’electricite a partir du gaz methane par le Rwanda suffira-t-elle a faire baisser le risque d’explosion?
Une bonne partie des infrastructures installées le long du littoral du Lac depuis la zone de Kabonga en province de Makamba jusqu’à Gatumba sous sous l’eau. Les habitants des quartier Kinindo Sud, Kibenga rural, Kajaga sont en danger. Les vagues du Lac commence à atteindre le terrain Tempête . Cette situation est aggravée par les crues des affluents des eaux du lac, car la montée du lac bloque les rivières qui s’y déversent. Les pouvoirs publics doivent s’investir davantage.
Chronique des catastrophes annoncees:
1. L’ideologie de genocide. La plus terrible de tous les desastres. Un million de morts depuis son importation au Burundi en 1965. Deux millions au pays d’origine, le Rwanda, depuis 1959. Des millions en RDC depuis son exportation en 1994.
2. Le deboisement des contreforts de Bujumbura qui erode les montagnes et fragelise la ville. Les emergentes agglomerations sur les raides collines de Bujumbura rural disparaitront corps et ames par eboulement en cas de pluies El Nino pendant une semaine jour et nuit.
3. Bujumbura se situe dans une une zone sismique et pourtant les habitations sont construites sans consideration des normes sismiques contre les tremblements de terre.
4. Les geologues predisent que si le lac Kivu explose du fait de l’accumulation du gaz methane, il n’y aura plus de Bujumbura, les eaux atteindront le campus Kiriri ancien College du St Esprit.