« Le CNARED-GIRITEKA invite l’ensemble de la Communauté internationale, les partenaires du Burundi et le peuple burundais à exercer la pression nécessaire sur le pouvoir en place qui tient le pays en otage afin de l’amener à accepter les conditions minimales pour la paix et des élections crédibles », lit-on dans le communiqué du 27 octobre, sorti à l’issue d’une réunion de deux jours de son Directoire en session ordinaire à Kampala.
Enième expression d’impuissance dont les précédentes se sont fracassées sur le mur en béton armé du syndrome d’hubris qui crée chez le détenteur du pouvoir le sentiment de toute puissance. Ou paroles magiques pour obtenir un effet surnaturel?
Quid d’une opposition unie face au parti de l’Aigle? « Le CNARED-GIRITEKA réaffirme sa volonté de participer aux élections de 2020 en une coalition unique tout en restant ouvert à l’unification de toute l’opposition. » Un « wishful thinking » tant elle est plurielle.
Ne pas passer cette plateforme politique par pertes et profits, voilà l’enjeu pour ses membres. Les nombreuses défections, dont des poids lourds, sur fond de batailles des ego, auront eu raison de son pouvoir d’attraction. Sa superbe appartient à l’histoire. Ainsi s’explique cette décision : « Enfin, le Directoire du CNARED-GIRITEKA a décidé de détacher Monsieur Anicet Niyonkuru des fonctions de Secrétaire Exécutif pour aller renforcer la plateforme à l’intérieur du pays.» Un coup d’épée dans l’eau ? Réponse dans 7 mois.
Un obstacle légal persiste pour présenter un front uni : les indépendants ne sont pas autorisés à former une coalition en vertu de l’article 86 de la Constitution du 7 juin 2018. Or, le CNARED regroupe des partis et des acteurs politiques à l’instar du président, du vice-président et de son porte-parole.
Quant à la première force de l’opposition, qui estime que « son heure est venue », l’enjeu est l’alternance au pouvoir. Transcender les identifications ethniques par la création d’une coalition Amizero y’Abarundi bis s’avère un moyen. Celui du wagon que la locomotive CNL remorquera est la survie politique à l’ombre du colosse.
Quand le CNARED « fourbit ses armes » dans la perspective des prochaines joutes électorales, le CNL – véritable tilapia de la politique burundaise – demeure la cible de violences politiques (destructions de permanences locales, passages à tabac, arrestations et détentions arbitraires) en recrudescence, après une période d’accalmie.
Qui pis est, un des animateurs de la galaxie « DD » a appelé ouvertement à sa suspension lors de l’évaluation du bilan de la déclaration du « cessez-le-feu à l’intolérance politique ».
A 7 mois de la présidentielle, le Cndd-Fdd et le CNL concentrent désormais l’essentiel du jeu politique, n’en déplaise aux autres formations et acteurs politiques de l’opposition qui veulent se faire péniblement une place au soleil. Une bipolarisation de la vie politique se dessine. La confirmation dans les urnes. Si les « conditions normales de température et de pression»…