Par Espérance Kana*
Le 13 octobre 2018 nous commémorons le 57ième anniversaire de l’assassinat du Prince Louis Rwagasore, héros de l’indépendance du Burundi.
Burundaises et Burundais, frères et sœurs, en ce jour historique nous vous invitons à méditer sur le sens de l’Indépendance. Nous vous rappellerons aussi quelques traits caractéristiques d’une ère sombre de notre histoire.
Pendant la période coloniale, des envahisseurs venus d’un autre continent se sont arrogé le droit de soumettre nos ancêtres à un régime violent et illégal. Sous ce régime, les coups de fouet étaient le lot quotidien des Burundais lors des travaux forcés ; les impôts arbitraires étaient imposés et des expropriations étaient monnaie courante.
Le Burundi, pays connu pour son peuple vaillant et fier, avait perdu non seulement sa souveraineté, mais aussi sa dignité et sa spiritualité. Quel Burundais sain d’esprit aimerait vivre dans un tel pays ? Quel Burundais sain d’esprit aimerait que sa descendance vive dans un tel environnement où on est dépouillé de sa liberté et de sa dignité. Et pourtant !
Replongeons dans notre riche histoire, où le Prince Louis Rwagasore, voyant les conditions politiques, économiques et sociales dans lesquelles vivaient les Burundais, décida d’œuvrer pour l’indépendance du Burundi. Proche du peuple, mettant en avant les intérêts des Burundais, il a travaillé jour et nuit jusqu’à la victoire du Parti indépendantiste UPRONA. Cette victoire et son patriotisme sans faille lui ont valu la mort. Il fut assassiné à 29 ans après avoir accompli l’œuvre d’une vie entière : l’INDEPENDANCE DU BURUNDI. Ces mots devraient vibrer dans nos cœurs, nous inspirer à faire en sorte que le sang du Prince n’ait pas été versé en vain. Comme l’a si bien dit Pierre Corneille, « Aux âmes bien nés, la valeur n’attend pas le nombre des années ». Le Prince avait moins de 30 ans quand il sillonnait le Burundi pour rassembler le peuple autour de ses idées et encourageait la création de coopératives. Il ne laissait personne sur le côté : femmes, enfants, personnes adultes et les plus âgées, tout le monde se retrouvait dans l’idéal incarné par le prince. Que l’âge ne soit un frein à personne. Il n’est jamais trop tôt ou trop tard pour faire les bons choix. , par ailleurs, c’est la synergie inter- générationnelle qui produira les meilleurs résultats.
Enfin, Burundaises et Burundais, qu’est devenue la liberté acquise au prix de dur labeur du Prince Rwagasore et de ses compagnons de lutte ; au prix d’arrestations et de martyr ? Que cette commémoration du 57ième anniversaire de l’assassinat du Héros Rwagasore rappelle qu’il est du devoir de chaque Burundais de préserver l’indépendance, la paix et l’unité nationale et de leur donner un sens. « Burundi Bwacu » est le pays de tous les Burundais ; hérité de nos honorables ancêtres où les Baganwa, les Bahutu, les Batutsi et les Batwa doivent vivre en paix et en harmonie tel que l’aurait voulu le Prince Rwagasore mort pour la nation.
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*Espérance Kana, est littéraire et membre de la famille du Prince Louis Rwagasore