La récente fermeture des frontières du Burundi, présentée comme un bouclier contre les menaces, ou devrais-je dire les menaces fantômes! sonne creux face à la dure réalité vécue par ses citoyens. Cette mesure, loin d’offrir une protection, va plonger une nation déjà ébranlée par des difficultés économiques dans un désespoir accru.
Les rues du Burundi résonnent des gémissements d’une bête inflationniste, alimentée par une sécheresse de dollars étouffant ses artères. Les nécessités de base disparaissent derrière un mirage de prix qui flambent. Pourtant, au milieu de cette lutte, le gouvernement tend la bouée de sauvetage des frontières fermées – une bouée de sauvetage aux nœuds emmêlés qui menacent d’étrangler plutôt que de sauver.
Cet isolement auto-infligé va couper des artères commerciales vitales. Les camions chargés de carburant, le sang de l’industrie vont rester immobiles à la frontière, leurs moteurs réduits au silence faute de passage. La nourriture transfrontalière , elle aussi, va devenir une denrée rare, car les marchés transfrontaliers se flétrissent à l’ombre de portes closes. Les conséquences vont continuer à se propager, empoisonnant chaque coin de l’économie.
Ceux au pouvoir évoquent la sécurité, d’un mur dressé contre des ennemis obscurs. Mais quel ennemi pourrait infliger des blessures plus profondes que celles que le Burundi porte déjà ? L’hyperinflation dévore les moyens de subsistance, les pénuries de carburant paralysent les transports, et le spectre de la famine plane. Est-ce là le visage de la sécurité – une nation haletante derrière une barricade qu’elle a elle-même érigée ?
La fermeture des frontières du Burundi n’est pas un bouclier, mais un écran de fumée. Elle enchaîne son peuple à l’abîme économique qui s’approfondit, leurs appels au soulagement étouffés par le cliquetis des cadenas. Ce n’est pas une mesure d’un gouvernement responsable, mais une tentative désespérée de saisir des pailles dans une tempête de sa propre création.
Le chemin à suivre ne réside pas dans l’isolement, mais dans l’engagement. Des frontières ouvertes, associées à des politiques économiques responsables, offrent le seul chemin vers la guérison. Alors seulement, le Burundi pourra se défaire du linceul des difficultés auto-infligées et forger un avenir où la sécurité fleurit de la prospérité, et non de la peur.
Ce n’est pas simplement un appel à des frontières ouvertes ; c’est un plaidoyer pour des esprits ouverts. Voyons cette action pour ce qu’elle est vraiment : une tentative désespérée et égarée de traiter un symptôme en ignorant la maladie. Le temps presse, et les dirigeants du Burundi doivent choisir – rester repliés dans l’obscurantisme de l’isolement, ou embrasser la lumière du dialogue ouvert et des solutions partagées.
Le choix leur appartient, mais les conséquences sont pour le peuple. Espérons qu’ils choisissent judicieusement, pour le bien d’une nation au bord du précipice.
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un ministre qui crache sa haine n est pas un ministre mais un iconoclaste, un enfant gâté, un pervers.
Et personne ne bouge….
Le parlement en premier qui devrait se rendre compte de la catastrophe d être un pays coupé du monde. De voir l économie en décrépitude, une société d illettrés, des milices de la mort
Pas un ne bouge……et le peuple en crève
Mais que gagne le Burundi en fermant sa frontière?
Que veut elle prouver?
Cher Tuyi, je pense que tu exagères un peu en nous disant que la fermeture des frontières avec le Rwanda constitue un isolement du Burundi avec le monde entier. On devine un peu ta position. Cette fermeture reste regrettable malgré tout et c’est dommage que les grands Lacs n’arrivent pas à vivre en paix depuis les indépendances.