Vendredi 22 novembre 2024

Opinions

OPINION – J’ai payé pour visiter la ruine de mon ancien collège

18/02/2022 28
OPINION – J’ai payé pour visiter la ruine de mon ancien collège

Par Uwimbo Gervais

La réaction de ce lecteur sur le forum après la lecture de notre article sur l’université du Burundi nous interpelle tous. Nous avons jugé important qu’elle soit portée à la connaissance de tous. Merci à M.Uwimbo Gervais. La Rédaction

J’ai fait le Collège du Saint-Esprit, actuellement Campus Kiriri, à l’époque où il était tenu par les Jésuites. C’était un joyau qui faisait la fierté du pays et du monde entier (je n’exagère rien). Son entretien était rigoureux et fait au quotidien. Le père Sutore veillait à ce que toute défaillance, toute panne, tout défaut.. soit réparé ou corrigé sans délais. Et nous les petits et grands collégiens nous nous sentions confortables, dans ce palais de lumière, de verdure et de béton. Nous mangions très bien, nous dormions confortablement, nous regardions un film une fois par semaine. Nous avions la piscine autant que nous voulions; l’école lavait et repassait nos habits…Nous n’avions aucune raison de ne pas être intelligent. Dernièrement, par nostalgie, je me suis rendu sur les lieux. Premier étonnement: j’ai dû payer en monnaie sonnante et trébuchante le droit de visiter mon ancienne école! Comme si j’allais visiter les ruines des temples Mayas, Incas ou Aztèques en Amérique Latine. Une fois dans les enceintes du Collège, on se rend effectivement compte que l’idée de ruines n’est pas si lointaine: les murs et les pavements sont défraîchis, crasseux et lézardés. J’ai vu des fuites d’eau dans les plafonds, les jolis fenêtres et vitres sont pour la plupart cassés… et servent maintenant de séchoirs pour les habits. Je n’ai pas osé entrer à l’intérieur des locaux pour voir l’état des sanitaires, mais j’ai remarqué au pied du mur un gros tuyau qui déverse les eaux usées sur les pentes de la colline en contrebas. Une catastrophe environnementale. Deux infrastructures sont quand même bien entretenus: la piscine et la salle des spectacles. Pourquoi ces deux-là et pas les autres? Bref ces bâtiments qu’on a arrachés des mains des Jésuites sont en train de glisser vers l’anéantissement. Si l’autorité ne se réveille pas.

Forum des lecteurs d'Iwacu

28 réactions
  1. Nshimirimana

    Merci BarekeBavuge pour votre analyse. Au fait, de qoui le Burundi et les pays africains souffrent-ils? De cette incapacité à promouvoir l’auto développement et de se complaire des miettes que le colonisateur apporte et de prendre toujours pour référence cet européen. Deux burundais se tapent dessus, l’arbitre est la Belgique! C’est sidérant toujours de lire du côté de l’opposition «  Fait à Bruxelles le… » à 8 milles km de leur patrie pour soi-disant défendre un peuple qui ne demande que du pain !

    • Kira

      @Nshimirimana
      Une version moderne et typiquement burundaise de la servitude volontaire

  2. BarekeBavuge

    Et enfin une blague. Oter le nom du politicien Kenyan et mettez n’importe quel potentat africain (ou tiers mondiste).
    Interview de Lee Kuan, premier ministre de Singapour
    Il y avait deux options pour moi. Soit etre corrompu et mettre ma famille sur la liste de Forbes des 10 familles les plus riches du monde et laisser mon peuple avec leur misère.
    2ème option: Servir mon pays , mon peuple (my mother land) et laisser mon pays parmi les plus prosperes économies du monde.
    J ai choisi la 2ème option.
    The Kenya politicians said: There were 2 options for us too, but as the second option was already taken by the bastard Singapore Prime Minister »….
    We had no other choice left.

  3. Jamahaar

    Un eminent intellectuel Africain a predit que le continent noir sera recolonise dans les 50 prochaines annees a cause de son incapacite a se developper et se prendre en charge comme les autres parties de la planete.L’Afrique est mal partie, avait ecrit Rene Dumont, l’ingenieur agronome specialiste du developpement.Au moment de la lutte pour l’Independance, le Uhuuru, le slogan officiel etait MAU MAU (Muzungu aende Ulaya, Mweusi Apate Uhuuru).Il fallait chasser tous les colons blancs pour vraiment se liberer du joug colonial et faire faire table rase du passe douloureux.Etre en charge de leur destin.C’est meme le slogan vehicule par le parti de Julius Malema,FFES en Afrique du Sud.Quand la plupart des pays africains ont acquis leur independance entre 1960-1980, la premiere decision partout a ete de chasser les anciens gestionnaires europeens des pays du Gouverneur General au plus petit fermier en passant par les directeurs d’ecoles, etc.Le hic, il n’y avait pas eu suffisamment de cadres formes pour remplacer les partants pour continuer la gestion des pays, les avoirs et les infrastructures laisses sur place.Resultat:ruine et deliquescence a cause de la mauvaise gestion que l’on observe actuellement.Ce n’est pas pour rien que les Occidentaux ont exige aux Boers Sud-Africains de dementeler leurs arscenaux nucleaires tres avances (pour d’autres raisons peut-etre) avant de laisser le pays aux mains de l’ANC.Ils avaient quelque part raison.

    • Kira

      @ Jamahaar

      Votre essentialisation du discours sur l’incapacité du noir colonisé à se concevoir en homme indépendant m’amène à me demander si tu serais d’avis que le destin de l’homme noir serait de vivre dans l’esclavage du fait de son incapacité à se concevoir en tant qu’homme libre.

    • Stan Siyomana

      @Jamahaar
      Mzee Jomo Kenyatta (1894-1978) était l’un des tous premiers intellectuels kényans.
      « En 1934, il poursuit ses études à l’université de Londres et étudie l’anthropologie sociale à la London School of Economics. Il continue durant toute cette période de défendre les intérêts fonciers des Kikuyu. Il publie sa thèse en 1938 intitulé Au pied du mont Kenya sous son nouveau pseudonyme, Jomo Kenyatta… »
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Jomo_Kenyatta
      Sa rébellion Mau Mau a passé des années à se battre pour l’indépendance du Kenya et il a lui même été emprisonné par le colonisateur anglais pendant des années.
      Au Burundi, umuganwa Joseph Sebatwa Biroli (1932-1963)était l’un des tous premiers intellectuels burundais.
      « Umuganwa ntare Joseph Sebatwa Biroli. b. at Kayanza, 1932, educ. Groupe Scolaire d’Astrida, Butare, Rwanda, Institut Universitaire des Territoires d’Outre-Mer, Antwerp, the Caholic Univ of Louvain, and the Univs of Oxford and Harvard. Employed with Common Market Org in Brussels, Presdt. Parti Démocrate Chrétien (PDC) 1960-1963, MNA for Kayanza-Kabuye 1961-1963,… »
      https://www.royalark.net/Burundi/burundi4.htm
      Son Parti Démocrate Chrétien (PDC) était soutenu par le colonisateur belge et était contre l’indépendance du Burundi.

    • Stan Siyomana

      @Jamahaar
      1. Vous écrivez: « Le hic, il n’y avait pas eu suffisamment de cadres formes pour remplacer les partants pour continuer la gestion des pays, les avoirs et les infrastructures laisses sur place… »
      2. Mon commentaire
      L’Union Soviétique a essayé de combler ce vide en créant l’Université Patrice Lumumba à Moscou.
      J’y ai étudié entre 1971 et 1977 en compagnie d’une dizaine d’autres jeunes burundais (à cette époque, l’Université était encore en construction et avait plus de 5 mille étudiants).
      J’ai encore la photo de groupe prise le 5 février 1975 à l’intérieur du Kremlin (= palais présidentiel russe), Salle de Géorgie quand l’université célébrait son 15 ème anniversaire et recevait la médaille (du gouvernement soviétique) de l’Ordre de l’Amitié des Peuples.
      « L’Université de l’Amitié des Peuples fut établie le 5 février 1960 par la décision du Gouvernement de l’URSS. Le 22 février 1961 le nom de Patrice Lumumba lui fut attribué. La décision de créer en URSS une université internationale reposait sur la nécessité d’apporter son soutien aux pays décolonisés durant 1950-1960. La tâche principale de l’UAP était d’offrir une formation de haut niveau aux étudiants venus des pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine et les élever dans un esprit de l’amitié parmi les peuples… »
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Universit%C3%A9_russe_de_l%27Amiti%C3%A9_des_Peuples

    • Bavuga

       »Africa in the next 25 years will be recolonized Prof PLO Lumumba ». A écouter sur Youtube pour ceux qui comprennent l’anglais.

      • Prof Lumumba is wrong!Africans will never ever accept to be recolonized.We shall resist, mwese hamwe muhaguruke murwanye abi Manamba n’abanyafrika bose ba collabos babo.Tuzobatsinda!

  4. Gacece

    C’est bien plus facile de négliger l’entretien d’un bien appartenant à l’État que celui qui nous appartient. Les Jésuites géraient ces bâtiments avec des fonds privés qui provenaient principalement de l’Église catholique et de dons divers.

    Dans son ambrouille avec l’Église catholique, Bagaza avait décidé de nationaliser tous les établissemnts d’enseignements qui étaient gérés par les congrégations religieuses. Seuls les séminaires sont restés aux mains de l’Église.

    C’est à partir de cette époque que la plupart de ces écoles ont commencé à avoir des problèmes de gestion. Non seulement les sources de financement ont tari, mais aussi les organisations comme le PAM et les autres bienfaiteurs ont commencé à se désengager. Ajoutez à cela l’augementation des effectifs d’étudiants. Cette augmentation est notamment due à la démographie galopante et à l’assouplissement des restrictions d’admission, au fil des années, aux études secondaires : augmentation du nombre des admissions, qualité des dossiers, etc. Tout cela a amené son lot de risques et conséquences.

    Sans toutefois mettre de côté la négligence, il faut admettre que tout est appelé à vieillir. Et les bâtiments du Collège du Saint-Esprit n’y ont pas échappé, tout comme une multitude d’autres du pays. Non seulement les ressources publiques ne suffiraient pas pour l’entretien de tous les bâtiments publics, mais aussi faudrait-il qu’on ait pensé dès le départ à créer des fonds qui auraient servi aux rénovations et à l’entretien de ces immeubles.

    Chaque direction d’école auraient dû penser mettre de côté une portion du minerval de chaque étudiant/élève (disons 1 à 5%) pour créer un fonds qui aurait servi à des travaux de réfection ou de rénovation et… qui sait?… d’agrandissement. Pour justement éviter d’entasser 4 élèves/étudiants dans une même chambre. Ils auraient dû penser à cela dès que les sources de financement externes ont tari, mais personne ne l’a fait. Maintenant il est un peu tard.

    On ne peut pas reprocher au régime actuel des problèmes qu’ils ont hérités de leurs prédécesseurs. Les politiciens n’ont pas su mesurer les conséquences de leur geste. Et les dirigeants des établissements scolaires ont manqué de prévoyance, pour ne pas dire de vision.

    « Nyakwubahwa Perezida, twebe batugaburira amabuye arimwo agaceri. »

    Dans les 3 ans qui ont suivi le départ de Bagaza du pouvoir, les établissements secondaires avaient déjà des problèmes financiers. Parlez-en aux élèves des écoles secondaires de Musema (commune Butaganzwa, province Kayanza) et de Gatara (commune Gatara, Province Kayanza) et du Lycée Don Bosco de Burengo à Ngozi. À l’époque on racontait que quand feu Buyoya est allé rencontrer les élèves de Gatara en grève pour s’enquérir de leurs doléances, le représentant des élèves aurait dit ceci à Buyoya : « Nyakwubahwa Perezida, twebe batugaburira amabuye arimwo agaceri! » Pour ceux qui n’ont pas compris ce que cela veut dire : « Excellence Monsieur le Président, ils nous servent des cailloux mélangés avec un peu de riz! »

    Il serait malhonnête d’accuser le seul régime actuel d’être responsable de la déteriolation des immeubles publics. Il s’agit de conséquences de successions d’erreurs de décisions, combinées à l’inaction de tous les dirigeants, du directeur de la plus petite école primaire jusqu’au sommet de l’État. Cela s’est observé autant pendant le reigne du régime actuel et que pendant ceux des régimes précédents.

    Quelqu’un ne laisserait pas pourrir sa propre maison. Il faudrait que chaque dirigeant ait et applique la même mentalité quand il s’agit d’une propriété publique. Je ne vois aucune fierté à posséder une maison étincélane au mileu des ruines. L’image renvoit à un militaire qui se relève sur le champ de bataille pour constater qu’il est le seul survivant… sans personne autour de lui pour célébrer la victoire. Je vous laisse imaginer ce qu’il va ressentir…

    Qu’est-ce qu’on fait maintant? Il faut prendre conscience du problème et faire le bilan, réparer ce qui peut être réparé et remplacer ce qu’on ne peut plus réparer. Je crois que la prise de conscience est en cours, mais il ne faudrait pas que cela traine, ni qu’on s’arrête à cela uniquement… On passe à l’action!

    • Stan Siyomana

      @Gacece
      Umugenzo mwiza nabonye muri gisata c’indero muri Amerika ni uko abize kw’ishure runaka (ku nzego zose de la maternelle à l’université) bamwe bagize imana bakagira imigisha mu buzima (réussite) financière) bagerageza bagaterera kugira ngo iryo shure rigire inguvu zo guhiganwa n’ayandi mashure.
      Haruwo numvise ngo yoba yaratanze 400 millions de dollars? dans les années 1990? aho yize kuri université privée American Graduate School of International Management (Thunderbird).
      Ubu iryo shule ryarabaye publique: Thunderbird School of Global Management at Arizona State University muri capitale Phoenix de l’Etat d’Arizona sud-ouest des Etats-Unis.
      https://en.wikipedia.org/wiki/Thunderbird_School_of_Global_Management

      • Tito

        reka kubesha.

        L’éducation en Amérique du nord est soutenu par les gouvernement. les initiatives associatives viennent encourager la réussite scolaire.
        Que le gestionnaire de cet établissement fasse des réparations. c est dangereux pour les etudiants et professeurs.
        et si c était sa propre maison, est ce qu’il la laisserait en ruine?

      • Gacece

        @Tito
        Ni wewe woreka kubesha :

        https://www.businessinsider.com/the-biggest-private-donations-to-universities-by-individuals-2019-5?op=1

        Et même si le financement provient en grande partie des gouvernements, cela n’empêche pas à ces universités d’organiser des campagnes de levée de fonds pour financer de nouveaux projets.

        Les dons peuvent être faits par des individus ou par des entreprises : ils acceptent autant les petits dons de 5$ que les multi-millions comme dans le lien ci-dessus.

    • Gacece

      @Stan Siyomana
      En Amérique du Nord, ce ne sont pas seulement des diplômés ayant réussi financièrement qui retournent faire des dons à leur ancien établissement scolaire. Des sportifs et des particuliers font également des dons aux universités et aux hôpitaux pour soutenir des recherches pharmaceutiques ou biomédicales. Des entreprises peuvent également investir des montants faramineux dans un ou des programmes d’université, sur plusieurs années, pour développer de futurs diplômés dans des domaines d’intérêt.

      Et pourtant, il n’y a aucune garantie l’étudiant ira travailler dans l’entreprise qui a financé son éducation. Ils savent que peu importe ce qu’il fera après sa formation, cela sera bénéfique pour la société. Nous sommes loin de cette mentalité au Burundi.

      En ce qui nous concerne, je vous laisse deviner comment ces fonds seraient utilisés au Burundi. Je ne doute pas qu’il y a des gens de bonne volonté, mais le contexte et l’état actuel des choses sont des obstacles.

  5. Margarita

    A Nshimirimana,
    Pourriez vous nous dire, nous les Barundi le chemin que nous avons pris? Notre vision?
    Notre développement endogène dont vous parlez si bien, n iyihe?
    Humour noir à la Burundaise. Un citoyen burundais visite un pays limitrophe dont je tais le nom.
    Ati sha mwaradusize pee. Abonye amabarabara yabo, buildings et leur propreté, n ibindi vyinshi.
    Uwundi ati: Ntitwabasize rata, guko ntitwafashe inzira imwe. Fin de citation.

    • Kira

      @Margarita
      Parlez-vous effectivement d’un pays non loin du Burundi ou le potentat local, qui sait s’organiser des élections qu’il remporte avec un score soviétique, ambitionne de rester au pouvoir jusqu’en 2034 voire même au-delà? Un pays ou les citoyens sont forcés, contre leur intime conviction, de se faire vacciner contre la covid, ceux qui refusent n’ayant pas d’autre choix que de se faire bastonner en public avant de se faire piquer comme des bêtes, ou alors de prendre le chemin de l’exil (notamment du côté du Burundi)? Un pays ou un espace d’échange et de réflexion comme celui-ci ou les gens peuvent échanger sans aucune contrainte est tout simplement impensable?

      • M. Kira dans ce pays la les routes et les batiments publics ne sont pas delabres. Vacciner sa population est un choix de sante publique

  6. Nshimirimana

    Petite leçon sur la notion de développement endogène.
    M. Uwimbo Gervais dont je ne connais pas les origines sociales pleure sur les ruines de son ancien joyau St-Esprit actuellement en ruine. Il oublie qu’un Suttor, que je connais et d’autres blancs, sont venus imposer un mode de vie « moderne », avec piscine, salle de sport, sardines, chambre individuel, lavabo à l’intérieur etc… Trop beau tout ça sauf que probablement, ni Uwimbo, ni son père, ni le mien par ailleurs n’ont jamais eu à participer dans la conception de toutes ces belles choses. A peine, Uwimbo avait-il nager dans Mubariza et le voilà propulsé dans une piscine! Friedman, parlant du développement endogène, il l’exprime en « l’expression de la foi dans l’aptitude d’un peuple à progresser dans la direction qu’il a choisie ». A y méditer!

    • Jereve

      Tout le monde aspire à vivre mieux, c’est cela l’idée derrière tout développement. Si vous trouvez que les gens, pour se développer de façon « endogène », doivent vivre dans la misère, les ruines et insalubrités, vous vous trompez de théorie. Non seulement les Jésuites nous ont offert tous les moyens plus que suffisants de suivre notre scolarité, ils nous montraient en même temps le chemin à suivre pour faire pareil pour le bien des fils et filles du pays. Maintenant il semble que nous faisons l’inverse en nous construisant en privé des maisons luxueuses avec piscine (même si nous venons de la brousse, comme vous l’avez si bien dit), et laissons nos enfants, nos étudiants croupir dans des situations impossibles. Est-ce cela que vous appelez « progresser dans la direction qu’il (le peuple) a choisie »?

      • Jereve

        Je l’ai toujours dit sur ce forum, et je le répète, la vérité est que, sans vouloir globaliser, certains gestionnaires de ce pays sont beaucoup plus occupés à construire leurs maisons et leurs biens privés, plutôt qu’à construire ou entretenir notre maison commune le Burundi. L’entretien c’est au jour le jour, comme le faisait Suttor, cela coûte moins cher; plutôt qu’à attendre que tout se déglingue pour coûter les yeux de la tête. Il faut des gens pour faire le suivi, mais s’ils sont occupés ailleurs, que voulez-vous? Ou s’ils ne comprennent pas ce simple prince d’entretien permanent…bah, c’est le sous-développement.

    • Alal

      Je suis extrêmement curieux de savoir dans quelle habitatìon vous vivez, Quelles sanitaires vous utilisez, si vous mangez toujours avec les doigts! Je constates cependant que vous vous exprimez en Français!

    • Jimmy nkurunziza

      Monsieur,n’essayez pas de philosopher l’echec de gestion de ce sois disant cndd fdd venu sauver la democratie.

  7. Samandari

    Nshimirimana, Tous les pays ne régressent pas.
    Je ne vois pas de quoi vous etes fiers. C est une honte à la Haitienne.
    Pourquoi sommes nous des damnés de la terre. Il y a des responsables. Osez pointer le doigt vers la vérité.
    Merci au Journal Iwacu et Kibinakanwa.
    Pourquoi nous cacher la vérité

  8. Yan

    « Nous mangions très bien, nous dormions confortablement, nous regardions un film une fois par semaine. »

    A cette époque, je crois que le Burundi était peuplé par 3 millions d’âmes ( actuellement 12 millions); 10% au maximum des élèves terminant l’école primaire avaient accès à l’école secondaire. Dire que tout était rose est à relativiser.

  9. Kibinakanwa

    Cependant, l’évolution humaine est d’aller toujours de l’avant. Une infrastructure qui n’est plus aux normes est détruite pour être remplacée par une meilleure. Quand tout dégringole purement et simplement, c’est le signe de l’impuissance d’avancer.

  10. Nshimirimana

    Nostalgie, quand tu nous tiens!
    Il fut des moments ou Kilimandjaro était recourt de neige..
    Il fut un temps, il neigeait depuis novembre jusqu’en mars…
    Il fut un temps où le collègue St-Esprit brillait..
    Ils furent, ces moments où l’élite burundaise se comptait sur doigts, où les étudiants étaient payés pour étudier, piscine à disposition ( seulement le St-Esprit), lavés, nourris, bref choyé à la mode de certains princes..
    Et oui, les temps passent, les choses changent, le monde évolue..

    Réalité, quand tu nous rattrapes!

    Il arrive ces moments durs pour tous
    Il arrive ces moments où les jeux olympiques d’hiver se déroulent sur de la neige créé, artificiel
    Il arrive ces moments où l’exile devient un salut et non une souffrance…
    Il arrive ces moments où il faut scolariser tout le monde
    Il arrive ces moments durs où Kinshasa tombe en ruine, où des clochards grouillent dans Paris, à Bruxelles, où des sans-abris peuplent les grands métropoles,
    Il arrive ces moments où l’on envie ces ruines du St-Esprit,

  11. Kibinakanwa

    Je suis entré au Cycle supérieur dans les années 1970. Nous étions des heureux élus, triés à travers un tamis. J’ai été moi aussi, émerveillé, captivé par un tel joyau. Le préfet de discipline d’alors s’apellait Suttor. Un petit bout d’homme et Jésuite de son état.
    Et dans un francais impeccable et avec sa grosse voix il se présentait toujours comme ceci: Je m’appele Suttor avec 2 T. A partir de maintenant vous etes sous ma coupe, grondait il de bon coeur. Oui ca fend le coeur de visiter l’ancien College du Saint Esprit.
    Things fall Apart as would have said Wole Soyinka.
    Toutes les écoles et toutes les infrastructures du Burundi sont presque dans le meme etat.
    Quand on vous dit que le Burundi est devenu le pays le plus pauvre du monde (Cette fois, je n’ajoute pas le plus corrompu), ce ne sont pas les bakoloni ou le Rwanda qui le dit. Ca se voit partout.

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