En enclenchant la campagne de démolition des maisons érigées au bord des axes principaux sans respect des normes de l’urbanisme, le Gouvernement entendait rétablir l’ordre. Malgré les quelques réticences et autres contestations, la
campagne s’est poursuivie. Quid de la circulation routière ?
La règlementation de la circulation routière est-elle vraiment respectée ? Il est demandé à l’Etat de mettre de l’ordre de ce côté également, pour que les usagers des routes, surtout les automobilistes, roulent dans le respect de la réglementation routière. Petit détour sur ce que nous observons et vivons au quotidien sur les routes de Bujumbura.
Des routes trop petites par rapport au parc automobile
Ce sont les heures de pointe. C’est parfois le matin aux environs de 6h30 ou de 8h30. Ou l’après-midi à n’importe quelle heure quand la circulation est dense. A ces différents moments, on va à nos occupations quotidiennes : aller au travail ou retourner à la maison, amener les enfants à l’école, les reprendre, etc. On quitte un endroit A pour aller à un endroit B pour diverses raisons.
Et Bujumbura a « grandi », sa population, le parc automobile a suivi le rythme. Mais les routes elles semblent être restées les mêmes. Elles ne suivent pas l’augmentation du parc automobile. Conséquences : des embouteillages aux heures de pointe.
Des automobilistes qui se croient plus pressés que les autres Et voilà ! Ce sont les heures de pointe, on est au milieu d’une chaîne de véhicules collés les uns aux autres, qui avancent lentement, pour espérer arriver le plus tôt aux endroits moins étranglés, et ainsi se dégager de cet engrenage automobile.
On avance mètre par mètre, chacun dans sa bande de circulation. A travers les rétroviseurs, les véhicules sont bien rangés, jusque très loin derrière. On dirait un défilé de véhicules. C’est calme et ordonné. On avance en harmonie. Mais certains automobilistes semblent être plus pressés que les autres, et ils n’entendent pas attendre. Ils sont très loin derrière, ils sont en retard, ils sont pressés plus que les autres et ils ne veulent voir personne devant eux. Ils ne veulent pas attendre comme moi, toi, lui, elle ; comme nous.
Ils ont une urgence.
A travers nos rétroviseurs, on les voit venir, dépasser un, deux, trois, quatre, voire cinq véhicules à la fois, jusqu’à ce qu’ils rencontrent un véhicule venant dans le sens contraire.
A ce moment-là, ils ralentissent, clignotent à droite, cherchant à se faufiler quelque part et rentrer dans le rang des véhicules qui roulent sagement. Parfois, les automobilistes restés dans la file, en refusent le passage pour rentrer dans la file mais peine perdue : on doit lui laisser le passage pour débloquer la circulation. Et sans gêne, sans aucun « qu’en- dira-t-on », sous les regards étonnés et outrés des usagers de la route, ils refont la même chose pour arriver enfin à leur destination.
La passivité et la partialité des policiers
De Ngagara, de Kamenge, de Kajaga, de Kanyosha, …. de tous ces quartiers vers la ville, ou vice versa, c’est le même spectacle à ces heures de pointe. Et la Police de la Circulation observe, apparemment impuissante à punir.Parfois elle arrête un contrevenant, lui fait payer des amendes mais parfois laisse passer un autre, comme si tout le monde n’est pas égal devant la loi.
Parfois, sans même avoir reconnu les occupants des véhicules aux vitres teintées, les policiers, non seulement laissent passer les véhicules, mais lèvent leurs poignets bien tendus pour donner avec élégance et courtoisie, le salut policier. Et les passants se demandent s’ils saluent le véhicule ou s’ils saluent les occupants qu’ils ne voient même pas. Il faudrait leur demander !
Et dans cet ordre troublé, il y en a qui savent bien en profiter hein !
Malins, ils quittent la file qui roule lentement, juste au moment où les véhicules des « suprémacistes » arrivent à leur niveau, et se placent derrière. La police se retrouve un peu gênée, d’arrêter celui-ci et pas celui-là. Et le risque est grand pour nos braves et chers policiers d’abdiquer.
Code de la route : les véhicules privés de transport rémunéré et les hommes en uniforme le transgresse
Les gens qui font les dépassements illégaux à ces heures de pointe n’ont aucun signe distinctif. Ce sont des hommes et des femmes comme nous tous. Certains on les connaît ; nos amis, nos voisins, … ; d’autres non.
Cela n’est que normal, car on ne peut pas connaître tout le monde en ville. Néanmoins, les personnes qui appartiennent à certains groupes, organisations ou institutions bien spécifiques sont plus visibles que les autres.
Parmi celles-là, il y a d’abord les chauffeurs des bus privés de transport en commun et les « tuk-tuk » comme on les appelle. Ceux-là ne peuvent jamais attendre, ils dépassent toujours, sans aucune considération de l’ordre et du respect de la règlementation routière. Ils pensent plus aller vite et gagner le maximum d’argent, qu’à respecter la réglementation routière.
Il y a ensuite et enfin, les militaires et policiers, toutes catégories confondues. Ce ne sont pas tous, mais ceux qui le font sont plus visibles parce qu’ils portent des uniformes de leur noble métier. Et ceux qui les observent leur collent cette étiquette de « militaire ou policier », à tort ou à raison. Et l’image que cela donne, c’est que les militaires et policiers ne respectent jamais la règlementation routière.
Et pour eux, brûler le feu rouge est monnaie courante. C’est comme s’ils ne violent pas la réglementation, ils sont peut-être pressés d’aller au combat ou à une intervention quelconque !
Les dépassements illégaux ne sont pas les seules violations
Les dépassements illégaux des automobilistes plus pressés que les autres ou qui croient avoir des privilèges que les autres ne sont pas les seules violations de la règlementation sur la circulation routière. Mais ils sont les plus fréquents. Il y a aussi ceux qui brulent les feux en toute impunité, qui coupent les priorités, qui conduisent à tombeau ouvert en toute insouciance et impunité, avec des risques d’accident qui peuvent emporter des vies humaines bien sûr.
Les usagers de la route s’interrogent
Aux quatre coins de la ville de Bujumbura, ce spectacle est quotidien. Et chaque jour, les automobilistes qui roulent dans la légalité – qui restent quand même de loin les plus nombreux – ’’victimes’’ du respect de la loi, qui les empêche pourtant d’aller vite comme les « suprémacistes », se contentent de se lamenter, dans leurs véhicules et se posent plusieurs questions.
Ces gens qui nous dépassent, sont-ils au-dessus de la loi ? Ils pensent que nous qui nous sommes levés très tôt, n’avons pas besoin d’arriver vite ? Pourquoi ne pas respecter l’ordre de la circulation routière, qui empêche de faire des manœuvres pareilles ?
Ces dépassements anarchistes et illégaux ne sont pourtant pas faits par des chauffeurs de véhicules d’urgence comme les ambulances, les corbillards, les véhicules contre incendie ou tout autre véhicule d’intérêt public. Pourquoi ils enfreignent la loi en toute impunité ?
Mais n’exagérons pas – diront certains – les militaires et policiers ne peuvent pas attendre comme nous tous, sur les files d’attente, parce qu’ils sont chargés de la sécurité publique.
Et en matière de sécurité, il y a toujours urgence. Et les autres qui contestent : pas du tout, les personnes et institutions qui ont ce privilège sont bien connues. N’importe quel militaire ou policier n’a pas automatiquement ce privilège, ils doivent respecter la réglementation routière et la loi est claire.
Pourquoi les contrevenants de la règlementation routière ne sont pas sérieusement punis par des amendes dissuasives ? Nous sommes sûrs que s’ils venaient à être systématiquement punis, ils abandonneraient ces conduites anarchistes. Force doit rester à la loi.
Toute cette polémique devrait être tranchée par les spécialistes du respect de la réglementation routière : la Police nationale du Burundi. Son silence risque d’être interprété comme une complicité ou une incapacité.
Au moment où l’Etat s’efforce de réparer la voirie urbaine en piteux état, de démolir les constructions anarchiques en bordure des routes, ces actions devraient être accompagnées par l’action de la Police, qui devrait assurer le respect de la réglementation routière, dans l’intérêt de l’ordre public, de la tranquillité publique et pour une belle image de notre belle capitale économique.
*Les articles de la rubrique opinion n’engagent pas la rédaction
Chers internautes
Vous posez mal le probleme ou vous répondez mal à la question.
La faute est imputable aux personnes qui nous dirigent. Cela est le signe d’une mauvaise gouvernance. Ba mutobora.
Imaginez vous seulement cela arriver meme au Rwanda. C est impossible.
Je ne parle pas de l Europe ou je me suis réfugié.
Ministre des transports, de la Securite publique canke uwa defense bakora iki.
Hariho amategeko. Ni bande bategerezwa kuraba ko akurikizwa? Abatwara.
Cela peit arriver au Zaire, Haiti, Erythree, etc…
@Ndambi
« C est impossible.
Je ne parle pas de l Europe ou je me suis réfugié. »
Ah! Tu es réfugié ? Alors ton opinion ne compte pas car tu t’opposes nécessairement aux gens qui dirigent. Par contre moi n’étant pas réfugié, je peux affirmer que la faute incombe en premier lieu à ceux qui dirigent sans exhaunerer ceux qui ne respectent pas le code de la route ou ceux qui conduisent sans le connaître et il y en a je te le jure.
Alors à qui la faute? aux automobilistes « pressés « , aux automobilistes patients? aux autorités de la mairie, aux agents de roulage?…
À mon pauvre avis, dans ce cas, la faute est à tous les usages de la route et aux autorités chargées du maintien de l’ordre( circulation routière). Nulle ne censer ignorer la loi. Personne n’est au dessus de la loi. Toute personne a le devoir de dénoncer et d’informer en cas violation fragrante de la loi. Partant de ces trois principes, les automobilistes » patients » ne devraient permettre ou laisser passer ces automobilistes » pressés », ils devraient les dénoncer aux autorités compétentes.
Le seul véhicule dont on devrait laisser passer est l’ambulance qui a à son bord un malade agonisant ou qui va prendre un malade dont l’urgence oblige.
A qui la faute? Aux suprémacistes, bien sûr! Ils se prennent pour qui? Pour ceux qui sont sortis de la cuisse de Jupiter, peut-être!
La faute est à plusieurs niveaux:
– au manque d’autorité de soi disant agents de l’ordre, ici les policiers
– aux automobilistes eux mêmes en général qui n’ont aucune notion de civisme et respect de l’ordre public
– enfin aux autorités en général qui vivent cette situation dans l’immobilisme total et ne veulent pas sevir…on dirait dans une vraie jungle.
Merci pour avoir publié cet article parceque je voulais effectivement en parler
Désordre dans tous les domaines! Leta Nkozi ikore turabe