Je tiens tout d’abord à vous remercier d’avoir pris le temps de réagir à mes réflexions. Que nos opinions convergent ou divergent, je salue votre engagement et votre attachement au Burundi. Comme vous, je porte en moi l’espoir d’un pays stable, juste et souverain.
Je souhaite également préciser que cette opinion est la mienne et n’engage en rien Iwacu, que je remercie d’ailleurs pour son courage en ouvrant cette rubrique au débat public.
Je suis conscient que certaines de mes analyses peuvent heurter des sensibilités, mais mon intention a toujours été claire : éviter à tout prix que notre peuple revive les horreurs du passé. J’écris non pour diviser, mais pour éveiller les consciences et encourager un dialogue sincère et constructif.
Je sais que nombre d’entre vous ont quitté le Burundi après avoir vécu des souffrances profondes — persécutions, instabilité, pauvreté ou désespoir politique. Vos critiques, qu’elles s’adressent au gouvernement ou à mes positions, ne sont pas des attaques, mais des cris du cœur pour un Burundi meilleur. Je les entends, même lorsque les mots sont durs. Ayant moi-même connu l’exil à deux reprises, je comprends cette douleur.
Cependant, aucune cause ne saurait justifier les menaces ou les insultes contre ma famille ou moi-même. De telles méthodes rappellent tristement les heures les plus sombres de notre histoire. Si nous aspirons à un Burundi démocratique et apaisé, nous devons rejeter toute forme de violence. Discutons, débattons, mais restons humains.
Au-delà des tensions, nous partageons tous la même crainte de voir le Burundi sombrer à nouveau dans le chaos, le même espoir de voir nos enfants grandir dans un pays en paix, la même fierté d’appartenir à une nation qui se relève.
Clarifications sur l’article
Sur l’équilibre de mon analyse
À ceux qui me reprochent un manque d’objectivité, je m’engage à lire attentivement vos contre-arguments et à publier ceux qui apportent une contribution constructive au débat.
Sur le message central de l’article
Le titre est sans équivoque : « Éviter la guerre entre le Burundi et le Rwanda ». Mon objectif n’a jamais été de prendre parti pour un camp, mais d’alerter sur les dangers d’une escalade militaire qui pourrait plonger notre pays et toute la région dans le chaos.
Sur la composition de l’état-major burundais
Lorsque j’affirme qu’il est composé à « 50 % de Hutus et 50 % de Tutsis », je parle bien de l’état-major et non de toute l’armée. C’est un fait vérifiable. Concernant le reste de l’armée, je ne dispose pas de données précises et ne me permettrai donc pas de spéculer.
Sur la terminologie du génocide
Je reconnais que le commentaire d’Ignace Kay était juste. Il s’agit bien d’un génocide commis contre les Tutsis. Je m’excuse pour toute imprécision qui aurait pu prêter à confusion.
Sur certaines accusations infondées
J’ai lu des affirmations telles que : « Les FDLR sont au Burundi, je les côtoie tous les jours. » Mais où sont les faits ? Sur quelle base peut-on généraliser une telle accusation ? Si nous voulons élever le débat, nous devons éviter les affirmations gratuites et nous appuyer sur des éléments vérifiables.
Un appel à l’unité et à l’action
À ceux que j’ai pu blesser involontairement, je tends la main. À ceux qui me menacent, je pardonne. Car au-delà de nos désaccords, il existe une vérité fondamentale qui devrait nous unir : le Burundi ne se résume pas à un parti, une ethnie ou une idéologie. Il appartient à chaque Burundais, où qu’il soit, et à chaque génération qui rêve d’un avenir meilleur.
Nous avons la responsabilité de ne pas répéter les erreurs du passé. Nous savons où mènent la haine et la division. Nos débats, aussi vifs soient-ils, ne devraient jamais nous faire oublier que nous partageons le même rêve : un Burundi stable, prospère et en paix.
Alors, plutôt que de nous déchirer, mobilisons notre énergie pour construire :
✅ Comment pouvons-nous, ensemble, influencer positivement l’avenir de notre pays ?
✅ Comment pouvons-nous promouvoir la paix, le dialogue et la justice ?
✅ Comment pouvons-nous créer des solutions concrètes pour un Burundi meilleur ?
Si nous voulons que notre voix compte, elle doit être portée avec dignité et intelligence. La vraie force ne réside pas dans l’invective ou la menace, mais dans la capacité à proposer une alternative crédible et à convaincre avec des arguments solides.
Je vous invite donc à dépasser nos différends, à échanger avec respect et à bâtir ensemble un Burundi où les idées se confrontent sans que les cœurs ne s’affrontent.
Parce qu’au final, même divisés, nous valons mieux que la guerre.
Avec respect et espoir,
Ntahuga
*Les articles de la rubrique opinion n’engagent pas la rédaction
Humble, logique et constructif. Felicitations. Loin de la polemique de l,article precedent( J,espere qu,Iwacu qui a l habitude de me censurer publiera ce petit commentaire)
Bravo M. Ntahuga
C’est du choc bienveillant des idées que jaillit la lumière.
Merci de continuer à développer cet esprit de complémentarité et non de confrontation. La personne qui pense autrement n’est pas un ennemi à abattre mais tout simplement un adversaire loyal.