Par Prime NYAMOYA
Dans une tribune adressée exclusivement à Iwacu, Prime Nyamoya, un économiste respecté, fils de l’ancien premier ministre Albin Nyamoya, estime que Boniface Kiraranganya, auteur d’un livre très connu, « «La vérité sur le Burundi », roulait pour « la tutelle belge. » Les colonnes d’Iwacu sont évidemment ouvertes pour une réaction éventuelle de M. Kiraranganya.
Boniface Kiraranganya est un imposteur. Je vais le démontrer, au moins sur des passages dont je peux attester la véracité.
Son livre «La Vérité sur le Burundi » publié au Québec en 1977 est préfacé , tenez-vous bien, par Jean Paul Harroy, Résident Général du Rwanda et du Burundi (1955-1962).
Le lien, mieux la proximité entre les deux personnages va être démontré. Je reproduis pour le lecteur un passage particulièrement obséquieux de cette préface : « Oserais-je reproduire cette dédicace ? …Avec tous les hommages de l’auteur. Je suis heureux de vous dédicacer mon premier ouvrage et de vous prier de croire que, après mûres réflexions, j’admets que mon erreur fut énorme du temps de la lutte pour l’indépendance. Permettez-moi donc de saluer en vous l’un des hommes les plus prestigieux et les plus clairvoyants de l’histoire du Burundi – et de Belgique. Merci pour l’apport considérable de votre administration chez nous, surtout sur le plan justice et humain.» Boniface Kiraranganya rend hommage à Jean-Paul Harroy, non , vous ne rêvez pas !
Je suis convaincu que M. Kiraranganya, modeste secrétaire-détective à la police judiciaire de Gitega qui fut en 1960 un des propagandistes les plus zélés de Louis Rwagasore, a été retourné plus tard par la Tutelle pour en faire un espion au service de la Sûreté belge et probablement de la CIA.
Il est largement admis aujourd’hui que le livre dont il se targue d’être l’auteur a été tout simplement rédigé par « un nègre », probablement un professeur canadien rémunéré par les Services Secrets.
Jean-Paul Harroy utilise abondamment ses écrits les plus insultants pour servir de paravent quand il ne peut pas lui-même le faire par fausse décence, de la part d’un professeur de l’Université libre de Bruxelles. Un exemple parmi tant d’autres, Kiraranganya écrit : « Dans ses forfaits,…. Albin Nyamoya était secondé par un homme plus méchant que lui, le ministre de la Justice de l’époque, Pierre Ngunzu, qui sera fusillé (par erreur) tout au début de événements sanglants d’avril-mai 1972.»
Le lecteur peut comparer cet exercice de style avec celui de son maître .« Fin décembre, j’invitai le Ministre de l’Agriculture, Albin Nyamoya, à survoler avec moi la crête dénudée, en hélicoptère, à basse altitude. Il accepta. Vu du ciel, le spectacle de la désolation était affreux. Mon passager reste de marbre. J’ignorerai s’il pensait « c’est effectivement dommage » ou, au contraire : on t’a bien eu ». Ces deux passages montrent à suffisance que les deux personnages sont de mèche et la raison de Boniface Kiraranganya pour son comportement odieux sera expliquée plus tard.
A plusieurs reprises, Boniface Kiraranganya a essuyé un refus à sa prétention de diriger la Sûreté Nationale, notamment par André Muhirwa, Pierre Ngendandumwe et Albin Nyamoya qui connaissaient très bien ses antécédents. Ce qui le privait d’informations précieuses à communiquer à ses commanditaires. Il y a un autre aspect moins connu à propos de la mort de Pierre Ngendandumwe qu’il attribue dans ses écrits virulents à ses adversaires politiques. Laissons donc aux chercheurs et historiens le temps de défricher les archives secrètes de l’Administration belge et de la CIA qui sont en train d’être déclassifiées et bientôt accessibles au public.
Les révélations qui en sortiront vont surprendre beaucoup de politiciens burundais, notamment d’une certaine mouvance hutisante , dont les arguments ont servi de support intellectuel à la rédaction des thèses sur la base des écrits d’un homme dénué de tout sens moral et éthique. Il a servi Jean-Paul Harroy dont on connait désormais le rôle direct dans l’assassinat du Prince Louis Rwagasore, avec les conséquences incalculables sur l’itinéraire politique du Burundi depuis l’indépendance. Voici un exemple de son rôle d’espion de la Tutelle exposé par son commanditaire. Harroy fustige l’action de certains militants indépendantistes, comme le journaliste Damien Kaburahe, compagnon de lutte de Rwagasore . Harroy regrette : «… Au contraire (du Ruanda), le Ndongozi de l’Archevêché rundi était par Mgr Grauls laissée à la discrétion d’un uproniste de choc, Damien Kaburahe (Boniface Kiraranganya confirme le radicalisme de Kaburahe…). Nous n’avons jamais manœuvré,- nous avions tort-, pour essayer d’enrayer ce pernicieux et combien efficace travail de sape incontestablement dirigé sous l’égide de l’Eglise catholique contre la politique de la Tutelle au Burundi ».
De mes investigations dans les archives pendant des années, voici ce que je peux dire sur ce personnage méphistophélique. Boniface Kiraranganya n’a jamais été Uproniste, mais co-fondateur de l’APRODEBA avec un certain Pascal Mbuziyonja, premier parti politique éphémère soutenu par l’administration belge. Dès le départ, il a toujours été un indicateur des services de la Sûreté belge qui a voulu profiter du fait que Boniface Kiraranganya était un cousin du Prince Louis Rwagasore. Et c’est à la demande de ces services qu’il a infiltré le parti UPRONA avec l’objectif de provoquer une implosion à l’intérieur du parti .
Mais Rwagatore n’était naïf. Il ne lui a jamais confié aucune mission importante, ni aucune responsabilité au sein du Parti. Par la suite, les premiers ministres qui ont succédé au Prince Louis Rwagasore, dont mon père, savaient qu’il était un espion et lui ont refusé systématiquement le poste de Direction de la Sûreté qu’il n’a cessé de convoiter. Voilà l’objet de son courroux et de sa vengeance.
Pour ceux qui l’ont connu, mon père n’a jamais voulu répondre aux écrits outranciers de Kiraranganya, n’étant pas, aussi bien par tempérament que par éducation, un familier de la polémique ou de la diatribe. Tout au long de sa carrière politique, il a constamment évité le recours à l’anathème et à la diabolisation. L’ayant mis en cause sur un ton plus que déplaisant et injurieux, je ne pouvais plus longtemps garder le silence.
Il n’est pas dans mes intentions de régler des comptes à un personnage plutôt médiocre mais de rétablir la vérité sur les déformations que contient son pamphlet odieux. Après la mort de Rwagasore, il a exécuté avec un zèle servile le plan de Jean-Paul Harroy qui consistait à détruire le Parti Uprona en semant la suspicion et la haine entre Hutu et Tutsi. A cet effet, il utilisa avec un art consommé cette arme redoutable dont il avait le secret, -ce que lui reconnait par ailleurs son maitre dans le livre déjà cité-, à savoir le mensonge mis au service de la calomnie et de la manipulation.
Quant au passage du livre de Jean-Paul Harroy concernant sa rencontre avec mon père, je lui avais posé la question avant sa mort en 2001. Effectivement, il avait refusé de lui serrer la main ni de lui adresser la parole lors de cette excursion en hélicoptère. Il m’avait tout simplement répondu ceci : « je ne pouvais tout de même saluer ni adresser la parole à celui que je considère comme l’assassin du Prince Louis Rwagasore. »
* Les articles de la rubrique « Opinion » n’engagent pas la rédaction
Chers burundais chères burundaises,
seule la paix peut promettre un meilleur futur à nos enfants. Tous ceux qui sont là pour le ventre ayez pitié de vos frères et soeurs, vos enfants et vos parents si vous en avez. Si vous n’avez plus personne, ayez pitié de votre âme. On ne peut pas déjouer le soi-même. Le silence est lourd , les pleurs des mères envahissent les eaux du Burundi.
Ayez honte tous ceux qui savent d’être mêlées directement ou indirectement par les violences. Peut importe l’ethnie, peut importe l’origine.
STOP AUX MASSACRES ET AUX PROGRAMMES DU VENTRE
Kiraranganya, imposteur édpion peut être, assassin de Rwagasore non, non, non. Zirya fosses commune zuzuy’Uburundi kuva 1965 ni Kiraranganya? Yavuze ivy’abandi batubahutse kuvuga.
Cher Theus Nahaga
J’oublie souvent de revenir relire une fois que j’ai posté mon commentaire. Dommage car c’est ainsi que j’ai tardé à vous répondre.
« Gusohora Umuganwa » ? Bien sûr que je connais ce phénomène. En quoi cela vous étonne que le Mwami remplace son représentant par qui il veut? En quoi cela soit différent du système moderne quand un président change un gouverneur de province? Je trouve plutôt que ce que ce que vous appelez « système Mwami » était vraiment en avance sur son temps.
Sur le fond et en tout respect, vous énumérez beaucoup de faussetés dans un si court message. C’est faux de dire que le Mwami ne nommait que ses enfants ou uniquement les membres de la lignée royale. Vous êtes faux d’affirmer que « Umuganwa était [seulement] le fils et le petit-fils du roi ». C’est encore plus grotesque d’affirmer qu’aux environs de 1910, le Burundi était contrôlé par les fils et petit-fils de Gisabo, ses frères et ses neveux n’avaient plus que des miettes ».
Puis-je vous rappeler qu’en 1929, 31% des Chefferies étaient dirigées par des Batare, 26% des Bezi, 23% des Batutsi et 20% des Bahutu? Ses frères et neveux contrôlaient donc plus que ses propres fils et petit-fils. Bien plus, 47% n’étaient même pas des Baganwa de sang !!! Cette distribution montre à quel point votre tentative de dénigrement résulte de l’intoxication savamment distillée depuis des années.
Je suis fier de mes ancêtres cher Theus Nahaga: mon arrière-grand-père était aussi puissant que son oncle Mwezi (qui le soupçonnait d’ailleurs de vouloir le renverser – même à l’époque on craignait les coups d’État …lol). Mais il n’y a jamais eu de tentative de « Gusohogwa » et il reconnaissait l’autorité du Roi. Son fils, mon grand-père, fut membre du Conseil Royal du Mwami Mwambutsa.
Plus tard, la réforme a faussé la donne. Mais c’est encore faux de dire que cette réforme « allait leur donner une place qu’ils n’espéraient plus ». Car si vous parlez des Batare, ils ont progressivement perdu leurs Chefferies à l’avantage des Bezi. Sauf leurs fiefs très solides du Nord-Est et Est. Quant aux Hutus, ils ont tout perdu. Peut-être voulez-vous parler l’opposition des Bezi/Batare lors de l’indépendance? Ce fut, selon moi, une lutte de pouvoir mêlant tradition et modernité symbolisée par la démocratie à l’occidentale. Normal : ils étaient nombreux parmi la nouvelle élite formée! Mais, encore là, la lutte est à placer sur une autre dimension car le système de gouvernance changeait radicalement et progressivement depuis le milieu des années 50. Les chefferies étaient abolies et la Monarchie allait être désormais constitutionnelle. Et puis, aux côtés de Baganwa, les élites tutsis et hutus étaient de plus en plus nombreuses. La lutte idéologique des partis politiques n’était pas identitaire mais essentiellement indépendantiste et progressiste (nonobstant l’ethnisation de l’autre côté de la kanyaru).
J’avoue cependant que, parallèlement, une main alors invisible avait planifié à l’avance l’extermination de l’élite Ganwa. Sur ce, elle a malheureusement réussi.
Enfin, vous êtes faux d’affirmer que le Burundi était un État violent sous le Royaume. La violence intercommunautaire était quasi-inexistante. Oui, on rapporte quelques épisodes sanglants mais elles sont quasi-anecdotiques si vous les comparez à la violence ailleurs en Afrique et en Occident. La guéguerre entre chefs était…de bonne guerre! Elle stimulait la vaillance et tenait en alerte les troupes. Surtout, elle ne dégénérait jamais entre les membres de la communauté.
Mais la violence organisée par l’État burundais est un mal contemporain d’après indépendance. Elle atteint son paroxysme aujourd’hui. Oui, celle-là, je vous recommande de « la maîtriser et apprivoiser autant que cela sera possible. »
Cordialement
JP-K
P.S. Placer Kiraranganya dans ce contexte du Burundi ancien …c’est le sortir de son propre contexte! C’est hors propos.
@JP-K
Gusohora du temps des rois burundais, avant que les Européens (Belges) ne vinrent s’emmêler, n’était pas juste remplacer quelqu’un par un autre, mais cela déchainait une violence inouïe, lors de laquelle uwusohowe risquait sa peau. Il est vrai que celui-ci opposait à la volonté du roi une résistance militaire Quant à 1929 c’est justement les réformes belges qui sont en marche. Avec ces réformes abasohowe étaient bien les fils et surtout les petits-fils de Gisabo. Ils n’opposèrent aucune résistance militaire, le canon belge était autrement plus persuasif que la lance et les flèches traditionnelles. Cette absence de résistance militaire leur sauva la vie. Cela fut, selon moi, une bonne chose, d’autres peuvent porter un autre jugement. Les nouveaux Baganwa eurent parfois de la peine à se faire accepter par les populations. Il furent considérés dans différentes régions comme des usurpateurs et certains se comportèrent ainsi et servirent bien les Belges. Ils leur devaient les honneurs et les privilèges.
Pour l’imaginaire Burundais, ces réformes montrèrent que le roi n’était plus le Dieu qui dominait leur univers. De dépouillement en dépouillement, la nouvelle civilisation allait mettre à nue cette monarchie et redistribuer les cartes. Nous sommes encore en plein dans cette redistribution qui est en train de redéfinir les maîtres du Burundi.
La violence entre les communautés n’existait pas dites-vous? Vous regardez le Burundi dans une lorgnette qu’une certaine historiographie présente depuis 50 ans. Quiconque relevait la tête était maté. Le roi distrubuait les ressources en partant de sa famille passnt par le Bututsi puis venaient les Bahutu et les Batwa étaient des laissés pour compte. Et surtout le terme même y’umuhutu est un terme violent en Kirundi. En Kirundi Umuhutu, Umusuku veut dire un serviteur. Voici pourqoui même aujourd’hui personne n’est fier d’être un Muhutu. Certains veulent en faire un terme de combat comme Senghor avec sa négritude, mais tout le monde sait que cela ne marche pas. Et nous y sommes la boucle est bouclée. Le Burundi d’aujourd’hui est le fruit du Burundi d’hier passé à la moulinette de la colonisation.
Vous dites que vous êtes fier de vos ancêtres, très bien, quoique je ne saisis pas cet que cela veut dire, vu que la contribution personnelle pour avoir des ancêtres de telle ou telle qualité est totalement nulle. Pour ma part, si je devais dire que je suis fier de quelque chose, ce serait d’une chose que j’aurais faite ou réalisée et non de ce que je suis ni de mes ancêtres qui sont des choses qui relèvent du pur hasard. Mais cela une conception qui n’engage que moi
@Theus Nahaga
« Pour ma part, si je devais dire que je suis fier de quelque chose, ce serait d’une chose que j’aurais faite ou réalisée et non de ce que je suis ni de mes ancêtres qui sont des choses qui relèvent du pur hasard. Mais cela une conception qui n’engage que moi »
Cela semble être une évidence. La fierté qu’on ressent pour le mérite de ce qu’on a réalisé n’est pas la même que celle qui relève d’un mythe! Cette première relève du concret, du palpable!
D’ailleurs je ne comprends pas comment on peut être fier d’une gestion sociale qui à l’époque écartait 85% de population comme cela se passait durant les 1ère et 2e républiques.
Lisez ce que notre JP-K nous rappelle:
« Puis-je vous rappeler qu’en 1929, 31% des Chefferies étaient dirigées par des Batare, 26% des Bezi, 23% des Batutsi et 20% des Bahutu? Ses frères et neveux contrôlaient donc plus que ses propres fils et petit-fils. Bien plus, 47% n’étaient même pas des Baganwa de sang !!! »
J’imagine qu’à cette époque les statistiques ethniques étaient comparables à celles du moment!
Cher Theus Nahaga
Votre allergie sur « Gusohora/Gusohorwa » m’étonne fort. On s’entend que ce n’était pas un cadeau mais un limogeage. Uwusohowe ne risquait pas sa peau : il était déjà à terre, vaincu. La dignité burundaise interdisait qu’on s’acharne sur un vaincu. D’ailleurs, uwusohowe pouvait se rendre chez un autre Chef et obtenir protection. On ne le poursuivait pas.
Il aurait fallu s’appesantir surtout sur « Kwangazwa ». Là, la punition était ce qu’on pourrait qualifier aujourd’hui d’abusif et de contraire aux droits de l’homme. Ou, puisque les prisons n’existaient pas, une sorte de peine, très lourde, à purger dans la communauté?
Vous dites que « quiconque relevait la tête était maté. Le roi distribuait les ressources (…) ». Que voulez-vous que je vous dise? Autres temps autres mœurs serais-je tenté de dire! Chercher la démocratie/droits de l’homme au 19ème siècle auprès de nos ancêtres ou de nos rois, serait ridicule. Prétendre que tout le monde était beau, bon, gentil, droits de l’homme garantis et patati patata serait risible. Je ne vous enverrais pas, en guise de comparaison, aux pratiques occidentales des siècles passés. En fait, la chicote était belge, non? Et les droits des noirs aux USA pour ne cite que ces exemples. Le problème est que notre société n’a pas évolué positivement et a même décliné depuis le milieu des années 60. La pente de la violence dans le temps est quasi-linéaire.
Vous dites que « abasohowe étaient bien les fils et surtout les petits-fils de Gisabo ». Je ne sais pas d’où vous tirez ces faits historiques erronés. Dès la réforme de 1929, les Chefs Baganwa ont successivement augmenté leur nombre de 57% à 74% en 1954. À SOULIGNER : les Bezi, donc essentiellement de Gisabo, sont alors passés à 51% au détriment des Batare réduits à 23%. Nous sommes en 1954, à la veille de l’indépendance. En quoi donc «abasohowe étaient les fils de Gisabo »? Je vous recommande de réviser votre Histoire.
Dommage. Nous esquivons la question qui aurait dû constituer notre débat à savoir : le déséquilibre au détriment des Bahutu qui constituaient naguère un pourcentage quasi égal aux batutsi, batare et bezi. Les Bahutu furent complètement évacués de la direction du pays : les conséquences se font sentir jusqu’aujourd’hui. Le Mwami n’y était pour rien.
Je ne savais pas vous n’êtes pas fier d’être Muhutu : pole sana mon frère! Alors pour vous, Bagaza avait raison de mettre de côté ces références ethniques. Kagame a raison de les bannir au Rwanda. Pourtant, plusieurs Bahutu de mon voisinage, dont certains sont pratiquement des frères à moi, sont fiers de l’être. Cela étant dit, si j’avais le pouvoir, je les bannirais moi-aussi définitivement : je reste convaincu qu’au bout de quelques générations, ces identités deviendraient moins meurtrières. Seule la compétence primerait.
En attendant, laissez-moi être fier de mes ancêtres. Ce n’est pas de leur catégorie sociale (ou ethnie) Ganwa dont je parle, mais de leur propre contribution. Tenez ! Un jour, mon arrière-grand-père et ses troupes anéantirent une colonne d’allemands dans une localité ntiriwe ndavuga. Ngo ntihasigaye nuwo kubara inkuru. C’était la guerre! None ga bwana Theus Nahaga noreka kuba fier de lui, comment? J’ai encore quelques faits historiques et documentés comme celui-là : je les collectionne minutieusement et je les montre à mes enfants…histoire de maintenir cette admiration à leur lointain ancêtre. Quelqu’un disait que nous serions misérables si nous n’étions pas fiers de nos ancêtres. Nous serions comme un arbre sans racines. Évidemment, le mérite est à eux, à nous de faire notre part et seules les générations futures pourront nous juger.
Courage cher Theus !
Cordialement
JP-K
J’entends parler de Mr Kiraranganya mais j’ignore ce qu’il est.
Mwotubarira brièvement uwariwe pour nous autres nouvelle génération burundaise? Est-il hutu ou tutsi/ganwa? Vivant ou mort? Yavutse ryari? Actif sous quels régimes? Muze murandika avec des objectifs précis de mieux informer vos lecteurs…
Mr. Kiraranganya Boniface est un MUGANWA, cousin de Rwagasore. Il etait ne pour gouverner, mais le destin en decida autrement…les temps qui changent changent aussi les puissants!
En 1977, (note: apres le coup d’etat de 1976, donc un second « Muhima »….., l’espoir de voir un Muganwa revenir au pouvoir etait tres minime).
Mr. Kiraranganya Boniface decida donc d’ecrire son livre, pour se venger (contre les Upronistes? Contre les Burundais? Contre qui exactement. …bon son propre pays perdu dans les mains des intouchables d’hier???…) ,mais aussi pour radicaliser les positions des uns et des autres. Le coup contribua aussi: dans la naissance du Palipehutu par exemple.
Ce n’est pas aussi facile de gerer l’echec, surtout pour des rancuniers comme nous autres Burundais.
Question: 1.Seuls les historiens ont droit de commenter un livre ayant certains passages douteux?
2. Combien de temps « reglementaire » dois-je prendre pour reagir a une situation donnee?
Verite au Burundi? Pas pour aujourd’hui. Parce que quelqu’un a ecrit des mots que je voulais entendre, je ferme mes yeux et je m’y accroche! L’esprit critique, a non non c’est pour les manipulateurs. Intellectuels…
La question que pose MD est très logique et marque un manquement du journal. Il aurait fallu que le journaliste présente brièvement Mr Kiraranganya. Kajiji écrit tout le contraire de la vérité que même Nyamoya n évoque. La vérité qu ils omettent est que Kiraranganya évoque dans son livre les événements de 1972. Il ne prend pas parti mais relate les événements tragiques pour les hutu qui sont traités comme des bêtes de somme. Va t on nous sortir une autre histoire ? Allez y mais les temps ont changé ,on ne gobé ra rien de faux.
@M.D:Il ne peut tout de même pas donner un cours d’histoire sur Iwacu.com.Nous vivions un monde évolué.Faites des recherches sur ce personnage politique qui est Boniface Kiraranganya!
Vivons*
Vas sur ce lien http://fr.scribd.com/doc/136291407/La-Verite-sur-le-Burundi-par-Boniface-Fidel-Kiraranganya#scribd tu auras tous les détails
Cher Professeur,
Cela fait bientôt 38 ans que ce livre a été erigé en « Bible » sur la vérité sur le Burundi.
C’est triste que vous choisissez ce moment pour porter un jugement à la limite de l’indécence envers M. Boniface Kiraranganya, un des rares tutsi intellectuels ( en plus de Kaduga, Sendegeya, Ndarubagiye, Firmin le militaire, etc..) qui ont bravé la solidarité ethnique pour dire les choses, denoncer les injustices et agir humainement..
A ce que l’on sait, vous n’êtes pas historien pour porter un regard critique et scientifique sur un écrit « relatant l’histoire ». Bien sur que votre père est nommément cité, négativement si vous voulez. Il vous revient plutôt à prouver ce qu’il a fait pour combattre les injustices que les BAhutu du Burundi ont subi et que le monde libre a eu de la peine à reconnaitre!
Mr le professeur,
Vous jouez un rôle qui n’est pas le votre!
Ce rôle, il appartenait à votre père qui a eu suffisamment de temps pour répondre.
Malheureusement , comme beaucoup de son époque il a préféré partir avec ses secrets.
Certainement qu’il avait ses raisons.
Quant à vous, vous n’êtes pas bien placé pour défendre votre père.
D’abord, parce qu’il s’agit de votre père , votre crédibilité s’en trouve affectée.
Deuxièmement, n’étant pas un historien, il est délicat de juger les écrits d’un témoins oculaire, qui était dans l’arène politique à l’époque des faits.Vous étiez probablement encore jeune(sinon enfant) pour savoir ce qui se tramait en « haut lieu ».
Ensuite, le moment choisi pour tenter de discréditer les écrits de Mr Kiraranganya Boniface que vous qualifiez d' »imposteur et espion » est très suspicieux : Le vieux a maintenant 79 ans. Fatigué par les terribles combats de sa vie,Il n’a probablement plus la force de vous répondre.Vous avez eu toute votre vie pour le faire. Avant , votre propre père n’a rien fait de cela. Alors pourquoi maintenant?
Pour finir, j’ai suivi le lien que vous nous offrez(Merci pour cela) dans votre article.
Je n’ai vu ni Harroi préfacer Mr Boniface ni Boniface louer Harroi. Pouvez-vous publier pour nous la page exacte du livre pour la citation?
Merci pour votre contribution à la recherche de la Vérité sur le Burundi!
Cependant, pouvez-vous nous aider encore plus en dissertant/Commentant les écrits en plus de nous éclairer sur la personne ?
Nous attendons impatiemment votre prochain article.
Moi, personnellement je déteste la France et la Belgique. Pourquoi ce sont les pays francophone qui connaissent le plus souvent les troubles et instabilités socio-économiques? Avec notre génération, ces 2 pays vont rentrer chez eux.
Economitse Oui mais respectueux Non car son pere a endeuille les Barundais.
« … mais respectueux Non car son père a endeuille les Barundais.Dis-donc », We sha « Bagaza », uwoguhora ivyaha vya so, wibaza ko woronka n’aho uhonyora aha mu Burundi?
Jeune, j’ai lu le livre de Kiraranganya Boniface. Ce petit livre est devenu désormais une référence dans le milieu des victimes. Monsieur Nyamoya fils, vous pouvez ridiculiser son auteur et l’associer aux systèmes de renseignements belges, américains ou canadiens pour défendre l’extrémisme de ton père, c’est ton combat famlial. Tu y as droit.
Par contre l’histoire de notre pays continuera à s’écrire sans les Nyamoyas, heureusement. Notons que votre père est l’un des politiciens ayant endeuillé les Barundi et torpillé la démocratie dans notre pays. La CVR nous peut-être encore la Vérité sur le Burundi et le rôle de chacun, y compris celui de ton père. C’est mon espoir. Sinon, nous verrons des hommes et femmes qui ne voudront jamais participer pour établir la vérité. Qui ne contribueront qu’aux polémiques. Et la réconciliation sera impossible. Quitte à continuer à nous entretuer avec la bénédiction des belges, des Français et des Américains.
Ce NYAMOYA fils ne convaint personne en essayant d’incriminer Boniface KIRARANGANYA pour le fait qu’il aurait collaboré avec la surêté Belge ou la CIA. En effet, cela n’est pas un crime et n’enlève surtout en rien de la pertinence de son livre.
Et M Nyamoya pourquoi avoir attendu jusqu’à aujourd’hui? Docteur et professeur vous choisissez maintenant pour attaquer alors que le vieux est mourant. On peut se demander vos intentions réelles. VOUS TIREZ SUR L’AMBULANCE.
Mr Mutana,quel est l état de Kiraranganya ? J espère que Nyamoya n a pas profité du mauvais état de celui qui devait dire aussi sa vérité.
Kiraranganya est mourant; il vit seul et isolé dans un établissement des vieillards.Ni bamureke.
Et pourtant le CNERAD à été créé à Bruxelles avec la bénédiction et le financement des mêmes belges. Avons-nous appris de l’histoire. ?
Mr Nyamoya,pourquoi revenir sur les agissements d un homme qui d après vos dires n a jamais eu une responsabilité quelconque ? Vous le qualifiez de personnage médiocre. Mais mr Burikukiye prosper alias Bahaga que je respecte aussi disais que le Burundi devrait décorer Kiraranganya Boniface.De médiocre pour vous il devient un exemple pour d autres. Notre histoire contient tellement de mensonges.
J’applaudis votre opinion M. Nyamoya. Je regrette seulement qu’elle vienne un peu tard, Kiraranganya n’étant probablement plus capable de vous répondre.
Il y a une quinzaine d’années, un ami à tenté de me faire rencontrer M Kiraranganya qui a malheureusement annulé le rendez-vous à la dernière minute. Bien que je ne sois pas de son époque, mais étant très friand de l’histoire des années 50-70, j’étais vraiment préparé à lui poser pas mal de questions.
Mais si vous réagissez sur son fameux livre c’est qu’il écorche visiblement votre illustre père! Quid des autres chapitres ou il manipule la vérité, devenant malheureusement par la suite la seule référence ?
Cela vaut aussi pour d’autres publications issues notamment des milieux extrémistes qui travestissent l’histoire.
Enfin, les générations de cette époque disparaissent naturellement sans laisser leur version des faits, ce qui laisse la place aux ragots et commérages qui alimentent l’extrémisme.
Cela demandera beacoup de temps pour relire l’histoire Burundaise et voir comment l’administration belge de l’époque sut utiliser de vieilles rivalités pour essayer de garder la main mise sur le Burundi. Elle s’appuyait sur ceux dont les priviléges arrivaient en fin de parcours. Ainsi dans les années 1930, quand les Belges nommèrent de nouveaux Baganwa au détriment des Baganwa que les Burundais plèbicitaient.
Le Kiraranganya faisait parti des gens, qui dans le Burundi ancien, étaient en perte de vitesse. Ils furent les gens des Belges et le restèrent longtemps. Ainsi pour quiconque a une certaine idée des subtilités du régime du Mwami Burundais, peut envisager aisément que Kiraranganya a pu être un espion au service des Belges et que dans tout cela il a mêmem fait preuve d’un certain zèle qui frisait la trahison. Il sera très intéressant de voir ce que peuvent contenir les archives américaines et belges.
Expliquez un peu ce que vous voulez dire du « régime du Mwami Burundais »?
Avez-vous jamais essayé de comprendre comment fonctionner le système « yo Gusohora Umuganwa »? Umuganwa asohowe c’était pour mettre qui á la place?
Réflèchissez surtout en considérant Mwezi Gisabo avec sa très large progéniture (fils et petit-fils) à laquelle il devait donner des places. A côté rappellez-vous qu’il y avait les frères et le neveux de Gisabo. Parce que contrairement à ce que nombreux veulent oublier aujourd’hui, Umuganwa était le fils et le petit-fils du roi. Pour le petit-fils c’était aussi longtemps que le grand-père régnait ou que les cousins fils du roi était trop jeunes. Ainsi aux environs de 1910, le Burundi était contrôllé par les fils et petit-fils de Gisabo, ses frères et ses neveux n’avaient plus que des miettes. Leur appartenance à la classe des Baganwa devenait de plus en plus symbolique, le pouvoir et les privilèges étaient déjà en d’autres mains. La réforme de 1930 allait leur donner une place qu’ils n’éspèraient plus.
Le Burundi fut et est un Etat très violent que nous devons apprendre, dans le premier temps, á assumer et, dans le deuxième temps, à maîtriser et apprivoiser autant que cela sera possible.
(Avec cela je vais déchaîner des avalanche de réactions contraires, mais cela ne changera rien)
@Theus Nahag
« (Avec cela je vais déchaîner des avalanche de réactions contraires, mais cela ne changera rien) »
Réactions contraires à quoi? A votre conception de la royauté? Là-dessus moi-même il y a des chances que je ne sois pas de votre avis. Par contre sur la violence de notre pays dans le temps et dans l’espace, je suis à 200% d’accord avec vous! Celui qui ne le serait pas trouverait normal d’avoir des fosses communes éparpillées dans toutes les régions du pays! Sans compter les corps qui ont été offerts aux poissons et crocos de nos rivières et de nos lacs!
Et lui Nyamoya fils, il roule pour qui? Quelles responsabilités de Nyamoya senior en 1965 après les législatives? Pauvre Burundi! Tout ce qui n’est pas avec vous est imposteur, votre ennemi !