Le professeur Melchior Mbonimpa (Canada), une voix respectée, lance un appel à la retenue après les attaques contre le journaliste Antoine Kaburahe.
Cher Antoine (Iwacu) et cher Burundi Forum,
Je vous lis chaque jour, et je vous remercie de me garder informé sur ce qui se passe dans mon pays d’origine. J’assiste au match de ping-pong que vous vous livrez depuis quelques jours. Mon intention n’est pas d’envenimer la polémique ou de mettre de l’huile sur le feu. Je voudrais au contraire éteindre l’incendie, et, si nécessaire, j’appelle d’autres pompiers volontaires au secours. Antoine Kaburahe affirme, deux fois plutôt qu’une : « Je n’ai pas été au Parlement ‘’aux côtés du ministre Reynders ‘’ ». Il affirme, du même souffle que c’est son droit comme journaliste et comme citoyen, de s’exprimer devant n’importe quel parlement, fût-il celui de la Belgique, et que cela ne fait pas de lui un espion à la solde des puissances étrangères. Il faut le croire, jusqu’à preuve du contraire. Si l’accusateur persiste et signe, il ferait mieux de présenter d’autres pièces à conviction que cette photo d’archives, avec le ministre Reynders, signée… Iwacu, prise le 7 janvier 2015 à Bujumbura – et non au Parlement belge.
Par ailleurs, comme Antoine Kaburahe, moi aussi je pense que c’est dangereux de recourir à des labels infâmants comme « espion » ou de donner sans sourciller à un document livré au public un titre du genre : « Ce Muhima contre le Burundi ne désarme pas! » D’abord parce que ce mot « Muhima » est chargé de connotations que, dans le contexte burundais, tous les locuteurs du kirundi repèrent aisément! Ensuite parce que, nonobstant ces connotations, Kaburahe n’est pas Muhima au sens premier du terme (je le savais déjà). Et, même s’il l’était, un tel titre resterait inacceptable parce qu’il opère un raccourci ou une globalisation injustifiable : il sous-entend que tout Muhima est « contre le Burundi ».
C’est aussi inacceptable que de qualifier tous les Hutu de « Bamenja » ou, plus récemment, d’’’Imbonerakure’’ ! Nous n’avancerons que si nous parvenons à dépasser la diabolisation mutuelle et le langage « radioactif » qui tendent à nous diviser artificiellement en deux vastes camps ennemis.
Amicales pensées!
Melchior Mbonimpa.
Monsieur le professeur,
Je suis très honoré par votre message et votre soutien. En général, les intellectuels burundais interviennent peu dans les débats publics, pour des raisons trop longues à développer ici. Votre message n’en est que plus honorable. Surement que certains vont commencer à chercher nos liens communs, pourquoi vous intervenez. Je peux leur dire, à leur grand regret, qu’ils ne trouveront rien. Vous êtes un professeur respecté d’université au Canada et moi un simple journaliste. Je vous connais à travers certains de vos livres que j’ai lus. Il n’y a rien d’autre que ce désir commun de réflechir sur notre pays d’origine, vous au Canada, moi (par la force des choses) en Belgique. On ne s’est même jamais rencontré, ce qui arrivera un jour, j’espère. Ce texte exhibé comme un scoop, date de plus d’une année et se trouve en accès libre depuis juin 2016. Les Burundais, les « intellectuels » surtout, nous avons encore un grand chemin pour apprendre à contester une opinion sans recourir à tous ces « labels infamants », comme vous le dites avec sagesse. Puissiez-vous être entendu…
Salutations respectueuses
Antoine Kaburahe
Cher Melchior Mbonimpa,
Vous êtes malheureusement loin pour vivre cette « Diabolisation mutuelle » dont vous évoquez! Le conflit burundais est loin d’être celui que l’on entend parler dans les médias. Dans un pays de 10.000.000 d’habitats qui un pouvoir d’achat et avec un taux d’alphabétisation que vous connaissez, comment voulez-vous que les médias génèrent des revenus! Pour gagner du pain certains journalistes violent sciemment leur déontologie et s’engagent dans la calomnie!Au Burundi il est difficile (je ne dis pas impossible) d’avoir une information équilibrée et impartiale. Dans un conflit polarisé, chacun soutient celui qui le soutient et les auditeurs et locuteurs tombent dans la manipulation!
Mr Antoine a déjà fait beaucoup de chose pour le Burundi .
C’est lui qui a offert au peuple burundais ce journal, qui, malgré ses dérapages récents(du journal et non de la personne Kaburahe) avec cette crise, a pu avoir ses titres de noblesse. Ainsi donc et à titre d’exemple:
-Iwacu(sous la direction de Kaburahe) est le premier journal qui a eu le courage de revisiter scientifiquement l’histoire l’histoire douleureuse de notre pays,
– Iwacu a prouvé qu’il a la capacité de travailler scientifiquement(même s’il n’utilise pas toujours cette capacité) comme par exemple lors de l' »incendie » à la BRB, le dossier Kiriba Ondes, le dossier CNTB ,….
– Au moment où les autres parlaient d’un génocide imaginaire, Kaburahe a eu le courage d’affirmer publiquement qu’il ne voit pas de signe d’un imminent génocide, ce qui lui a valu insultes et ménaces. Son journal a eu le courage de publier des articles comme celui-ci : http://www.iwacu-burundi.org/un-genocide-au-burundi-really/
-Kaburahe n’a pas pris de gangs pour remettre à l’ordre une journaliste de son médium qui s’était permis de gérer avec sentiments un dossier pourtant très simple : C’est très rare pour ne pas dire unique!
-Kaburahe a eu le courage de signer des éditoriaux qui lui ont valu des insultes de la part des commentateurs, jusqu’à se faire qualifier d’avoir « sympathie aux génocidaires, au point de basculer dans la désinformation » par un certain commentateur avec pseudo « Férédation » dans cet article « http://www.iwacu-burundi.org/grand-exercice-equilibrisme-rwanda-rdc-tanzanie-m23-obama/ » et qui l’a fait réagir dans cet autre article : »http://www.iwacu-burundi.org/propos-dobama-en-tanzanie-iwacu-dans-la-desinformation/ »
Alors Kaburahe espion de la Belgique? Je n’ai pas de preuves dans un sens ou dans un autre mais le fait est que l’information a peu de crédibilité.
Par exemple, s’il l’était réellement, il aurait pu crier avec Louis Michel qu’un génocide est soit en préparation , soit en cours, soit qu’il est probable,…..;
Mais lui qu’a-t-il fait? Sa réaction a été publique sur iwacu : « Je ne pense pas que ce qui se passe actuellement au Burundi peut être qualifié de Génocide! »
@Professeur Melchior Mbonimpa
« C’est aussi inacceptable que de qualifier tous les Hutu de « Bamenja » ou, plus récemment, d’’’Imbonerakure’’ ! Nous n’avancerons que si nous parvenons à dépasser la diabolisation mutuelle et le langage « radioactif » qui tendent à nous diviser artificiellement en deux vastes camps ennemis »!
A mon humble avis, il n’y a aucune division en 2 vastes camps ennemis et heureusement pour le Burundi. Ce qu’on observe n’est qu’artificiellement voulu par un pouvoir de plus en plus en diffculté et qui cherche à survivre par tous les moyens y compris en brandissant le tribalisme comme source des problèmes graves en cours dans notre pays. En effet, nous avions beaucoup avancé depuis l’arrivée au pouvoir du CNDD-FDD en 2005. Nous étions parvenus à construire une armée hautement professionnelle, soudée, disciplinée pluriethnique. Nous pensions que le tribalisme était derrière nous. Hélas, depuis avril 2015, nous déchantons. La raison en est simple: afin de justifier l’injustifiable, les auteurs et co-auteurs du 3è mandat présidentiel veulent transformer un problème purement politique (dont ils sont seuls responsables), en rapport avec le refus non constitutionnel de l’alternance au sommet de l’Etat, en une crise tribalo-ethnique avec les Tutsi d’un côté (les méchants) et les Hutus (les bons, les démocrates, les victimes des différentes répressions Tutsi dans le passé etc..) de l’autre. Le langage de la haine est revenu en force, une jeunesse du CNDD-FDD entonne et scande au su et au vu de tout le monde des chansons appelant au viol des femmes des opposants, la répression des ex-FAB bat son plein ; il n y a pas un jour qui passe sans qu’on enlève, torture ou tue et j’en passe.. ! Tout cela est voulu par le pouvoir en place qui cherche des alibis pour survivre..! Malheureusement pour les stratégistes de cette vision qui est complètement fausse et erronée, la masse paysanne n’adhère pas encore (jusque quand ?) ! Malheureusement, ceux qui prônent le tribalisme pour survivre continuent toujours de marteler le langage de la haine et de la division pour inciter les paysans à suivre. Ces derniers, heureusement, y résiste toujours. En effet, à part les Imbonerakure, certains éléments de la police et de l’armée, le SNR, on n’a jamais vu des paysans Hutus se mettre à massacrer leurs voisins Tutsi ou vice-versa comme on l’a observé dans le passé..! Cette philosophie divisionniste de ceux qui nous dirigent n’est que manœuvre dilatoire pour refuser tout dialogue et s’accrocher indéfiniment au pouvoir. L’avenir proche nous réserve bien des surprises. Bon courage au Groupe I Wacu sous le leadership de Mr KABURAHE, qui continue de nous informer la peur dans le ventre et en l’absence de son directeur en exil forcé.
Disons les choses comme elles sont présentées par le pharmacien : c est tout simplement une fatoua contre Kaburahe et son auteur devrait éclaircir ses allégations.
« Vous êtes un professeur respecté d’université au Canada et moi un simple journaliste. »
Quelle modestie! Un simple journaliste est aussi bien respecté qu’un professeur.
Je suis tout à fait d’accord avec vous sur ces points car dans beaucoup de cas le burundais nous enfonçons dans les gouffres ethniques et d’autres considérations non fondées..
…..parce qu’il opère un raccourci ou une globalisation injustifiable : il sous-entend que tout Muhima est « contre le Burundi ».
…..de qualifier tous les Hutu de « Bamenja » ou, plus récemment, d’’’Imbonerakure’’ ! Nous n’avancerons que si nous parvenons à dépasser la diabolisation mutuelle et le langage « radioactif » qui tendent à nous diviser artificiellement en deux vastes camps ennemis.
Bien dit professeur:
»Nous n’avancerons que si nous parvenons à dépasser la diabolisation mutuelle et le langage « radioactif » qui tendent à nous diviser artificiellement en deux vastes camps ennemis. »
Paroles d’un SAGE!
Loin de ma patrie, loin de savoir ce qui s’y vit et s’y passe cher grand-frère. La vie y est dure.-
Si le Burundi avait quelques Melchior, le terrible incendie qui le ravage serait sans doute vite contenu.
M. Kaburahe. Nibakureke kabisa, kuko ivyo bavuze vyose ni ibinyoma. Irya foto berekanye iragaragara. Ni iyi Burundi, sinzi lero ko le parlement européen se trouve au Burundi. Nibarabe n’ikoti wari wambaye igihe waramutsa Rijinders n; uwundi ntazi. Ni i Burundi n’ukuri. Abo bantu batagira esprit d’analyse, ivyo baguyeko vyose bikaba arivyo batanga comme preuve, bareke. N’aho ko uri « umuhima », nibaza ko bihenze caaane. Kandi n’aho woba uri umuhima nta kosa ririmwo. Ababona ko kwita umurundi badakunda ngo ni umuhima turazi ico biyumvira.