L’observatoire national pour la lutte contre la criminalité transnationale (ONLCT-où est ton frère ?) dénonce des recrutements clandestins des travailleurs vers les pays du Golfe. Il appelle le gouvernement à suivre de près les activités des agences de recrutement des travailleurs migrants.
« L’humanité a viré vers l’esclavage moderne qui est en train d’emporter des hommes, des jeunes, des filles mineures et femmes africaines en général et burundaises en particulier vers les pays du Golfe en l’occurrence l’Oman, l’Arabie Saoudite, le Qatar, le Koweït », explique Prime Mbarubukeye, représentant légal de l’association ONLCT, à l’occasion de la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition célébrée le 23 août de chaque année. Selon lui, la plupart des victimes burundaises sont prises comme des esclaves surtout à travers le trafic sexuel, le trafic d’organes ainsi que le travail forcé.
Il confie que plus de 414 filles et femmes burundaises ont été victimes des trafiquants d’être humain qui les ont déportées vers les pays du Golfe en 2021. D’après lui, la majorité des victimes proviennent des provinces Rumonge et Makamba au sud du pays et Muyinga au nord.
Me Prime Mbarubukeye signale que certaines sociétés de recrutement des travailleurs migrants ont peur de travailler dans le cadre légal et institutionnel qui, selon lui, est trop exigeant et coûteux.
« Selon la plupart de ces sociétés, les 150 millions BIF exigés par le gouvernement du Burundi pour l’autorisation d’ouverture, d’exploitation et de renouvellement d’une agence d’emploi privé au Burundi est un montant exorbitant ».
Pour éradiquer les migrations clandestines, le représentant légal de l’ONLCT demande au gouvernement de revoir à la baisse le coût du certificat de licence exigée aux agences de recrutement des travailleurs migrants ainsi que la caution de 50 millions à verser dans les trésors publics avant l’analyse du dossier de chaque agence requérante.
Il appelle le gouvernement à suivre de près les activités des agences de recrutement des travailleurs migrants déjà agréées par l’agence pour le développement du Burundi (ADB) pour éviter des dérapages éventuels.
Pour lui, le gouvernement devrait ratifier les conventions internationales de l’Organisation internationale du travail (OIT) non encore ratifiées par le Burundi : « Elles pourraient faciliter la mise en œuvre des accords que le Burundi a déjà signé avec le Royaume d’Arabie Saoudite ».
Pour rappel, dans la nuit du 22 au 23 août 1791, des hommes et femmes arrachés à l’Afrique et mis en esclavage en Amérique se sont révoltés contre le système esclavagiste pour obtenir leur liberté. En 1997, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a désigné le 23 août journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition afin de rendre hommage à ces combattants de la liberté, et perpétuer en leur nom l’enseignement de cette histoire.