Un accord signé le 24 août entre la Tanzanie et le Burundi où 180 mille réfugiés burundais en Tanzanie devraient rentrer dans leur pays d’origine de gré ou de force a soulevé un tollé général. De par les agissements des parties prenantes, on était tenté de croire à des incompréhensions, des spéculations, du chantage. Les organisations qui militent pour les droits des réfugiés ont évoqué des retours forcés, des refoulements, des pressions, un calvaire des réfugiés burundais, etc. Pour la Tanzanie, la situation politique et sécuritaire s’est nettement améliorée au Burundi.
Affirmation que défend Gitega qui, par ailleurs a condamné avec la dernière énergie « des personnes, des organisations internationales qui leurrent les réfugiés en leur disant qu’il n’y a pas de paix au Burundi ». Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a estimé que « si la sécurité s’est globalement améliorée, la situation au Burundi n’est pas, à l’heure actuelle, de nature à encourager les retours ». Un imbroglio, qui pourrait conduire à la récupération, à la manipulation des réfugiés.
Le communiqué conjoint de ce 29 novembre 2019 de la réunion de la Commission Tripartite sur le Rapatriement des réfugiés burundais de Tanzanie vient de calmer la situation, mettre fin aux spéculations. Les représentants au haut-niveau des ministères burundais et tanzanien de l’Intérieur et le HCR ont insisté sur le retour « volontaire. »
« Les parties se sont engagées à continuer de faciliter le rapatriement librement consenti des réfugiés burundais qui souhaitent rentrer dans leur pays d’origine conformément aux principes régissant le rapatriement volontaire. » Par ailleurs, ils ont noté que si certains réfugiés peuvent choisir de rentrer maintenant, d’autres pourraient avoir des raisons bien fondées de vouloir retrouver leur patrie à un autre moment et continueront à bénéficier d’une protection internationale. Bonne nouvelle !
Etre réfugié n’est pas un choix ou une promenade de loisir. C’est encore moins un prestige d’être contraint à franchir les frontières nationales et se retrouver hors du pays natal. Avec le principe d’équité qui dit et répète qu’il est contre-productif d’offrir aux réfugiés des conditions générales d’existence supérieures au quotidien vécu par la population locale, les camps de Nduta, Mtendeli et Nyarugusu sont loin d’être l’Eldorado. On n’est jamais mieux que chez soi, « home sweet home », disent les anglophones. Le caractère contraignant est donc inutile et peu pédagogique. Le jour où ils seront rassurés, le rapatriement viendra de soi. Seulement, il faudra fournir régulièrement des informations et des mises à jour à l’ensemble de la population des camps sur la situation dans leurs provinces, communes et collines d’origine.