Avec la baisse de la production de l’huile de palme utilisée dans la fabrication du savon, ce produit indispensable pour l’hygiène le savon blanc produit localement est devenu cher. Des familles démunies abandonnent son usage et commerçants accusent des pertes.
«Nous utilisons souvent l’eau seule pour nous laver et nous nous y habituons», confie C.N, une femme interrogée de la zone Bwiza. Elle dit avoir peur d’attraper des maladies des mains sales avec ses enfants.
Au quartier 9 de la zone Ngagara, un point de vente. Un jeune vendeur de savon attend, sous un soleil accablant, des clients devant son kiosque. Il raconte : « Avant je vendais 200 kg de savon en une seule journée. Mais aujourd’hui, ça prend une semaine pour vendre la même quantité. Ce dernier affirme que ses clients ont diminué. Ce qui lui cause une perte énorme. La hausse des prix est à l’origine de la désaffection de clients ».
Même son de cloche chez les employés d’une savonnerie artisanale du quartier 9 de Ngagara. Ces derniers affirment avoir perdu la moitié de leurs clients suite à la flambée des prix du savon. « Nos clients rebroussent chemin après avoir entendu le prix ». Des fois, se désolent-ils, ils nous taxent de spéculateurs.
Ils rappellent que la diminution de l’huile de palme est à l’origine de la cherté du savon. « Aux grands fournisseurs, le prix d’un fût de 200 litres d’huile de palme a augmenté de 55 % passant de 400 mille à 620 mille BIF en moins de deux mois ».
Nous avons contacté l’usine Savonor, sans succès. Cette hausse du prix du savon est sensible dans tous les quartiers de Bujumbura.
Pas de sucre, pas de savon.
Ou allons nous?