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« On ne compte pas seulement sur le budget de l’État »

05/06/2013 Commentaires fermés sur « On ne compte pas seulement sur le budget de l’État »

Le comité exécutif du Conseil national de lutte contre le SIDA (CNLS) a une réunion de l’assemblée générale, le 18 octobre 2011, dans les enceintes de Waterfront Hotel. La réunion était présidée par le Président Pierre Nkurunziza. Selon Dr Jean Rirangira, Secrétariat Exécutif Permanant du Conseil National de Lutte contre le SIDA (SEP/CNLS), le Burundi va augmenter sa subvention. <doc1709|right>{Dans quel cadre avez-vous organisé cette réunion ?} Elle a été organisée en premier lieu pour faire le point sur l’état d’avancement du plan d’action pour 2011. Le deuxième objectif, qui est d’ailleurs le plus important, était d’analyser les propositions faites par le CNLS. Des propositions concernant la pérennisation de celui-ci parce qu’il y avait beaucoup de questions qui se posaient à ce niveau. {Lesquelles ?} Comme beaucoup de gens le savent, depuis que le SEP/CNLS a été mis en place par le gouvernement du Burundi, il était soutenu dans son fonctionnement par la Banque Mondiale. Le soutien que la Banque Mondiale lui accordait était fait par le biais de projets qui se sont succédé depuis la période de 2002 et le second projet dit multisectoriel de lutte contre le SIDA. Ce projet a été clôturé le 30 juin 2011. Mais, comme d’habitude, dans la mise en œuvre des projets de la Banque Mondiale, une période de grâce a été accordée et doit se terminer le 31 octobre 2011. Il était question de voir comment le gouvernement du Burundi peut prendre la relève afin que le SEP/CNLS puisse continuer à fonctionner. {Et comment avez-vous procédé ?} Une réflexion avait déjà commencé au sein d’une commission technique que Madame la ministre de la Santé Publique et de la lutte contre le VIH /SIDA avait mise en place. Cette commission technique avait fait des propositions, allant dans le sens de proposer une structure plus allégée mais comprenant des postes essentielles permettant au SEP /CNLS de continuer à fonctionner. Cela pour assurer ses missions de coordination technique de la réponse au VIH au niveau national, d’assurer son rôle de bénéficiaire principal des projets du Fond Mondial. Les échanges ont été très bons parce que ces propositions ont été acceptées par l’assemblée générale du CNLS. {Des conclusions de ces échanges ?} Ces échanges ont abouti à des conclusions qui permettent à la structure de continuer à fonctionner normalement. L’assemblée générale a accepté que ces domaines puissent avoir des cadres pouvant les remplir et aussi un personnel d’appui : au total seize personnes. Cette structure comprend la direction, telle qu’elle est faite, et aussi des cadres qui appuient la direction dans la gestion de cette réponse, avec des domaines clés qui paraissent importants : des domaines de programmation technique, des domaines de suivi-évaluation et des domaines de gestion financière. {Ne pensez-vous pas qu’avec ces seize personnes, vos prestations vont s’en trouver très réduites ?} Non, elles ne seront pas réduites. Cette structure proposée est chargée de coordonner les activités pour appuyer les différents acteurs avec lesquels nous avons de la collaboration. Et aussi pour remplir certaines missions, à l’exemple du plan stratégique que nous sommes en train de finaliser pour les cinq prochaines années. Cette structure paraît suffisante parce qu’il faut toujours faire l’équilibre entre les ressources dont on dispose et les ressources humaines qu’il faut affecter pour ces différentes missions. Si cette structure parvient à mobiliser des ressources importantes, rien n’empêcherait, dans le cadre d’élaboration des projets, de disposer de ressources supplémentaires. {Jusqu’à quand allez-vous continuer à travailler ?} L’assemblée générale nous en a donné la possibilité. Vous savez, rien n’est figé. Comme la structure a été acceptée, nous allons travailler avec celle-ci. L’assemblée générale était d’accord aussi pour qu’on puisse faire des évaluations périodiques pour justement voir s’il y a des problèmes qui nécessitent l’augmentation ou la réduction du personnel. Les conclusions étaient qu’on puisse continuer à travailler après le 31octobre 2011. Donc, maintenant, nous ne sommes pas limités ; ce qui est très rassurant. {Qu’en est-il de la santé financière du SEP/CNLS ?} Nous avons, certes, quelques difficultés financières pour le moment, mais qui ne sont pas, du tout, insurmontables. Maintenant, nous avons soumis une deuxième proposition pour une phase de trois ans. A côté de cela, nous nous préparons pour soumettre une proposition pour le onzième round. Nous sommes déjà dans une phase de négociation. Normalement quand on fait une proposition, il faut la défendre. Le gouvernement va aussi contribuer comme il le faisait auparavant, avec la décision de la réunion, il va certainement augmenter sa subvention. Nous sommes également informés qu’un programme du gouvernement américain va commencer à appuyer également le Burundi. Dans cette réunion, le Burundi s’est engagé à suivre de prêt ces questions financières pour que, au cas où l’un ou l’autre partenaire n’est plus en mesure de financer, le Burundi soit toujours prêt à prendre la relève, au moins pour certains volets prioritaires. {Est-ce que vous pensez qu’il en sera capable ?} Le Burundi en est déjà capable. Il donne quelques ressources financières. Sur le budget de l’état, il intervient dans la lutte contre le VIH/SIDA. Il intervient pour une certaine proportion dans l’achat des médicaments, des ARV et même contre les infections opportunistes. Ceci étant, le Burundi est aussi conscient, comme beaucoup d’autres pays d’ailleurs en Afrique, qu’il ne peut pas, à lui seul, subvenir aux besoins programmatiques de la lutte contre le SIDA. Ce qui importe, c’est qu’il continue à assurer sa part, et même à l’accroître ainsi qu’à mobiliser les ressources. On ne compte pas seulement sur le budget de l’Etat. Le plan stratégique que nous sommes en train d’élaborer est un outil de mobilisation qui, une fois terminée, sera présentée aussi au gouvernement et à ses partenaires pour que les cinq années à venir puissent être financées.

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