L’Association Burundaise de Lutte contre le Tabagisme (ABULUTA) a organisé ce jeudi 22 décembre 2011 au Foyer d’Accueil, une journée de réflexion sur le rôle de tout un chacun pour la mise en œuvre effective de la Convention Cadre de l’Organisation Mondiale de la Santé pour la Lutte Antitabac (CCLAT) et des effets néfastes de la publicité du tabac. Cette convention a été signée et ratifiée par le Burundi successivement le 21 mai 2003 et le 8 novembre 2005.
<doc2445|right>« L’interdiction globale de toute publicité en faveur du tabac, de la promotion et du parrainage comme outil efficace de lutte contre le tabagisme », constituait le thème du jour. Selon Lydia Kanyana, présidente et représentante de l’ABULUTA, malgré la ratification de cette convention par le Burundi, la consommation du tabac est encore loin de connaitre son déclin.
Elle indique qu’actuellement, il est connu que les victimes du tabagisme ne sont plus les seuls fumeurs mais aussi l’entourage immédiat des fumeurs. Pour elle, après six ans de ratification de cette convention, le Burundi devait la mettre en application et sauver la population visée par une mort lente à cause du tabac.
L’Etat ne devrait pas compter sur les taxes prélevées sur le commerce du tabac car, souligne-t-elle, les entrées sont de loin inférieures par rapport aux dépenses entrainées par les maladies causées par le tabac : « Une campagne de sensibilisation s’avère donc indispensable pour montrer et faire comprendre à la population les méfaits du tabac », suggère-t-elle en soulignant qu’il faudrait tout faire pour réduire au minimum aussi bien la demande que l’offre. Elle appelle les médias à être les porte-flambeaux de cette campagne en diminuant par exemple des publicités, des cinémas incitant la jeunesse à fumer le tabac.
Des obstacles dans cette lutte
L’objectif de la convention et de ses protocoles est de protéger les générations présentes et futures des effets dévastateurs de la consommation et de la fumée du tabac. Ceci en offrant un cadre pour la mise en œuvre des mesures de lutte antitabac par les parties au niveau national, régional et international. Cela permettra de réduire régulièrement et notablement la prévalence du tabagisme.
Or, déplore Mme Kanyana sa mise en œuvre demande l’arrêt des mesures législatives, exécutoires et administratives qui en facilitent l’application : « Le gouvernement du Burundi semble trainer les pieds car, la loi pour la lutte antitabac est encore en préparation. »
Ensuite, poursuit-elle, l’industrie du tabac au Burundi enregistre une croissance soutenue malgré quelques efforts du ministère la Santé : « Le nombre de fumeurs ne cesse d’augmenter surtout dans la jeunesse. La production locale ne cesse aussi d’augmenter. » Un autre handicap de taille est lié aux gros moyens financiers qu’exige ce combat.
La part du gouvernement reste primordiale
Les participants à cette journée de réflexion demandent que le gouvernement prenne le devant dans ce combat : « Il faut qu’il fixe par exemple des mesures interdisant les gens de fumer dans les places publiques et pénalise les publicités du tabac. Il faut aussi qu’il y ait une campagne de sensibilisation initiée par le gouvernement pour montrer les méfaits du tabac. Il faut enfin que la loi de lutte antitabac soit une priorité, ce qui entrainera la mise en application effective de la CCLAT. »
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{L’Association Burundaise de Lutte contre le Tabagisme (ABULUTA) est une organisation non gouvernementale qui a débuté ses activités en 2008. Elle est engagée à rendre vrai la réduction de la demande et de l’offre notamment par des actions de sensibilisation à l’endroit des jeunes où se recrute les futurs clients du tabac et aux responsables en charge de l’éducation des plus jeunes.}
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