L’association « Iteka kuri bose » cultive aujourd’hui des tomates sur 87 hectares. Leur usine de transformation, construite par la CAPAD, débute les activités fin avril. Ils vont produire des tomates concentrées contenues dans des sachets.
« Nous progressons puisque l’usine verra le jour d’ici un mois », se réjouit Télésphore Ngaruye, porte-parole de la coopérative « Iteka kuri bose », regroupant 60 cultivateurs (dont 21 femmes) de tomates de la commune Rugombo, province Cibitoke. Par hectare, précise-t-il, ils produisent plus de 30 tonnes de tomates. Et 1 kg coûte 1.500 Fbu à Rugombo. Pour Ngaruye, c’est en 2002 que 12 personnes ont créé une association portant le même nom que leur coopérative. Ils ne voulaient pas cultiver séparément. En plus, poursuit Ngaruye, c’était pour chercher ensemble du fumier, des intrants, la main d’œuvre, les paniers pour la récolte, etc. D’après lui, ils avaient demandé à maintes reprises aux autorités d’implanter une usine de transformation de leurs tomates, mais en vain. Or, une partie de leur récolte s’abîmait lors du transport à Bujumbura. Aujourd’hui, ils ont demandé à la Confédération des Associations des Producteurs pour le Développement agricole (CAPAD) de construire pour eux, une usine à Rugombo : « Vers fin avril, nous comptons commencer les activités de transformation de tomates concentrées. L’électricité s’avère nécessaire à cet endroit, elle est en cours d’installation. » Les engrais chimiques causent pourtant de problème La CAPAD leur a cherché en 2010 un expert en culture de tomates à l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU) pour leur dispenser une formation en la matière. Après la transformation de ces tomates, Télesphore Ngaruye souligne que les gens de son coin consommeront désormais des tomates industrielles. Il estime aussi que sa coopérative les vendra aux alimentations de Bujumbura : « Avec l’aide de la CAPAD, nous sommes déjà en train de penser à exporter nos tomates concentrées à l’étranger. » Ils ont, pourtant des problèmes d’engrais chimiques : « Via le CAPAD, nous avions demandé à l’Etat de nous fournir 500 tonnes d’engrais, mais nous n’avons eu que 200. » Le porte-parole d’« Iteka kuri bose » demande au gouvernement de soutenir des initiatives agricoles, sources du développement durable.
« Des membres satisfaits »
Un des membres de cette coopérative se réjouit de faire partie de « Iteka kuri bose ». Parce que, explique-t-il, ce n’est pas le volet agricole seulement qui unit les membres de cette coopérative, mais également la solidarité : « Quand un des membres ou son ayant droit tombe malade, soit on lui fait une avance ou on le fait soigner. » Pour celui-ci, s’il cultivait les tomates isolément, il ne bénéficierait jamais de ces avantages. Une femme, membre de cette coopérative depuis qu’elle est encore une association en 2002, affirme avoir beaucoup gagné: « On a mis ensemble beaucoup d’expériences; ce qui nous a poussés à produire beaucoup. » Elle applique même les techniques agricoles qu’elle a apprises de l’expert de l’ISABU dans ses propres champs.