Des albinos de la commune Kanyosha ont créé une association de menuisiers. Ils ont intégré des non-albinos pour consolider leur action.
<doc2442|left>Tout au début de sa création en 2008, chaque albinos membre de Ramandamure cotisait mensuellement 250 Fbu, « pour avoir les premiers frais de fonctionnement », explique Anicet Bangirinama, un des membres fondateurs de l’association Ramandamure. A l’époque, l’association compte 16 membres. Ils ont aussi admis 16 membres non-albinos. L’association a, la même année, acheté une chèvre et un bouc. Aujourd’hui, ils en ont 10.
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En mai 2011, ils ont confectionné un projet de menuiserie, selon M. Bangirinama : « L’ONG RCN Justice et Démocratie nous a payés un formateur pour trois mois, de juin à août. » Tous les 32 membres de Ramandamure ont été formés. Cependant, six seulement (3 albinos et 3 non-albinos) travaillent bénévolement à la menuiserie, et bénéficient d’une restauration à midi. Les menuisiers de l’atelier de cette association produisent des chaises, tables, portes et fenêtres.
Une chaise coûte, selon les catégories, 12.000 Fbu, 15.000 Fbu et 20.000 Fbu. Quant aux tables, il existe trois catégories et chacune coûte 15.000 Fbu, 40.000 Fbu et 70.000 Fbu. Ils fabriquent aussi deux sortes de portes dont les prix unitaires sont respectivement 25.000 Fbu et 40.000 Fbu. Ils produisent également des fenêtres valant de 15.000 Fbu à 35.000 Fbu. Depuis le mois de juin (début de leur formation), ils ont déjà confectionné 18 chaises, 3 tables, 6 portes et 8 fenêtres. Ils ont commencé avec 220 planches octroyées par RCN Justice et démocratie. Une planche coûte 5.000 Fbu.
Les critères de choix de ces 6 menuisiers ont été l’âge (entre 15 et 40 ans), ainsi que la disponibilité. Mais, comme le formateur leur a appris seulement la fabrication de simples chaises, tables, portes et fenêtres, Anicet Bangirinama demande que d’autres bienfaiteurs leur payent la formation en confection d,es salons et divans.
L’association et ses difficultés
Ramandamure date de 2008, juste au début des massacres des albinos, se souvient M. Bangirinama. L’adhésion des membres non-albinos dans cette association n’est pas un fait du hasard, explique-t-il : « Nous voulions qu’ils comprennent réellement nos problèmes, parce que souvent ils nous discriminaient. »
Selon lui, la plupart des albinos membres de Ramandamure sont issus des familles pauvres : « Il leur est difficile d’accepter de travailler bénévolement et ont tendance à chercher des emplois payants ailleurs. Et nous craignons de perdre une main d’œuvre qualifiée. » Aussi, les non-albinos ne bénéficient pas de parapluies, casquettes et lunettes comme les albinos : « Dans ce cas, ils se sentent discriminés. Or, ce matériel est destiné uniquement aux albinos parce que leurs yeux ne résistent pas au soleil. »