<doc516|right>Deux événements majeurs marquent cette semaine : le procès sur la tuerie de Gatumba et le message fort des évêques catholiques du Burundi. Sur la tenue du procès, saluons le parquet qui permis la retransmission en direct des débats au public massé aux alentours du parquet.
Ainsi, tout le monde a pu suivre, prendre connaissance des noms de ces hauts cadres de la police cités par les accusés. Les avocats de la défense ont demandé que ces officiers soient entendus car les faits qui leur sont reprochés sont graves. Dans l’affaire de Gatumba, des policiers sont cités nommément par accusés d’être impliqués, sinon d’être commanditaires des assassinats.
Normalement, la police est là pour protéger les citoyens. C’était une occasion en or pour ces policiers de présenter leur défense, d’être éventuellement blanchis si innocents. Apparemment, le juge n’a pas osé faire ce pas, malgré l’insistance des avocats de la défense. Les condamnations ont été prononcées en l’absence des avocats qui n’ont pas voulu, disent-ils, « cautionner cette parodie de justice ».
Ce procès a montré que la justice a « une ligne rouge » qu’elle n’ose pas encore franchir. Ce procès confirme qu’il existe dans ce pays des personnes « intouchables », même lorsqu’elles sont accusées des pires délits : crimes contre l’humanité.
Mais tout n’est pas négatif dans ce procès. En autorisant un procès public, le parquet a tout de même pris à témoin le peuple burundais : on a tout entendu. On sait. Peut-être c’est un message, une forme de résistance de nos juges… Ne fut ce que pour cela, nous devrions leur dire merci même si on peut regretter qu’ils ne soient pas allés jusqu’au bout et convoqués les hautes personnalités citées. Ce qui est impossible aujourd’hui ne le sera pas peut-être demain.
Enfin, saluons le message fort des évêques catholiques qui donnent des pistes concrètes pour le retour de la paix au Burundi. Signe des temps ? Même le porte-parole du gouvernement a remercié l’Eglise catholique pour son message. « Tonton », d’habitude si volubile, était très sobre et mesuré dans sa déclaration…