Dimanche 22 décembre 2024

Économie

Olucome remonté contre le projet de suppression des institutions anti-corruption

04/05/2021 5
Olucome remonté contre le projet de suppression des institutions anti-corruption
Rufyiri : «Ce projet de loi de suppression des institutions anti-corruption viole les conventions internationales»

L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité, le 29 avril, le projet de loi portant suppression des institutions de lutte contre la corruption : la Brigade spéciale, la Cour spéciale anti-corruption et son parquet général. L’Olucome décrie cette démarche.

L’objectif de ce projet de loi est de « décentraliser les institutions judiciaires anti-corruption auprès de la population ». Il prévoit notamment la création des chambres anti-corruption au sein des Tribunaux de Grande Instance, chargées de traiter tous les dossiers relatifs à la corruption. La création des sections anticorruption au sein des Parquets, chargées de recevoir les plaintes relatives à la corruption.

Pour l’Olucome (Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques), ce projet de loi est une violation flagrante de la Constitution qui prône le respect des conventions internationales que le Burundi a ratifié.

Il parle de la convention de l’ONU contre la corruption et la convention africaine pour la prévention et la lutte contre la corruption, ratifiées par le gouvernement burundais en janvier 2005.

Une énorme régression…

D’après Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome, le Burundi vient de faire une régression considérable en matière de bonne gouvernance, de transparence et de lutte contre la corruption. D’autant plus que même le ministère de la Bonne gouvernance, qui était chargé de ces institutions anti-corruption a été supprimé.

Et de signaler que ce ministère avait été mis en place sur recommandation de l’Accord d’Arusha car les négociateurs avaient constaté que le plus grand problème du Burundi était celui de mauvaise gouvernance et de transparence.

Selon M. Rufyiri, avec un tel projet de loi, la justice, l’administration burundaise et toutes les institutions en charge de la transparence de la vie publique ne fonctionneront plus convenablement. « Le pays va par conséquent être dans le viseur des partenaires et des bailleurs internationaux et cela peut avoir des conséquences sur les financements»

Le président de l’Olucome fait savoir que tous les 5 ans, tous les pays, y compris le Burundi, sont évalués sur la mise en application des deux conventions internationales anti-corruption.

Le dernier rapport de ces évaluations recommandait au Burundi l’amélioration des institutions anti-corruption mais pas la suppression. D’après lui, l’on demandait aussi la suppression des privilèges de juridiction pour que tous les corrompus soient jugés par des institutions spécialisées.

« Mais au lieu de se conformer aux recommandations de l’ONU, le Burundi décide de supprimer purement et simplement toutes les institutions», déplore-t-il ce militant de la lutte-anticorruption.

Forum des lecteurs d'Iwacu

5 réactions
  1. Gacece

    Qu’y a-t-il de mal si on abolit les institutions qui sont là et qui n’ont pas données des résultats attendus?

    L’important est qu’on mette en place une ou de nouvelles structures plus efficaces. Il faudra attendre et les juger à leurs résultats.

    Et il ne faut pas négliger que la compétence et le choix d’abolir telle loi ou telle institution appartiennent aux membres de l’Assemblée Nationale. Dans un pays souverain, des entités étrangères n’ont pas le droit de dicter la façon dont le pays est géré.

    • Balame

      On avait mis une structure, une loi inscrite dans la Constitution: Tout mandataire, Tout Directeur Général doit déclarer ses biens à l’entrée en fonction et à la sortie. Cela n’a jamais été fait et nul ne semble s’en offusquer.
      Pour combattre la corruption , il doit y avoir une vision et un engagement sans failles

    • Gacece

      @Balame
      Si cela n’a pas fonctionné, c’est que les structures actuellement en place ont échoué dans leurs missions. Un changement, à condition qu’il soit efficace et accompagné d’une volonté et d’un engagement « sans failles » des autorités actuelles et futures, pourrait être la solution… et aboutir à de meilleurs résultats. Attendons pour voir.

      • Aloys Gisho

        Croisons les doigts, prions et encourageons toutes les mesures de lutte contre la corruption prises par Leta Nkozi et Mvyeyi.
        Dans 5 ans, nous ne serons plus parmi les plus corrompus au monde.
        Mon voeu (pieux)

      • Gacece

        @Aloys Jisho
        Je détecte un peu de sarcasme!… mais moi c’est vous que je veux encourager! Pour que vous ne croisiez ni les doigts, ni les bras. Continuez surtout à rapporter ce qui ne va pas!
        Qui sait? Quelqu’un votre « Leta Nkozi et Mvyeyi » pourrait le remarquer et décider d’en faire quelque chose de positif!

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