A l’occasion de la journée internationale des ONG célébrée le 27 février de chaque année, l’Observatoire de lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome) déplore le fait que certains dirigeants considèrent les ONG comme des ennemis du pouvoir. Il les appelle à accepter des critiques constructives.
« Comme cadeau de cette journée internationale des ONG, l’Olucome demande au gouvernement du Burundi de relâcher les cinq défenseurs des droits humains emprisonnés à la prison centrale de Mpimba et une journaliste détenue à la prison de Muyinga », indique Gabriel Rufyiri, président de l’Olucome.
Il fustige le fait qu’il y ait encore au Burundi des dirigeants qui considèrent les organisations non gouvernementales (ONG) comme des ennemis du pouvoir. « Ceux qui disent cela ne savent pas le rôle des ONG ».
Pour lui, les ONG ont un rôle important en matière de réconciliation, de consolidation de la paix, de conseiller des dirigeants.
Il rappelle que les ONG sont des organisations des citoyens qui défendent les droits humains en général surtout des vulnérables, combattent les injustices sociales de toute sorte, les emprisonnements abusifs ainsi que le traitement inégal de certaines catégories des gens.
Il apprécie un léger mieux dans la fonction des ONG au Burundi depuis 2020, mais déplore qu’il y ait encore une peur généralisée chez les médias qui opèrent au Burundi et chez les citoyens.
Il rappelle qu’avant 2015, les ONG travaillaient normalement : « Entre 2015-2020, il y a eu un rétrécissement de l’espace civique, de droit de réunion, le droit d’association et des droits humains en général ».
Selon Gabriel Rufyiri, c’est déplorable que des ONG radiées en 2015 ne soient pas encore autorisées à reprendre leurs activités auprès de la population : « Avoir plus de 200 journalistes et 200 défenseurs de droits humains en exil ne donne pas une bonne image au pays ».
Le président de l’Olucome demande au gouvernement de faire tout son possible pour que ceux qui sont en exil puissent regagner le Burundi librement.
Pour lui, les dirigeants doivent apprendre à accepter des critiques, surtout des critiques constructives qui poussent les dirigeants à améliorer leur gouvernance : « Nous voulons tous bâtir un système national ayant pour socle l’intégrité afin de servir les citoyens ».
Les cinq défenseurs des droits humains ont été arrêtés ce 14 février par le Service national de renseignements à l’aéroport international Melchior Ndadaye alors qu’ils s’apprêtaient à se rendre en Ouganda pour une réunion avec leurs partenaires.
Ils ont été transférés à la prison centrale de Mpimba le 16 février. Ce 27 février, ils ont comparu devant la chambre de conseil du tribunal de grande instance de Ntahangwa.
Rappelons que le gouvernement du Burundi a suspendu, en 2016, une dizaine d’associations de la société civile burundaise dont la Ligue burundaise des droits de l’Homme « ITEKA », l’Union burundaise des Journalistes (UBJ), le Forum pour le renforcement de la société civile (FORSC), l’Association Burundaise pour la protection des droits humains et des personnes détenues (APRODH) et l’association, Action Chrétienne contre l’Abolition de la torture (ACAT).