La banque centrale aurait imposé à la Kenyan Commercial Bank – KCB de revoir à la hausse son taux débiteur de 12 % à 18%. Toutefois, le directeur commercial de la banque, Régis Ntambutso, dément ces accusations.
<doc7087|left>La nouvelle banque kényane KCB installée à Bujumbura depuis l’été dernier, aurait voulu prêter de l’argent à un taux d’intérêt inférieur ou égal à 12%. C’est en tout cas ce qu’affirment certaines sources qui avancent, à titre illustratif, que des membres du personnel de la Brarudi ont eu des crédits à ce taux. Cependant, la mise en application de ce taux aurait fait long feu. « La banque centrale aurait imposé à la KCB de revoir à la hausse son taux pour s’ajuster aux taux des autres banques. Et maintenant, le taux est à 18%, la moyenne appliquée dans les banques locales. »
Nos sources estiment que la BRB outrepasse son rôle, car « le secteur bancaire est libéralisé depuis plusieurs années. » Et S.N. de s’interroger : « A quoi bon alors laisser les banques proliférer sans leur permettre la concurrence ? » D’autres informations recueillies indiquent que la KCB aurait même été contrainte d’adhérer à l’association des banques, ce qui ne l’autorise pas à fixer ses taux comme elle l’entend.
« Le taux dépend du type de crédit, du coût de l’argent… et il est négocié »
Concernant la hausse du taux débiteur, Régis Ntambutso, directeur commercial de la KCB, réfute : « Le taux n’est pas fixe et les différents produits ont des taux spécifiques. Le taux peut être de 13%, 15%, ou 16% pour le crédit groupe, suivant les cas. C’est ce qui s’est passé en ce qui concerne la Brarudi », indique-t-il. Et de préciser que la base est de 18%, mais que des négociations entre client et banquier sont possibles : « Il y a des taux spéciaux pour le crédit groupe. Par ailleurs, la banque peut diminuer le taux débiteur pour gagner la confiance des clients (groupes) des autres banques.» Par ailleurs, M. Ntambutso signale que ni la BRB, ni l’association des banques, n’entre dans la fixation des taux d’intérêts comme certaines gens le pensent. « Nous nous associons aux autres banques car c’est à travers ce cadre que nous pouvons faire nos revendications auprès du ministère des Finances ou de la BRB. Ou alors, l’association nous aide quand il faut faire des innovations dans le secteur. »
Interrogée, Geneviève Buzungu, secrétaire exécutif de l’association des Banques et Etablissements financiers du Burundi(ABEF) , confirme que la fixation des taux d’intérêt n’entre pas dans leurs prérogatives. « Depuis que la BRB a libéralisé le secteur, il revient à chaque banque de fixer ses taux d’intérêt », mentionne-t-elle.
Quant à la concurrence sur le marché bancaire burundais, le directeur commercial soutient qu’elle existe bel et bien. « Actuellement, il y a plus de dix banques opérant sur le marché et elles n’appliquent pas les mêmes taux. Ils sont à 17%, 18% même 20% suivant les banques », explique-t-il. Et de conclure : « Les taux sont fixés en tenant compte du coût de l’argent (ndlr. Taux de refinancement à la BRB), de la marge bénéficiaire de la Banque, et des facilités que la Banque veut offrir à ses clients. »
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