Le mois d’Octobre est un temps particulier dans l’histoire du Burundi. C’est le mois d’un double assassinat politique : le 13, Louis Rwagasore et le 21 Melchior Ndadaye. L’un est considéré comme notre héros du recouvrement de notre indépendance nationale et le second comme le héros de la lutte pour la démocratie.
Il y a peu, j’ai composé un poème en l’honneur de l’un. En me relisant, je fus profondément surpris de constater qu’il était tout aussi valable pour l’autre. Aussi, en l’honneur de nos deux héros, voici ces quelques vers composés un jour de Novembre 2011:
{DIS-MOI
Dis-moi,
Par quelle magie du cœur
Vais-je leur dire qui tu fus ?
Dis-moi les mots, dis-moi le regard juste
Fais que je dénude le vécu sans être obscène
Que mes cris ne se confondent à une stérile divagation !
Dis-moi,
Comment conter sans compter
Les espoirs nourris, les rêves éveillés et sculptés ?
Dis-moi, même susurré, ce que tu n’as jamais dit
Et qui pourtant fut ton empreinte et ta signature
A chaque pas posé. A chaque action osée.
Dis-moi,
Comment vivre sans toi
Et pourtant ne respirer que toi, ne penser que par toi ?
Dis-moi que ta souffrance n’a pas été cette profanation du corps
Mais bien l’audace de croire que toi parti, tu nous quittais.
Dis-moi,
Comment cheminer encore et encore
En chantant que demain brillera malgré la nuit pesante ?
Dis-moi, je t’en prie, où puiser la force de croire et de construire ?
Car nos enfants et leurs enfants, eux, sont prêts pour l’aventure.
Car leurs enfants et nos enfants, déjà, avancent à grands pas.
A ton rythme !}