Une fusion des institutions ou des entreprises est peut-être l’une des expériences les plus stressantes pour les employés et les employeurs. Un décret présidentiel signé le 24 mai 2019 a mis en place l’Office burundais de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction (OBUHA).
Ce dernier a fusionné six institutions : la Direction générale de l’urbanisme et de l’habitat, le Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics (LNBTP), la Direction générale du bâtiment, la Régie des Services techniques Municipaux (Setemu), l’Encadrement des Constructions sociales et Aménagement des Terrains (ECOSAT) ainsi que la Société Immobilière Publique (SIP).
Cette superstructure, ne pouvant pas réintégrer tous les employés issus des anciens organismes, devrait recourir à d’autres mécanismes pour éviter les frustrations. Notamment la possibilité d’être affecté à la Fonction publique ou d’obtenir une retraite anticipée, par exemple.
Malheureusement, la montagne semble accoucher d’une souris. Des anciens travailleurs des Setemu et du LNBTP se sont confiés à Iwacu. Ils s’insurgent contre le ministre en charge des Infrastructures qui, dans une ordonnance, refuse d’octroyer la retraite anticipée aux employés plus âgés et exige leur affectation à la Fonction publique.
« Comment demander à un employé, à quelques mois de prendre sa retraite, d’intégrer la Fonction publique ? » Ils menacent de porter l’affaire devant la Justice. Ils s’appuient sur l’article 96 du Code du travail qui stipule que lorsqu’il y a substitution d’un employeur notamment par fusion… tous les contrats de travail en cours au jour de la substitution subsistent entre le nouvel employeur et le personnel.
Et le tribalisme s’invite dans le débat ! Certaines personnes non retenues par l’OBUHA, quoique minoritaires, estiment que ce dernier recrute sur base politique surtout. Et un média en ligne d’enfoncer le clou : « Agissant par procuration, l’OBUHA a bien pris une partie du personnel – ethniquement politiquement correcte – et le reste ne sait plus aujourd’hui à quel saint se vouer. »
Pour plus d’efficacité ou à la recherche de nouveaux développements, l’Etat peut fusionner plusieurs entreprises, vacillantes ou pas, pour créer une nouvelle entité plus dynamique et viable. Lorsque de tels grands changements arrivent, stress et insécurité peuvent soudain prendre le dessus chez les employés menacés de perdre leur travail. Un terrain d’entente s’impose entre l’employeur et les employés. Pour le cas d’espèce, l’engagement de trois ministères de tutelle pour trouver une issue acceptable à leurs anciens travailleurs est à encourager. Mais, ce n’est pas suffisant, étant donné qu’il y en a qui se voient déjà dans la rue. L’employeur ne doit pas tourner le dos à leurs doléances. Les employés qui ont intégré la Fonction publique ont, à leur tour, fait montre de courage. Un dialogue entre le nouvel employeur et les travailleurs qui ne sont pas encore rétablis dans leurs droits est plus que nécessaire. Mais de grâce, évitez des manipulations politiciennes…
Mais la fonction publique va les affecter ou?
La gestion des parcelles est source de biturire juteux. Avec la corruption on ne donne cela qu’aux gens venant de Rutovu
On peut supposer que le gouvernement n’a pas pris la mesure de regrouper les services sans étude préalable. Les cadres qui ont travaillé sur ce dossier devraient être reconvoqués et analyser les problèmes qui n’ont pas été approfondis et proposer des mesures de correction. L’erreur est humaine, par contre ne pas la corriger devient condamnable.
Les manipulations politiciennes existent et existeront toujours. Le rôle d’un Etat de droit est de leur couper l’herbe sous le pied avec des actions concrètes qui satisfont la population ou les personnes lésées dans leurs droits.