Le président et représentant légal de l’OBP (Observatoire burundais des prisons) affirme que les prisons du Burundi sont surengorgées à près de 300%. Une déclaration faite lors d’une séance de publication du rapport sur la situation actuelle de ces lieux de détention au Burundi, ce vendredi 20 avril.
<doc3679|left>Selon Audace Gahiga, représentant légal de l’OBP, le rapport sur la situation des prisons au Burundi de l’année 2011 montre que sur une capacité d’accueil de 4050 détenus, les prisons en comptent plus de 10000 : « Il est plus fréquent de rencontrer dans diverses prisons des détenus qui couchent par terre, sur des herbes qu’ils mettent dans des sacs en polystyrène. » D’autres, continue-t-il, couchent par terre sur des barres de fer sur lesquels le détenu a posé des planches. Le tout servant de lits », déplore-t-il.
M. Gahiga précise que cette situation entraîne beaucoup de conséquences fâcheuses, notamment le manque d’hygiène, l’insuffisance des soins de santé et de l’alimentation.
Les mesures d’amélioration des conditions de détention
En outre, M.Gahiga précise que plus de 50% des détenus sont des prévenus. La liberté provisoire étant l’intérêt du prévenu, ce dernier devrait, pour M. Gahiga, en bénéficier si les conditions requises sont remplies : « Cette mesure, prise par ordonnance du juge ou par le magistrat instructeur, permettrait de décanter cette surpopulation des prisons», explique-t-il.
Il ajoute aussi que la libération conditionnelle, octroyée au condamné par le ministère de la Justice pour bonne conduite, est aussi une mesure de désengorgement des prisons.
Des recommandations face aux conditions carcérales
L’OBP demande au gouvernement de respecter les engagements internationaux signés par lui en rapport avec les régimes carcéraux. Il lui demande aussi une adaptation des prisons aux normes internationales : « Les conditions carcérales doivent tenir compte des catégories particulières telles que les femmes, les détenus étrangers, les malades du Sida au stade avancé, etc.», souligne M. Gahiga.
Les recommandations vont aussi à l’endroit de la direction générale des affaires pénitentiaires pour former son personnel et le diversifier pour une meilleure surveillance.