Après beaucoup d’années d’une lutte acharnée et de patience pour que la société reconnaisse la valeur de leur travail, les artistes poussent un ouf de soulagement après le décret présidentiel mettant en place l’Office Burundais des Droits d’Auteurs (OBDA). Quelques réactions.
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« C’est fini la récréation. Il nous appartient, nous artistes-musiciens, de montrer ce dont nous sommes capables et nous devons le mériter », déclare Bruno Simbavimbere, alias Member, président de l’Amical des Musiciens du Burundi. L’étape suivante, poursuit-il, sera de sensibiliser les musiciens pour qu’ils ne croisent pas les bras et attendent la manne venant du ciel. « Il sera aussi question de faire pression sur le ministère ayant en charge la culture pour faire appliquer ce décret », ajoute-t-il.
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Pour le musicien Kaka Boney, auteur du morceau « Ibiciro » (Les Prix), largement diffusé sur toutes les radios du pays, la valeur du travail de l’artiste burundais est finalement reconnue : « Nous semions et d’autres s’amusaient à récolter. Désormais, nous allons essuyer notre sueur avec le fruit de notre travail. »
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Selon Ngabo Léonce, un artiste burundais d’expérience internationale, l’effort du gouvernement est louable. Mais il fait un clin d’œil aux artistes : « Qu’ils ne se pressent pas. Il y a encore le bureau de l’OBDA qu’il faudra mettre sur pied pour la mise en application du décret présidentiel.
Ainsi, selon lui, les artistes eux-mêmes doivent s’investir activement pour arracher ce joyau : « Certains d’entre eux fabulent et croient qu’ils vont devenir automatiquement des millionnaires. Je leur demande la patience et la vigilance parce que ça prendra du temps pour bien s’appliquer », conseil l’auteur de la célèbre chanson ‘’Sagamba Burundi’’ et de ‘’Gito l’Ingrat’’, un film plusieurs fois primé dans le monde.
Ainsi, il souhaiterait que le nouveau bureau soit dirigé par une personne ouverte aux arts, lobbyiste, dynamique pour mener à bien cette mission.