Dans sa déclaration du 6 février 2014, « Burundi : une crise institutionnelle qui menace la paix, la stabilité et la démocratie du pays », l’Observatoire de l’Action Gouvernementale en donne la genèse et fait des recommandations.
Cette crise, affirme l’OAG, est consécutive à la décision du ministre de l’Intérieur de changer irrégulièrement la direction de l’Uprona. Aussitôt annulée par le 1er vice-président de la République, suivie de la destitution de ce dernier et les démissions en cascade des trois ministres issus du parti Uprona. Selon l’OAG, cette décision s’inscrit dans une stratégie du parti au pouvoir, le Cndd-Fdd, de dominer tout l’espace politique, en affaiblissant tous les autres partis politiques, à travers la création de deux ou plusieurs ailes de ce parti.
En y regardant de près, poursuit l’Observatoire, cette crise est consécutive à la volonté du président de la République de réviser la constitution au forceps, en faisant fi de toutes les recommandations émises par des franges diverses de l’ l’opinion nationale et internationale. Selon l’OAG, ces démarches visent aussi à faire taire les critiques contre les lois sectaires, comme celle portant missions, composition, organisation et fonctionnement de la CNTB et sur la Cour spéciale des Terres et Autres Biens. Dont certaines dispositions sont jugées inconstitutionnelles et qui portent en elles des germes de division.
« Le forcing et le diktat au lieu du dialogue »
L’OAG ne s’en arrête pas là. Le ressort de cette inquiétante dégradation de la situation est dû au sérieux déficit de dialogue entre le pouvoir et les autres acteurs politiques. Et à une volonté politique à peine voilée de jeter l’Accord d’Arusha aux oubliettes. En dépit des avancées déjà enregistrées, ajoute-t-il, le gouvernement et le parti au pouvoir semblent plutôt opter pour le forcing et le diktat au lieu du dialogue et du compromis prônés par l’Accord d’Arusha et la Constitution. L’OAG dresse alors une liste de recommandations.
Au président de la République de, notamment arrêter l’immixtion de l’Exécutif dans l’organisation et le fonctionnement des partis politiques et la justice, de s’interdire de réviser la Constitution et le Code électoral en dehors de ce que les acteurs sociopolitiques se sont convenus lors de l’atelier tenu par le Parlement. Aux partis politiques d’encadrer et de discipliner leurs militants en particulier la jeunesse, de promouvoir la tolérance et le respect de l’autre. A la communauté internationale, de rester attentive à l’évolution de la situation politique au Burundi, en général, et du processus électoral, en particulier. A la population, de rester seine, unie et solidaire, de barrer la route à tout acteur qui tenterait de l’instrumentaliser contre la paix sociale, la réconciliation nationale et la tolérance politique.