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Nzarabu, fin d’un feuilleton, et réactions

08/03/2014 2

Un bref rappel

Dimanche 18 septembre 2011 : 39 personnes sont massacrées à Gatumba au bar ’’Chez Les Amis’’. 21 personnes dont Nzarabu seront arrêtées. Selon ce témoin gênant, le SNR lui avait confiée la mission d’aller à l’est de la RDC pour attirer un certain Carmel Mukono (Claver Nduwayezu) dans un guet apens à Gatumba. Ce dernier avait également été dépêché au Congo par les mêmes services pour neutraliser Agathon Rwasa et ses hommes.
Jeudi 27 septembre 2011 : Un rapport confidentiel du SNR sur le massacre de Gatumba affirme que le leader historique des FNL, Agathon Rwasa est le planificateur de ce massacre.
Mercredi 14 décembre 2011 : Le procès des 21 personnes poursuivies dans cette affaire s’achève dans la confusion. Les avocats de la défense quittent la salle avant le réquisitoire. Ils estiment que le procès est bâclé car l’agent du SNR Kazungu et de l’officier de Police Désiré Uwamahoro n’ont pas comparu.
Jeudi 2I novembre 2013 : Audience publique à la Cour d’appel de Bujumbura. Tous les prévenus sont présents sauf Nzarabu. Ils réclament la comparution de ces personnalités ci-haut citée mais la cour rejette la demande.
Vendredi le 28 décembre 2012 : Selon l’Aprodh, des agents du SNR exfiltrent Nzarabu de la prison de Rumonge.
Janvier 2013 : Nzarabu est en cavale.
Dimanche le 2 mars 2014 : Innocent Ndikuriyo alias Nzarabu est tué à Vugizo.

Réactions à la mort de Nzarabu

Agathon Rwasa : « Cet homme est sorti de la prison dans des circonstances inexpliquées et la lumière n’a pas été totalement faite sur son évasion » ©Iwacu
Agathon Rwasa : « Cet homme est sorti de la prison dans des circonstances inexpliquées et la lumière n’a pas été totalement faite sur son évasion » ©Iwacu

Agathon Rwasa trouve qu’il y a anguille sous roche dans ce dossier. Il rappelle qu’au lendemain de l’attaque, les services secrets burundais avaient estimé que le massacre de Gatumba avait été préparé par lui, puis exécuté sous les ordres d’Antoine Bariyanka, alias Shuti : « Ils n’avaient même pas attendu les conclusions de la commission d’enquête. » Et d’ajouter qu’il n’est pas exclu que l’attaque de dimanche n’ait été qu’une occasion pour les vrais coupables de faire disparaître un témoin gênant : « Cet homme est sorti de la prison dans des circonstances inexpliquées et la lumière n’a pas été totalement faite sur son évasion. »

Iwacu a contacté Pierre Claver Mbonimpa, président de l’Aprodh, pour qu’il s’exprime mais en vain. Toute fois, au lendemain de l’évasion de Nzarabu, M. Mbonimpa avait parlé d’un montage destiné à incriminer des opposants, des activistes des droits de l’homme dont lui-même et des journalistes dans le carnage de Gatumba.

Du côté des rescapés de l’attaque de Gatumba, les réactions sont mitigées. P.H., habitant la commune urbaine de Kamenge estime que la mort de Nzarabu a l’odeur d’un coup monté pour effacer définitivement les traces d’implication de certains responsables du pays dans ce dossier : « Après son évasion si évasion il y a eu, Nzarabu a raconté dans un média local que ces agents lui avaient demandé de charger certaines personnalités. » Pour ce rescapé, justice est loin d’avoir été rendue.
Jean-Pierre Burikukiye, habitant Gatumba se réjouit : « J’ai été blessé au cours de cette attaque et j’ai passé six mois à l’hôpital, j’ai des cicatrices partout. » Pour lui, justice est faite.

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. borntomakelovenotwar

    Et que dites-vous du Major ZIGIZA mort sur place et que vous reconnaissez qu’il avait fui avec une mitrailleuse pour collaborer avec les Nzabampema et Nzarabu ? Au Burundi, à vouloir trop diaboliser l’État, l’Opposition et ses médias passent pour des incapables. Dommage qu’on n’a toujours une vraie éventuelle alternative. La version la plus plausible serait que ce Nzarabu arait été ex-filtré par l’Aprodh et associés en quête d’un procès équitable, parce que de toutes les façons, il y a des intérêts et des personnalités à couvrir dont Rwasa. Indemne ! -comme il est protégé dans ce cas, et Gatumba – Banyamulenge ? Qui accuser ?

  2. Niyonkuru

    C’est après la mort de Nzarabu que j’ ai définitivement conclu que les attaques rebelles dont on nous parle depuis un certain temps sont de grossiers montages. Shame on you spécialistes des montages.
    L’armée burundaise avait jusqu’ a présent essaye de rester a l’ écart de ces montages ridicules, mais cette fois-ci elle a mordu le hameçon. A quel prix l’ armée a t il accepté de jouer le sale jeu du SNR?

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