Cinq personnes sont déjà mortes de faim au village de paix de Nyarunazi dans la commune de Buhinyuza, alors que cinquante ménages ont fui les lieux.
<doc3658|right>Épuisés par la disette, nombreux habitants du village de paix de Nyarunazi s’expriment par des gestes. Ils n’ont pas de quoi à mettre sous la dent. Depuis leur installation dans ce village, ils n’ont jamais reçu de terres à cultiver : « L’administration nous a donné seulement cinq hectares de terres non fertiles pour 300 ménages formés de 1.500 personnes. Nous vivons dans l’indigence totale et voilà que la sécheresse vient empirer les choses depuis janvier », se lamente Joseph Mbata, responsable de ce village. D’après lui, pour survivre, ils cultivaient les terres de leurs voisins hors du village. Mais depuis la sécheresse observée depuis janvier, il n’y a plus de travaux champêtres.
Des conséquences fâcheuses
Selon la Croix Rouge, antenne Muyinga, cinq personnes sont déjà mortes, cinquante ménages ont fui le village et les enfants ont été abandonnés par leurs mères en fuyant. La plupart sont atteints de la tuberculose, la kwashiorkor et la malaria. Les porteurs du VIH/sida ne sont pas aussi épargnés.
« Sur 29 malades du sida déjà identifiés, 20 ont interrompu de prendre les anti- rétroviraux qui demandent assez de nourriture », constate Brigitte Nduwimana , une malade qui ne sait plus à quel saint se vouer.
L’administration aussi dépassée
L’administrateur de la Commune de Buhinyuza, Fleurette Dukundane, dit avoir soumis la question à ses supérieures dont le gouverneur de la province. « C’est pour solliciter une aide urgente en vivres et surtout le minimum de terres cultivables surtout pour certains ménages qui ont fui le pays en 1972 », affirme Dukundane. Les villageois se disent être oubliés :
« On nous a installés dans des maisons sans toutefois nous donner de quoi survivre. Notre village de paix a été transformé en village de pleurs »
Au moins, 30 ménages grèvent une fois la semaine devant le bureau de la commune réclamant à manger. L’administration se retrouve impuissante devant cette situation pour une commune dont la santé financière n’est pas bonne. Elle envisage s’adresser aux confessions religieuses pour une éventuelle assistance en vivres.