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Nyanza-Lac : le partage égal est possible. Et d’autres réactions …

05/06/2013 Commentaires fermés sur Nyanza-Lac : le partage égal est possible. Et d’autres réactions …

Un reporter d’Iwacu s’est rendu à Nyanza-Lac. Là, contrairement à ce qu’avance Mgr Babonanira, la CNTB a pu partager équitablement des terres. <doc3036|right>« La Commission nationale terre et autres biens (CNTB) a résolu plusieurs cas de conflits fonciers», affirme Josué Manyurane de la colline Bukeye à Nyanza-Lac. Selon lui, cette localité a connu un soudain afflux de rapatriés, la plupart s’étaient réfugiés en Tanzanie pendant la crise de 1972. Ce sexagénaire indique avoir exploité la parcelle de son voisin pendant plus de 40 ans: «C’est le gouvernement d’alors qui redistribuait des terres ; nous y sommes installés et les avons cultivées. » Cependant, ce père de six enfants avait eu des échos d’un certain Ngona, fils de Mponyi, le véritable propriétaire de la parcelle : « Comme il n’était pas au pays, rien ne m’empêchait de l’exploiter. » En 2009, témoigne Josué Manyurane, Ngona est rentré de la Tanzanie : « Toute sa famille a voulu s’installer dans la parcelle et c’était un conflit ouvert car nous n’avions plus où aller. » La CNTB, poursuit Josué Manyurane, est intervenue et a divisé le terrain litigieux en deux parties égales. Et de préciser qu’aucun problème ne se pose actuellement. Modeste Ndikumagenge de Kigwati, commune Nyanza-Lac, reconnaît lui aussi avoir partagé en deux parties égales la parcelle qu’il occupait : « Au moment du rapatriement en 2008, une famille a voulu faire main basse sur ma parcelle. » Après investigation, « la CNTB l’a partagée en deux et nous sommes satisfaits. » Une décision conciliante William, un rapatrié habitant le 4ème paysannat à Nyanza-Lac, salue également la décision de la CNTB. Ce quinquagénaire redoutait déjà les conflits fonciers dès son retour de la Tanzanie. « Je me demandais comment expulser ceux qui ont exploité notre terrain pendant plus de 40 ans. Mais cette commission a trouvé une solution intermédiaire », se réjouit-il. Reynold Misago, un autre rapatrié, estime que cette façon de partager en deux parties la parcelle litigieuse permet une réconciliation entre rapatriés et résidents. Néanmoins, toutes ces personnes affirment que la CNTB n’a pas réglé tous les conflits car certaines gens se sont opposées à cette décision. « Ils ont introduit un recours en justice mais le verdict n’est pas encore rendu dans la plupart des cas », constate Céline Nyagwimo de Nyanza-Lac.  « Ce prélat est un danger pour la paix sociale » Le député Bonaventure Niyoyankana constate que Sérapion Bambonerane ignore les missions de la CNTB. Pour le président de l’UPRONA, cette commission permet une réconciliation entre rapatriés et résidents à travers ses décisions: « Mais celui qui se sent lésé peut saisir la justice. » Niyoyankana trouve anormal qu’un homme d’Eglise puisse entretenir et élever au sein de lui-même « un esprit diabolique. » Pour lui, ce prélat constitue un danger pour la paix sociale dans le pays : « Ce n’est pas un homme approprié pour occuper cette place. » Le président de l’UPRONA demande à Mgr Sérapion Bambonerane de voir la loi régissant la CNTB et de faire un examen de conscience. « Le conflit foncier n’a rien à voir avec les ethnies », soutient Bonaventure Niyoyankana. Il demande au N°1 de la CNTB d’amener les gens à s’asseoir ensemble et partager ce qu’ils ont. Une démarche contraire « amènerait à une guerre interminable et les Burundais n’en ont pas besoin. »  « Un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès » Frédéric Bamvuginyumvira, vice-président du parti Sahwanya Frodebu, est direct : « Tel que Mgr Sérapion Bambonerane pose le problème, c’est lui qui ne voit pas clair. Les hommes ou femmes amenés à gérer les conflits issus de la guerre ne doivent pas inventer leur politique. Ils doivent suivre ce qui a été tracé par Arusha. » Pour l’ancien président de la Commission nationale de réhabilitation des sinistrés (CNRS), ancêtre de la CNTB, le principe est que des gens parviennent à s’entendre sans recourir à la justice : « Il faut consacrer ces jugements et c’est ça le rôle de la CNTB. » Frédéric Bamvuginyumvira rappelle que le peuple attend du pouvoir la réconciliation, la reconstruction et le développement: « Jusque-là, le pouvoir n’a rien fait alors que tout était garanti. » Pour se dédouaner, remarque-t-il, le pouvoir dit qu’Arusha est lacunaire alors que ce n’est pas vrai : « Le pouvoir continue à caresser la corde de l’exclusion et de la division d’une manière ou d’une autre, alors que c’était le moment ou jamais de se réconcilier. » D’ailleurs, constate Frédéric Bamvuginyumvira, Mgr Bambonerane n’est pas un politique, c’est un prêtre : « Les affaires publiques devraient être gérées par des hommes publics car la confusion entre les hommes politiques et religieux peut créer des problèmes. » Les conséquences selon Bamvuginyumvira A Arusha, explique-t-il, il a été constaté que le problème burundais était politique mais avec des manifestations ethniques. Les Burundais négociateurs de cet Accord avaient comme mission principale de reposer les vrais problèmes pour trouver de vraies solutions. Pour M. Bamvuginyumvira, quelqu’un qui est parti il y a 30 ans ne peut pas s’imaginer que sa propriété allait rester intacte alors que ceux qui sont restés au pays avaient besoin de vivre et cultiver. Selon lui, la politique envisagée par la CNTB risque de replonger le pays dans des conflits. Il signale que les problèmes que vivent les Burundais aujourd’hui ont été posés par des politiciens d’hier qui, malheureusement ne sont pas là pour les résoudre. Sous peine de voir le Burundi de nouveau en proie à des tensions politico ethniques, tout Burundais, hutu ou tutsi, étranger ou pas, doit avoir sa propriété dans la mesure du possible.

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