L’administrateur de la commune Mukaza a décidé de fermer des restaurants dans le quartier de Nyakabiga III, pour défaut d’hygiène. C’est le désarroi pour les étudiants qui se nourrissent dans ces petits restos.
Samedi 24 octobre 2020. L’administrateur de la commune Mukaza et les chefs locaux se rendent sur les lieux et ordonnent la fermeture de 11 des 13 restaurants qui œuvrent sur place.
La raison de cette fermeture est unique : le manque d’hygiène. Evelyne, l’une des locataires visées par la mesure explique : « Parmi les 13 restaurants alignés sur cette rue, 12 ont été fermés, sauf le seul qui a eu la permission de rouvrir par après. Nous continuons de nous battre pour la réouverture de nos restaurants. La faute n’est pas la nôtre. Creuser les toilettes, aménager la toiture et arranger le pavement n’est pas notre tâche. Le devoir revient aux propriétaires de ces maisonnettes. »
Selon cette tenancière d’un restaurant fréquenté par des étudiants, c’est la faute aux propriétaires de ces maisons avec qui ils ont signé des contrats de location qui devraient être contactés pour trouver une solution.
Les conséquences ne pèsent pas seulement sur les propriétaires et locataires de ces maisonnettes de fortune qui servent de restaurant. Les étudiants du campus Mutanga broient du noir. Ces restos sont moins chers, à la portée de leur bourse, et tout près de leurs homes universitaires.
La plupart de ces étudiants n’ont pas le droit de tromper leur faim au restaurant universitaire, et fréquentent ces restaurants du quartier pour survivre.
Depuis samedi, la situation est un véritable casse-tête pour eux : « Nous sommes vraiment inquiets à cause cette situation qui perdure. Lorsque nous recevons notre prêt-bourse, nous déposons une somme d’argent chez ces restaurateurs. Ainsi, en payant à l’avance, nous sommes assurés de manger tout le mois », se lamente d’un air inquiet Alexandre, un étudiant rencontré sur place.
Ce système évite de gaspiller et mieux encore, une relation de confiance s’établit entre les restaurateurs et les étudiants. « Une fois la somme déposée épuisée, on pouvait continuer à manger à crédit, dans l’attente de l’autre prêt-bourse ».
Les autorités se défendent
Gervais Ndihokubwayo, le chef de zone de Nyakabiga, reste intransigeant. Interrogé sur les mobiles de la fermeture de ces restaurants, sa réponse est sans équivoque : « L’hygiène ! C’est ce que nous exigeons. Rien que ça ».
Le chef de zone est au courant des soucis des étudiants qui, mais estime que si la rigueur avait été de mise, tous les restaurants auraient été fermé, y compris ceux qui ont eu la faveur de rester ouverts.
« Nous allons fixer un deadline, et après cette période, pour ceux qui ne seront pas parvenus à se conformer à nos exigences, la fermeture sera définitive. Nous fixerons les délais selon les cas, il n’y aura pas de délais limites identiques pour tous ».
Ces restaurants qui jouxtent se trouvent l’Université du Burundi, du côté de Nyakabiga, jouent un rôle important pour de nombreux d’étudiants qui n’ont pas accès au restaurant universitaire.
Les prix y sont abordables : une assiette de riz au haricot et banane se négocie à 500 francs burundais. Ces étudiants demandent que ce problème entre ces restaurateurs et les autorités locales soit vite réglé. « Ventre affamé n’a pas d’oreilles ». Disent-ils.