Sans attestation d’appartenance ni autorisation de bâtir, les propriétaires de parcelles dans le site Nyabugete IV, commune Muha en mairie de Bujumbura, continuent de construire. L’Office burundais de l’urbanisme, de l’habitat et de la construction (Obuha) demande l’arrêt de ces constructions et met en garde contre les risques de démolition
Les maisons poussent comme des champignons dans le site de Nyabugete IV. Il est 10h, mardi 10 septembre. Les maçons s’activent. Certaines maisons sont à la phase de la fondation. D’autres sont au niveau de la charpente. Les camions-bennes continuent d’acheminer des briques, du sable, des pierres, du moellon… Le site est viabilisé. «Le quartier va être très beau», s’émerveillent les ouvriers. Des propriétaires des parcelles supervisent les travaux. «On doit faire vite pour éviter la saison de la pluie».
Le hic, aucun propriétaire de ces parcelles n’a ni attestation d’appartenance ni l’autorisation de bâtir. Du moins, selon le commissaire général de l’Obuha, Jean Claude Ngenzi. «Personne n’est encore venu nous empêcher de travailler», affirme un propriétaire. «Nous connaissons nos parcelles. Pourquoi attendre? Les documents pourront être délivrés plus tard».
Des risques de démolition
«Ces gens sont en train de violer la loi», indique Jean Claude Ngenzi. Selon lui, ils devaient attendre la délivrance par les autorités habilitées des documents requis avant de commencer à construire. «On se demande pourquoi ils s’acharnent à continuer à construire alors qu’ils n’ont pas de papiers». D’après le commissaire général, ce site a été viabilisé dans le cadre de la viabilisation par intégration. «C’est vrai que certains propriétaires connaissent leurs parcelles, mais ils peuvent se tromper». Toutefois, Jean Claude Ngenzi reconnaît qu’il y a eu une lenteur dans la délivrance de ces documents mais que cela est dû à la réorganisation de ce secteur et à la création de nouvelles structures comme l’Obuha. «Les détenteurs des parcelles en ont profité pour construire».
Dans une correspondance adressée à l’administrateur de la commune Muha, le commissaire général de l’Obuha lui a demandé de prêter main forte à ses services afin d’arrêter ces «constructions anarchiques». Jean Claude Ngenzi assure qu’avant d’écrire cette lettre, ils se sont rendus sur terrain afin de les ramener à la raison. «Au lieu d’obtempérer, les constructions ont continué de plus belle».
Le commissaire général prévient sur les risques qu’encourent ceux qui sont en train de construire. «Au moment de l’établissement des documents, des litiges peuvent survenir ou on peut trouver des gens qui n’ont pas respecté les normes. Cela sera suivi par des démolitions de maisons». Jean Claude Ngenzi fait savoir que son service ne privilégie pas la démolition : «Si nous sommes obligés, on ne va pas faire autrement.» Il leur demande de patienter un peu. «Les documents seront disponibles prochainement». Iwacu a essayé de joindre l’administrateur communal, Pasteur Daniel Kabura, sans succès.