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Nyabiharage (Gitega) : contraint de payer la pension alimentaire de ses enfants, il met le feu à sa maison

05/05/2013 Commentaires fermés sur Nyabiharage (Gitega) : contraint de payer la pension alimentaire de ses enfants, il met le feu à sa maison

Contraint de payer une pension alimentaire pour ses enfants, Elie Hicuburundi a provoqué un incendie qui a failli lui coûter la vie. Ses enfants et voisins ont été
obligés d’enfoncer la porte pour l’extraire de force de ce brasier.

<doc4179|left>Il n’a pas fait dans la dentelle, mais il a raté son coup. C’est carrément à l’essence qu’Elie Hicuburundi a incendié sa maison au matin du 16 mai à Nyabiharage. Quand les deux enfants qui vivent encore avec lui se sont réveillés pour aller à l’école, il
s’est enfermé à clé et a aspergé de l’essence sa chambre. Il a alors allumé le feu qui aurait consumé tout ce qui était dans la maison n’eût été l’intervention des ses
enfants, voisins et sapeurs pompiers. Vers six heures du matin, la fumée et les flammes qui sortaient de la maison ont alerté ses enfants et sa femme qui vivent dans une autre petite maison dans le même enclos. Sitôt ses deux enfants l’ont
appelé pour l’avertir mais Elie leur a répondu que c’est sa vie et sa propre maison qu’il incendie.
Devant son refus, ils ont alerté les voisins et ont enfoncé les portes.

Cet enseignant de 57 ans vit avec ses deux filles tandis que les garçons et leur mère habitent la maison d’à côté. Selon les voisins, ce père de sept enfants n’est pas en bons termes avec sa famille. Ceux qui le fréquentent affirment qu’Elie Hicuburundi est un buveur invétéré.
Spès-Caritas avait seize ans lorsqu’Elie l’a engrossée après viol. Il a été contraint
de l’épouser, en 1985, sans vraiment l’aimer. Elle raconte : « Il me battait toujours.
Après des années de souffrance, j’ai quitté le domicile conjugal, pour habiter dans la cuisine, parce que la situation était insoutenable. Je songeais à divorcer mais il me menaçait de mort si j’entamais les procédures de divorce.»
Selon cette femme, son mari a même tenté de la poignarder mais elle a eu la vie sauve grâce à ses enfants qui se sont interposés entre les époux.

Elle ajoute : « Pendant tout ce temps je n’ai rien reçu de sa part. Pas même un pagne. J’ai élevé mes enfants presque seule. Je cherchais à gauche à droite de quoi les nourrir. Son salaire d’enseignant a toujours servi pour sa bière. » Ce n’est qu’en 2011 que Spès-Caritas a porté l’affaire devant les juges pour réclamer une pension alimentaire pour ses enfants. Ces derniers venaient d’être renvoyés de l’école pour minerval. Le tribunal lui a accordé 60 mille Fbu sur le salaire de son mari qui gagne plus de 180 mille : ce fut la goutte qui a fait déborder le vase.

Son mari a juré de leur faire payer cette dette. Alain Hicuburundi, son fils aîné qui
a déjà quitté le toit familial, estime que son père a voulu se suicider pour que la famille ait des ennuis : « Il avait juré vengeance. Toute la famille serait déjà aux mains de la justice.»
Les voisins et l’administration locale font savoir qu’Elie n’a jamais été responsable pour la famille. Ils affirment que les deux premiers fils ont été obligés d’abandonner l’école par manque de matériel scolaire.

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