Deux parties de la rivière Ntahangwa traversant la ville de Bujumbura ont étés stabilisées. Les riverains parlent d’une action salvatrice. Pour un environnementaliste, ces actions isolées ne sont pas durables.
Du côté de la zone Nyakabiga, la stabilisation des berges de la rivière Ntahangwa sur une distance de 314 mètres a pu sauver des écoles, une église et des maisons des particuliers qui étaient menacées. Du côté de Kigobe de la zone Gihosha, la rue Mukarakara est maintenant praticable. Des berges tout le long de 350 mètres ont été stabilisées.
«Nous avons dévié la rivière de telle sorte qu’elle ne puisse plus constituer une menace pour la rue Mukarakara», assure Alexis Nimubona, coordinateur du projet de gestion des risques et catastrophes liés au changement climatique au ministère en charge de l’environnement.Il indique que le projet prévoit aussi de planter des arbres sur toutes les surfaces déjà stabilisées.
Les riverains manifestent un ouf de soulagement. « Nous étions malheureux, nous passions des nuits blanches», réagit l’un d’entre eux. Et de se réjouir : « C’est un sentiment de satisfaction que je ne peux pas qualifier. Il faut l’avouer, certains commençaient à déprimer vu les pertes que nous allions enregistrer.»
« Il faut une intervention intégrale »
Tharcisse Ndayizeye, expert en environnement, fait savoir que la rivière Ntahangwa et d’autres rivières traversant la mairie menacent sensiblement la ville de Bujumbura.
Pour lui, il serait bon de faire une intervention avec une « approche intégrale et intégrée» qui implique tous les acteurs. « Cette approche holistique qui n’ignore personne permettra d’anticiper dans le temps et de voir si la rivière Ntahangwa telle qu’elle est aménagée pourra supporter le débit des eaux dans 30 ans », indique l’environnementaliste.
M. Ndayizeye affirme que les actions isolées de protection des rivières ne tiennent pas pour longtemps. Il parle de la nécessité d’une intervention intégrale, en amont et en aval de la rivière et suggère des actions complémentaires à celles entreprises précédemment. Avant de conclure : « Ces actions isolés peuvent etre menés pour des raisons d’urgence mais pas pour des raisons de pérennité et de durabilité de la ville de Bujumbura. »
Pour le moment, les maisons fissurées sont en train d’être réhabilitées, ceux qui avaient déménagé regagnent leurs maisons.