Plus de 60 jeunes font le curage du bassin d’écrêtement des eaux pluviales installé à Gahahe, commune Mutimbuzi, province Bujumbura. Une façon de trouver une source de revenus et protéger le quartier Carama des inondations.
Tous les matins, ils se présentent là munis des pelles, des houes. Leur travail consiste à dégager les tonnes de boue, de sable qui ont envahi le bassin d’écrêtement des eaux pluviales.
« En cas de fortes pluies, le bassin déborde. Et l’eau envahit les habitations et l’avenue Kinyami. Elle devient impraticable et la circulation s’arrête », confie Jean Hakizimana, un des responsables de ces jeunes.
Il signale qu’avant, le curage était fait par des machines. Ce qui nécessitait une quantité importante de carburant. « C’est par après que nous avons alors pensé à se charger du curage de ce bassin. Nous nous sommes organisés, et nous avons directement commencé. Au début, nous étions autour de 20.»
Interrogé sur la finalité de ces terres, sables dégagés, M. Hakizimana indique qu’ils sont vendus sur des chantiers de construction. Une benne bien remplie est vendue à 10 mille BIF. « Un travail qui peut demander une ou deux journées de travail assidu », ajoute-t-il.
Aujourd’hui, ce responsable fait état d’au moins 80 jeunes qui font ce travail. « Au lieu d’aller voler, vaut mieux utiliser notre force pour gagner la vie ».
A côté de ces ventes de la boue, du sable, … il ajoute que certains habitants de Carama leur donnent volontairement de l’argent. « Juste une façon de nous dire merci. Car, nos activités servent aussi à protéger leurs maisons ».
Approché, un ancien conducteur de taxi-vélo rencontré à ce ’’chantier’’ affirme qu’il gagne facilement 50 mille BIF dans cinq jours.
L’administration applaudit
Contacté, Ernest Niyonzima, administrateur de la commune de Ntahangwa encourage ces jeunes. « C’est vraiment une bonne initiative. C’est salutaire pour le quartier Carama. Car, en faisant régulièrement le curage, ils protègent les habitations et les avenues ».
Selon lui, ce sont des eaux, des sédiments, … en provenance de Gatunguru, Gahahe qui causent souvent des dégâts en aval. « Ils bouchent le bassin qui sert à diminuer la pression de l’eau. L’esprit de ces jeunes montre que les gens sont en train de comprendre que la prévention des catastrophes est une affaire de tous ».
Construit sur une superficie de 500 m2 entre Carama et Gahahe tout près de Carama, selon les données de l’Agence burundaise pour la réalisation des travaux d’intérêts publics (ABUTIP), ce bassin a une capacité de plus ou moins 20 mille m3.
«En cas de fortes pluies, les eaux y entreront avec un grand débit de plus ou moins 30 m3/seconde, pour sortir avec moins de 8 m3/seconde», avait prévu l’ABUTIP.