« Depuis la semaine dernière mon chiffre d’affaires a diminué de 50%. Dans une semaine, j’ai perdu 400.000 BIF », se lamente un commerçant des ustensiles de cuisine, sous couvert d’anonymat. Il a son magasin au marché dit Bujumbura City Market communément appelé « Kwa Siyoni ». Ce commerçant grossiste fait savoir que la majorité de sa clientèle vient de la République Démocratique du Congo (RDC).
Désemparé, ce jeune grossiste explique que cette baisse des activités commerciales a été causée d’une part par la grève des transporteurs congolais desservant Uvira, et d’autre part, par la mesure de la BRB exigeant les importateurs congolais qui quittent le Burundi avec des marchandises de présenter un bordereau de la banque dans laquelle ils ont échangé leurs devises.
Suite à cette décision, la plupart des commerçants congolais ont suspendu leurs commerces. Ils disent travailler à perte. Car, le prix proposé par les banques commerciales burundaises est moins attrayant que celui des cambistes congolais situés à la frontière.
Selon cette même source, samedi dernier, les autorités burundaises et congolaises se sont rencontrées à la frontière pour trouver des solutions. Désormais, les commerçants congolais sont autorisés de quitter le Burundi avec des articles valant 200.000 BIF sans bordereau de la banque dans laquelle ils ont échangé leurs devises.
Ainsi, le commerce transfrontalier a timidement repris ce lundi. Mais cette condition ne favorise pas l’activité du commerce transfrontalier. Par exemple, déplore un autre commerçant sous anonymat, mes deux clients qui importaient les produits de plus de 1.500.000 BIF par jour, risquent d’arrêter leurs activités.
Ce matin, raconte-t-il, ils ont acheté des biens de 200. 000 BIF chacun. « Regarder comment la BRB détruit notre business. D’ici peu, si cette mesure persiste, nous serons obligés de fermer les portes ».
Pour rappel, depuis la fermeture des bureaux de changes, les banques commerciales qui font le relais d’acheter et vendre deux monnaies étrangères seulement, le dollar et l’euro.
Notre source auprès de l’une de ces banques explique que si les autres monnaies étrangères seraient reçues, elles ne trouvent pas ou les vendre. « La Banque République du Burundi ne reçoit que l’Euro et le dollar ». La BRB affirme qu’il ne reçoit pas d’autres monnaies étrangères. Elle explique qu’il doit y avoir des conventions entre les pays.